Les Ardeurs d'un Loa

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Dans le monde de la nuit, le mirage existe seulement pour les mortels ayant une faible capacité de perception. Ce que vous voyez n'a jamais été et ce que vous ignorez est plus grand que vous car c'est ce qui vous entoure. Vous cherchez à decouvrir nos mystères, vous les cherchez mal. Nos mystères ne se trouvent pas dans les livres, nos mystères ne sont pas dans la magie, ils ne résident pas dans des arbres vénérables et sacrés. Nos mystères sont ancrés dans des rites anciens et de la terre saupoudrée de farine qui trace des arabesques révélant des figures géométrique qui nous interpelle à communier avec le monde. Nos sommes les yeux de cette terre, le gardien des vérités sur les ténèbres. Nos secrets sont entre les mains du prêtre qui sait comment accorder deux lignes intersidérale pour ouvrir la voie vers la connaissance des ancêtres. Nous sommes partout dans les bois, dans l'air, l'océan, les flammes, le vent, hormis moi. Je ne vis pas dans ces entités, je ne suis pas ces entités. J'établis ma demeure dans la croix que forme l'intersection de deux baguettes de fémur de cadavres fraîchement dépécé par mes serviteurs. Oui, je suis dans vos cimetières. Je suis dans vos nécropoles. Moi le dieu blanc, le dieu chauve, le dieu moqueur et je répresente:  la mort.

Je vois défiler vos enterrements, je les ai toujours vu défiler depuis le jour où le nègre s'est installé dans ce nouveau monde. On dit que je suis l'esprit du premier mort enterré. On dit tellement de chose sur moi que parfois il m'arrive de me troubler sur ma véritable identité. Je suis tapi dans l'ombre des hautes herbes de vos nécropoles, je suis la terre battue sur laquelle repose vos frêles tombes, je vois tout d'en haut comme en bas. Depuis la putréfaction des cadavres, le festin de recyclage de vos chers asticots jusqu'à vos pleurs lorsque vous voyez la terre avaler ceux-là qui vous étaient cher. Je n'ai pas de coeur. Je n'ai pas de visage. Je n'ai pas de corps. Je suis tout simplement l'ombre qui vous veut deux pieds devant, la force qui vous attire vers le monde des bas-fonds. Je suis ce que vous avez peur de citer, ce que vous avez peur de servir et ce que vous servirez sous contrainte.

Je suis un ensemble composé d'une face blanche en tête de mort, un chapeau haut de forme cache souvent le sommet de mon crâne, le costume noire en queue de pie en guise de modestie pour valoir ma noblesse, des souliers noirs et blancs. De petite taille, je suis celui dont vius devez avoir peur car implacide je pourrais condammer votre âme à errer à tout jamais sur cette terre en tant que sous-humain privé de sens et de sel.

Je suis rénonmmé pour être l'esprit pertubant lors de la fête des morts. Je chevauche des femmes, je les jette au feu, je les livre à leurs fantasmes désaxés. Dans leurs folies de possédée, elles lavent leurs sexes avec du piment de variétés de toutes sortes. Un immense satisfaction de voir cette fête bacchanale où la horde humaine est réduit à ce qu'il est vraiment: une bête. Et cette bête dont ils furent, dans une nudité de moeurs primitives, mélangea érotisme, orgie, débauche  dans une odeur de rhum, de terre, de parfum rituel et de caca.

Mais après je finis le plus souvent seul, seul avec cette envie de caresser des vagins, de déchirer des hymens tendres et souples et de sucer l'énergie vitale de quelques belles jeunes filles triées sur le volet. Je retourne pour ainsi dire à mes cadavres putrides, à mes fonctions combien déplaisantes et ennuyantes. Et parfois dans la lassitude d'un esprit aigri de la chance de vivre des hommes, je sors mon dard de mon costume et je l'admire. Un pieu planté bien droit au beau milieu de mon corps, un pieu méandré de veines, rigide dont l'architecture laissait à pâmer mes voyeuristes féminins. Ce zozo dantesque que j'ai l'habitude de faire crier Erzulie, déesse des passions érotiques et vos filles. Vos filles qui le plus souvent sont trop étroites pour me recevoir, trop timide pour cambrer leurs fesses, vos filles qui ont peur de ma rage sexuelle. Dans leurs rêves, mon zozo dur comme la pierre et long comme un os de fémur marche devant moi dans une procession immorale, sa tête mangeuse de vagin cherche le couloir qui mène à leurs entrailles noires et profondes. 

Amours & DélicesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant