"On provoque nous même ce qui nous arrive, et ensuite on appelle ça le "destin". Quoi de plus facile quand on choisit un chemin glissant que de prétendre qu'on y était destiné ?"
L'être humain est en constante recherche pour obtenir aquérir...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
"La transcendance ne se manifeste pas quand nous dépassons le niveau humain mais précisément là où nous reconnaissons ce niveau humain, lorsque nous reconnaissons notre faiblesse."
Paris Rue de Rennes, place de Saint-Germain
Je me passai la langue sur les lèvres pour atténuer la douleur qu'avait causé mon thé brulant , je reposai ma tasse et tâchais de ne pas prêter l'oreille à ce qui se disait dans le séjour à propos de moi par ces personnes qui n'ont que l'argent pour unique prestige . Comment Meredith pouvait-elle apprécier des personnes aussi vides d'esprit ? Aussi hautaines , et aussi lassantes ? Qui n'apprécient sa compagnie que pour son statut de riche ?
Je soupirai , sortis de la cuisine et passai par le séjour sans prêter un regard aux filles qui s'y étaient installées. Sauf que l'une d'elle m'interpella :
- Meredith n'est pas encore là ?
- Non , elle ne devrait pas tarder à arriver , je répondis simplement.
Je me dirigeai donc vers la terrasse pour prendre une décision. Je n'étais pas sûre de vouloir faire ce que j'avais l'intention de faire. Je ne le voulais pas. Mais après tout ce n'était pour moi qu'un footballer plein aux as. Ce que j'allais faire était cruel mais Shakespear disait "il faut que je sois cruel , rien que pour être humain". J'y était obligée , qui n'aurait pas sauté sur l'occasion ? Je me sentais tellement stupide d'un côté , une personne comme Corinne n'aurait jamais hésité à le faire. Je me demandais aussi , comment j'allais prouver que ce que j'avançai était vrai ? Je songeai aussi à demander un pseudonyme.
Mais à quoi est-ce que je pensais ? Demander un pseudonyme ? J'étais tombé bien bas , alors que je m'apprêtai à rendre la vie dur à quelqu'un en révélant au grand public l'un de ses secrets , je pensais aux apparences ! Je me sentais comme ce faux dévot de Tartuffe qui étant sur le point de commettre un grand pêché , ne se souciait que du fait que cela reste secret "les gens comme nous brûlent d'un feu discret" , disait-il. Mais je n'étais pas comme lui , ce que à quoi je pensais était monstueux , j'étais monstrueuse.
Mais tout compte fait , qu'est ce qui m'empêchait de divulguer ce que j'avais appris ? Puisqu'avec sa "discretion" quelqu'un d'autre l'aurait sûrement appris ? Autant que j'en tire avantage.
" Parce que j'ai des principes" , voilà ce que me criait ma conscience , ce que j'aurai aimé lui répondre c'est que "l'amour des beautés éternelles , n'étouffe pas en nous l'amour des temporelles". J'avais besoin de le faire.
Il fallait que je me fasse une idée , pour avancer il faut savoir faire des concessions. Pourquoi était ce si dur pour moi ? Mon travail consistait à faire ce genre de choses que je le voulais ou non.
Je pris mon matériel de peinture rangé dans mon atelier avant de me réinstaller sur la terrasse pour peindre ce que je voyais à vif , me mettant dans la peau de Théodore Rousseau , dans la peau d'un membre du groupe de Barbizon, afin d'ancrer mon mal-être dans cette toile , afin d'affronter la réalité et ne pas la laisser prendre le dessus , la défier. Après chaque toile , je me sens plus audacieuse , ça peut paraître étrange mais chacune m'éclaire à sa manière.