Cette pute me fait chier. Elle me fixe avec un regard qu'elle croit sensuel ou je sais pas quoi.
- Retourne toi.
Elle s'exécute, une lueur déçue dans les yeux. Tu t'attendais à quoi idiote ? Pas besoin de voir son visage pour faire ce que j'ai à faire.Dix minutes plus tard, mon téléphone se met à vibrer. Je n'ignore jamais mon téléphone pour la simple et bonne raison que les seuls personnes qui ont mon numéro ne m'appelle pas pour rien. Je donne pas mon numéro comme ça. Je suis pas un mec facile, aha. On pourrait limite dire que je suis un hlel, si ce n'était qu'une question de principes.
C'était Nabil, il avait besoin de moi, comme quoi que je devais lui rendre un énorme service immédiatement.
Il était 3 heures du matin, il m'aurait pas appeler pour de la merde donc j'ai pris mes clics et mes clacs et j'allais me barrer quand la gadji a attraper mon bras.Par réflexe, je me suis dégagé violemment, j'aime pas qu'on me touche.
- Tu... tu pars déjà ? Je pensais qu'on...
- Que quoi ? Que parce que t'étais vierge, j'allais te passer la bague au doigt ? Je suis responsable de ce que je te dis, pas de ce que tu comprends. T'es responsable de ce que tu fais.Les larmes lui montaient déjà aux yeux. Je suis cruel mais c'est le seul moyen que j'ai trouver pour qu'elles me lâche une fois que j'ai eu ce que je voulais. Vous vouliez des mecs honnêtes non ?
🔸🔸🔸
- Jsuis en gova, qu'est ce que tu voulais ?
- Bah en fait, la soeur de l'accident m'a appeler parce que la petite va pas bien et qu'elle a pas son permis... et jsuis sur Paname... et...
- C'est bon, j'ai compris, j'y vais mais c'est la première et dernière fois.
- Merci mon reuf, je te revaudrais ça.J'ai raccrocher et lorsque Nabil m'a envoyer l'adresse, j'ai démarré. J'ai soupiré, ouvert la fenêtre et me suis allumer une garo. Je dis rien et je le fais parce que Nabil a l'air perturbé depuis sa rencontre avec la petite.
Pas qu'il s'en veuille plus que quelqu'un d'autre s'en voudrait mais Nabil est toujours touché par les gosses, surtout qu'apparemment elle a pas de parents. Nabil sait que même si aujourd'hui on a tout, ça a pas toujours été le cas. Séquelles d'enfance.
Avec la sortie de l'album et tous ses trucs chiants qu'on doit faire, j'ai pas envie de lui prendre la tête pour ça. Je lui ai déjà trop fait la moral alors que j'avais pas à parler.
Après une dizaine de minutes, j'arrive devant une maison plutôt pourrie et je me demande déjà quand quoi je m'embarque.
La porte s'ouvre sans pression, pas de code, pas de sonnette. Déjà dans l'entrée sombre et puante, j'entends des pleurs d'enfants. Je pense que c'est chez elles, je me dirige vers les bruits et je toque.
Après dix secondes à peine, la grande sœur m'ouvre, le visage plein de larmes et tremblante.
- Dieu merci, t'es la. Il faut que j'emmène Feryel a l'hôpital et j'ai que votre numéro dans cette ville, mon père pouvait pas et j'ai paniqué et..
- Calme toi, fais des pauses, je comprends r. Elle est où ta sœur ?
- Dans la chambre.Je l'ai suivi, observant l'appartement où plutôt le taudis dans lequel elles vivaient. À peine de meubles, une télé des années 2000, des sacs Emmaüs posés par terre. Je regarde la fille devant moi, elle est tellement paniquée que je suis sure qu'elle s'est même pas rendue compte que c'était pas le bon frère.
Arrivée devant la chambre, les pleurs de la petite se font plus forts et je vois un petit corps replié sur lui même qui se tient le ventre. Je m'agenouille devant elle et lui retire ses cheveux de son front plein de sueur.
- Salut petite, qu'est ce qui t'arrive ?
- J'ai.. mal au.. ventre et partout, me répond-elle en pleurant.
- On va aller à l'hôpital, d'accord ?
Elle acquiesce tandis que je me relève, je la prends dans la couverture et je me dirige vers la porte d'entrée avec la grande sur les pas.🔸🔸🔸
Je sais même pas pourquoi j'attends dans la salle d'attente d'un foutu hôpital avec une fille que je connais même pas a 5 heures du sbah.
- Merci beaucoup.
Je hoche la tête et me replace au fond du siège. Je vais pas dire de rien alors que c'était pas rien. Bah ouais je suis pas l'abbé Nabil moi.Cette fille est soit maudite soit elle adore les hôpitaux, au choix. Après une heure d'attente supplémentaire, le docteur nous dit enfin son diagnostic. Appendicite, fallait s'y attendre vu comment la gamine se tordait de douleur.
La grande sœur a l'air soulagée et vas signer différents papiers pour l'intervention. J'en déduis que c'est sa tutrice. Chelou, mais je m'en cale, je suis trop crevé pour jouer le Sherlock.
🔸🔸🔸
- Merci beaucoup Nabil, je t'en dois une [...] Non, elle a été prise à temps, ils vont l'opérer ce matin [...] ok, merci, oui...
Je m'éloigne un peu pour la laisser finir sa conversation avec mon frère, ouais vas comprendre igo, non parce que moi j'abandonne, Nabil a cru que c'était son gosse ou quoi ?Elle peut pas voir sa sœur avant demain, elle me rend mon tel, je me dirige vers l'extérieur, et elle suit. Je sors une clope quand elle m'en demande une. Je lui passe une lucky parce que je suis pas un raclo mais wallah elle me chauffe. Mon frere, ma nuit, mes clopes, elle veut pas mes poumons non plus ?
- Je suis désolée pour la dernière fois.
Je sais de quelle fois elle parle, je hoche la tête et je la regarde. Elle a la tête baissée, des cernes sous les yeux, elle a même pas pris de veste, elle est en débardeur claquettes. Comment elle doit se les gelés, mi mars. Nan, croyez pas je vais lui passer ma veste ou quoi, on est pas dans un film de pd.- Bon j'y vais, j'espère que tout ira bien pour ta sœur.
Je commence à marcher quand elle me rattrape par le bras, mais à peine le temps de me dégager qu'elle enlève sa main d'elle même, comme si elle avait compris.
- Désolée mais je tiens vraiment à te remercier. Ma sœur est la chose la plus précieuse que j'ai au monde et si t'avais pas été la, qui sait ce qu'il aurait pu arriver, alors je te remercie. Sincèrement.J'avais envie de lui dire qu'elle aurait appelé le SAMU mais je l'ai pas dis.
Dans ses yeux, je me vois quand je parle de Nabil. C'est tout con mais ça me rappelle toutes les fois où j'ai du prendre la responsabilité de mon frère. Les cadets se rendent pas compte du poids que les aînés ont sur le dos, surtout quand tu sais que si tu le fais pas, personne le fera.Je détaille son visage, je m'étais pas attarder sur sa balafre mais d'aussi prêt, je me rends compte à quel point elle est énorme. De son oreille à sa lèvre, comme les poupées de films d'horreur. Voir ça tous les matins, revivre ce qu'elle a dû vivre tous les matins, ça doit être glauque.
Je sais qu'elle a remarquer que je détaillais sa cicatrice mais je détourne pas le regard, elle non plus. Son visage n'est pas fou, c'est le genre de visage qui n'est pas spécialement beau mais que tu regarde quand même.
Je soupire et retourne m'asseoir sur un banc. Elle me suit et s'assoit à son tour. Je m'allume une autre clope et lui en tend une. Je lui passe mon briquet QLF.
- Toi aussi, tu les connais ?
Ok sois elle a jamais réellement écouter nos sons, soit elle habite ici depuis la semaine dernière. Parce que des Nabil et Tarik, frères, dans ma vallée, j'en connais pas des masses.
- Ouais, je les connais bien même.
- Ah ouais ? J'ai déjà entendu des sons mais j'ai franchement pas la tune pour acheter et écouter tout l'album.
- Aha, je t'aurais un exemplaire si tu veux.
- Ouais, je veux bien...La conversation est chelou, je parle de mes propres sons a quelqu'un qui me reconnaît pas. Mais c'est pas déplaisant.
- Bon je vais voir Feryel, au revoir.
Je rattrape son bras, décidément tout le monde attrape le bras de tout le monde aujourd'hui, mais cette fois c'est elle qui se dégage. Je fronce les sourcils, elle me regarde gênée mais c'est pas moi qui vais réagir la dessus, t'inquiète pas.- De rien, je lui dis avant de me retourner et de réellement partir.
Nabil m'en doit pas une mais deux.
VOUS LISEZ
Loin des hommes - PNL
General FictionMaintenant que j'étais face à mon destin, je me demandais si j'aurais fait ces choix en toute connaissance de cause. Les mains nouées, je me suis arrêté en plein milieu de la salle, sous les regards interrogateurs de tous ces gens; famille, amis, in...