Je courrais vers le Grand Amphithéâtre, en retard pour mon examen d'Arts de l'Antiquité, espérant arrivée pile à l'heure pour mon partiel. Si j'arrivais en retard, non seulement je serais dans la merde mais en plus, je devrais repasser cette épreuve en septembre, mettant mon passage en L3 en suspens.
Arrivée aux portes de l'amphi, je vis plusieurs étudiants faire la queue, montrant leurs cartes étudiante avant de pouvoir s'installer. Je soufflais, rassurée, je n'étais pas en retard, vive le plan vigipirate.
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- Moi, tu sais Nabilou, je suis trèèès triste de ne plus aller à l'école parce que même si Yasmine et Clothilde m'aime pas, j'aimais beaucoup Emelyne et...
Nabil écoutait attentivement la petite, à l'arrière de la voiture, gardant sa main sur son ventre puisqu'on avait pas trouver de siège auto pour elle. Loin d'être irresponsables, nous n'avions jamais envisager ni lui ni moi que nous devrions transporter un autre enfant que Yanis dans notre voiture et maintenant que ce bambin avait grandi, on avait tej le siège.
Ça faisait une semaine qu'on l'a trimballait partout avec nous. Sans que je comprenne, dès qu'Asrar avait parler d'une nounou pour elle, Nabil avait refuser et lui avait peter une crise pour qu'elle nous fasse confiance. Quand je lui avais demander pourquoi il avait réagi comme ça, il avait répondu que cette grande conne n'avait pas les moyens et qu'elle bluffait, qu'elle allait surement la prendre partout avec elle et peut-être même abandonner les cours.
Autant avant c'était pas mon dos - et même si c'est toujours pas mon dos, autant maintenant on aura tous compris que c'était celui de Nabil.
Une idée qui arrangeait la situation pour tous me trottait dans la tête, Asrar ne serait jamais d'accord mais je lui en parlerais. Et puis, je le faisais surtout pour Nabil.🔸🔸🔸
Enfin, les partiels étaient finis, plus que une année de licence et deux années de master.
Il y a une semaine, j'avais eu une période de mou, j'ai penser à arrêter et me mettre a travailler parce qu'un SMIC, c'était toujours ça de plus. Et surtout, plus d'école pour Feryel était égal à nounou et nounou égal à dépense et c'était soit les cours soit Feryel. Mais un des frères, pas celui que j'aurais voulu bien sur, m'avait rassurer, me disant de patienter encore trois ans pour enfin voir mon travail porter ses fruits. En proposant de s'occuper de Feryel, Nabil avait résolu mon dilemme cornélien. Et puis il était vrai que je ne pouvais pas abandonner maintenant, pas à trois ans du diplôme parfait, pas à trois ans de ce projet que j'entretenais depuis que j'étais petite.Feryel et moi n'avons pas de parents : mon père n'était d'aucune aide et avec ma mère, c'était... compliqué. Feryel et moi n'avions pas de fratrie : que des demi-frères et sœurs éparpillés un peu partout. Feryel et moi n'avions pas de famille, elle ne pouvait se reposer que sur moi et j'étais mon seul soutien. Alors Nabil était d'une grande aide, je lui en était reconnaissante.
Ne me restait plus qu'à trouver une école pour Feryel et nous pourrions repartir sur de bonnes bases à la rentrée, toutes les deux, les deux frères toujours dans les parages, je l'espérais au fond de moi. Mais j'avais tout de même peur de me retrouver avec l'assistante sociale sur le dos si Feryel n'allait pas à l'école de mai à septembre. Dans l'absolu, il fallait que je trouve une solution.
Je marchais, la tête dans les pensées jusqu'à que je bouscule quelqu'un : gros gabarit, tête brune, les yeux bleus, un sourire collé à la gueule, il était si beau que j'avais une hâte, celle de lui parler.
" Je suis vraiment désolée, je n'ai pas fait attention.
- Pas de problème, me dit-il en esquissant un sourire."

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Loin des hommes - PNL
Fiksi UmumMaintenant que j'étais face à mon destin, je me demandais si j'aurais fait ces choix en toute connaissance de cause. Les mains nouées, je me suis arrêté en plein milieu de la salle, sous les regards interrogateurs de tous ces gens; famille, amis, in...