1-L'étrange (réécrit)

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Les rayons de soleil pénétrant entre les rideaux de ma chambre vinrent me tirer difficilement du sommeil. Je regardai le cadran pour constater l'heure tardive à laquelle je me levais. Peu importe, c'était la dernière journée de la semaine de relâche, je pouvais bien profiter d'une dernière grasse matinée. J'entrouvris la draperie afin de regarder la température extérieure. De la neige. Encore et toujours, même si le printemps approchait bientôt. Je ne sais pas pourquoi je m'attendais à autre chose puisque c'est toujours ainsi au Canada. De la neige en mars et parfois même jusqu'en avril. Vivement le jour où il n'y en aurait plus.

Suite à cette petite réflexion, je me rendis à la salle de bain. En replaçant mes courts cheveux bruns devant le miroir, mon regard s'arrêta quelques secondes sur mon reflet. Mes yeux, habituellement vert pomme, étaient éclairés d'une brillance presque surnaturelle, qui les rendaient maintenant quasiment turquoise. Je pensai pendant un moment que ce n'était que le fruit de mon imagination, mais en regardant une seconde fois, l'éclat était toujours présent. Bizarre... Peut-être que cela allait s'arranger au cours de la journée. J'essayai de ne pas en faire un plat puisque je n'étais même pas sûre que ce fût réel. Je descendis finalement les escaliers pour arriver à la cuisine, où je trouvai ma grand-mère Flora qui préparait des pancakes.

— Bonjour petite chouette, dit mon aïeule.

—Bon matin grand-maman, répondis-je.

—Quelque chose ne tourne pas rond, Mykie?

—Je ne sais pas...

—Tu n'es pas obligé de me le dire. Ça a l'air personnel.

Elle fit glisser les pancakes qu'elle préparait dans deux assiettes et vint s'asseoir à table avec moi. Assises une devant l'autre, nous pouvions nous regarder manger. Les assiettes furent vides assez rapidement, même si de ma part je n'avais pas un grand appétit.

—Tes parents sont partis faire des visites de maison. Ils reviendront pour le souper, m'avertit ma grand-mère.

Effectivement, mes parents étaient à la recherche d'une nouvelle demeure pour que mon père puisse se rapprocher de son travail et pour que sa mère puisse vivre avec nous. Pour l'instant, Flora vivait dans un condominium à une rue de la nôtre. D'ailleurs, à propos de mon grand-père paternel, je ne l'ai pas beaucoup fréquenté. Il est mort vers mes six ans, c'est pourquoi ma grand-mère paternelle vit désormais proche de nous. Et pour mes grands-parents maternels, ils vivent en Irlande donc je les vois rarement.

—Aussi, Mykie, pourrais-tu aller chercher des ibuprofènes à la pharmacie? J'ai oublié de passer en prendre hier...

—Bien sûr, mamie. Je m'habille et j'y vais.

Je n'avais pas encore mon permis de conduire, malgré le fait que j'étais en secondaire cinq, mais le chemin pour aller jusqu'à la droguerie se faisait facilement à pied. Je remontai donc à l'étage, échanger mon pyjama contre des vêtements plus appropriés, redescendis m'habiller chaudement afin de sortir dans le froid hivernal. Je mis mes écouteurs dans mes oreilles et démarra ma musique afin de faire passer le temps. Plus vite que je le pensai, je fus rendue au magasin. En rentrant dans celui-ci, le caissier principal me remarqua. Ce n'était pas la première fois que je venais chercher des médicaments.

Je partis donc chercher le pot de comprimés dans ladite allée, je revins assez rapidement au comptoir et il me fit payer.

—Et voilà ma grande. Bonne journée!

—Bonne journée à vous aussi, conclus-je avant de reprendre l'extérieur.

Je repris donc la route vers chez moi. Soudainement, une sirène de police me sortit de mes pensées et me fit constater qu'il y avait eu un accident proche de l'endroit où j'étais passée tout à l'heure. Probablement à cause de la neige soudaine. Je l'évitai donc en passant par la forêt d'un parc non loin de là.

Praya (réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant