-Pendaison (La Chute)-

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Quand on se retrouve un jour, à quatre pattes, dans une chambre puant l’urine, la crasse et la calamité des mauvais jours, votre tête dans les cuisses d’une fille dont vous ne connaissez même pas, survient toujours cette question à bout portant que tout le monde s’est posé au moins une fois dans leur vie: “Ai-je perdu la tête?”.

Eh bien tel fut le cas de l’inspecteur de la PNH Paul Vladys, victime d’un complot qui eu des conséquences graves sur son avenir dans ce poste. Il s’était fait limogé pour une affaire de drogue qu’on avait trouvé dans son bureau. Il ne savait pas comment la poudre avait atteri jusqu’à son tiroir seulement qu’il se savait avoir des ennemis au sein même de la police.  Mais il n’avait  jamais pensé qu’ils auraient le culot de lui faire ça. Maintenant on lui avait remercié et on l’avait foutu à la porte. Il a raté de peu la prison simplement parce que son parcours en tant qu’inspecteur de police fut jalonné de brillante arrestation qui avait ramené le calme dans les rues de la capitale. On lui devait cette reconnaissance et ainsi l’épargner de croupir toute sa vie au fond d’une cellule bondée de mâle.

Paul Vladys se sentait anéanti, lui, honnête homme qu’il était et qui tenait si bien à son poste se voit maintenant comme un enfant privé de ses jouets. L’amertume dans l’âme, il s’était livré dans les bassesses qu’il avait fait voeu de jamais y succomber. L’alcool, cette nouvelle compagnie qui a su pallier l’absence de paperasse, des dossiers criminels et des opérations. Il finissait  ses soirées sur le pavé d’une rue inconnue, abandonné sur une pile d’immondice côtoyant dans la limite que le permettrait son état de saoûlard l’anus et le groin des porcs qui farfouillaient et défectaient marquant ainsi leur territoire désordorum. La clope, il l’avait connu un peu tard mais ç’avait été d’une aide précieuse quand il voulait s’évader de sa situation actuelle en se bernant lui-même à travers un rideau de vapeur cancéreuse.

Et puis, sa vie avait pris une autre direction, vers ce bordel sur la route de Gressier où il avait fini dans les bras de cette pute. Il avait voulu jeter sa gourme, ce liquide qui prenait trop de place dans ces testicules. Avec la maigre économie qui lui restait, il a pu se dégoter la bonne pute qui lui a donné le goût des plaisirs bordéliens. Il était ainsi devenu un client assidu qui se faisait suçer queue et poche, baisait ou se faisait baiser. Le latex avait toujours l’empêcher de savourer  toutes les délices du coït hétérosexuel. Les femmes l’ont toujours refusé en ce sens. Même les putes s’en est tenues à la règle morbide qui tuait la vraie sensation du sexe. Pourquoi tout ce qu’il aimait lui était refusé? Pourquoi tout le monde voulait que son mal? Ne voyait-il pas qu’il avait besoin d’être comblé dans ses moindres caprices? Les plaisirs de la chair pluripartenaires de l’ex-inspecteur Paul Vladys  eût un renommé qui défraya la chronique de la ènième numéro du journal officiel du pays. L’image en grand plan de celui-ci, entouré de deux filles de joie qui l’embrassait passionément à pleine bouche, fut surmontée d’un titre en grande machette qui criait au péché: “QUAND LE DÉMON DU SEXE PÉNÈTRENT LES INSTITUTIONS DE L’ÉTAT.”

La PNH, s’étant vu dans la ligne de mire de la presse, se dépêcha de retrouver l’ex-inspecteur Paul afin de l’empêcher de commettre une folie encore pire. Mais celui-ci, encore en rogne de son limogeage les envoyer gentiment paître avec un doigt d’honneur dans le cul de chacun. On ne pouvait plus rien pour l’homme le plus brillant de la 38è promotion, il avait atteint le fond et jamais il ne pourrait refaire surface. Et lui, Paul Vladys, il s’en foutait d’eux. Il retourna à ses putes.

Et puis, il y avait Dadine, cette pute pas comme les autres. Celle dont il s’était entiché après cette nuit perfomante qu’ils avaient passé ensemble. Dadine le comprenait, Dadine savait comment lui rendre heureux en lui apportant la satisfaction dont il avait besoin. Il avait partagé sa vie et elle, elle lui avait donné  toute son intimité de douceur. Pas cette interdiction de port de latex. Il pouvait enfin savourer le septième ciel en passant par la voie directe. Après ce don qui lui avait tant touché, il s’est baissé entre ses jambes ouvertes, sa face devant sa grotte charnelle, il avait fait un polissage avec sa langue qui a su être dextre dans son travail. Quel a été son plaisir lorsque Dadine s’était laissé aller au fond de sa gorge en lui intimant de tout boire, de tout laver après et de salir à nouveau. Dadine, était cette pute de Gressier qui lui avait empêché de sombrer dans la dépression de sa malchance survenue tel un éclair.

Les symptômes étaient apparu quelques mois après. Cette fièvre, ces maux de tête, ces vomissements sans arrêt. Les putes le fuyaient comme si elles étaient déjà conscient de son mal. Paul Vladys s’était senti de plus en plus rejeté et préparait déjà sa corde qui l’enverrait voir de l’autre côté mais avant il devait passer chez le médecin et d’en savoir un peu plus sur ses symptômes.

Le résultat ne tomba qu’un peu plus tard. Au début de la journée. Positif. Dans la soirée, ce fut la décision de toute une vie. Il la prit quand même, il était un homme de courage. Il se donna la mort, dans la chambre où elle et lui l’avait fait. Sans latex.

Le 30 mai de l’année ordinaire, l’ex-inspecteur Paul Vladys se pendit après avoir su qu’il avait le Sida. Le même jour où l’enquête menée contre lui prouva qu’il était bel et bien innocent dans cette affaire de drogue et une réitération dans ses fonctions pourrait être possible.

L’inspecteur Paul Vladys, avait-il perdu la tête?

@Ickjeune
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