II

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Le lundi matin, le réveil à 6h30 est dur. J'ai travaillé tout le dimanche pour mes examens, j'ai voulu prendre de l'avance. Sur six matières, j'en ai préparé quatre. Je suis assez fière de moi. Je me lève pour aller me préparer, je me dirige vers la salle de bain. J'ai une tête affreuse. Des grosses cernes violettes creusent la peau sous mes yeux, mes cheveux bruns sont très emmêlés et ma peau est livide. Mes cicatrices d'acné et mes boutons apparaissent encore plus que d'ordinaire. Je suis tellement endormie que j'ai du mal à avoir les idées claires.

J'ouvre le robinet et je plonge ma tête sous l'eau glaciale. Tout mon corps proteste par un violent frisson qui me parcoure de la tête au pied. Je me sèche le visage et les gouttes qui sont tombées sur mon corps. Je vais déjà mieux.

Je descend à la cuisine, mes parents sont déjà partis. Je me prépare un bol de céréales et un verre de jus d'orange dans lequel je rajoute des vitamines et une cuillère de gelée royale qui m'aide à tenir la journée. Je mange rapidement et je pars me préparer. Je me lave les dents, m'habille et me coiffe simplement d'un gros chignon, je n'aime pas avoir les cheveux devant les yeux lorsque je travaille. Je décide de me maquiller pour cacher mes vilaines cernes, je déteste ça mais je n'ai pas le choix. Si je ne le fais pas, on va me poser trop de questions.

Je sors de chez moi, il y a beaucoup de vent dehors, les feuilles volent autour de moi. Je me dirige vers l'arrêt de bus et j'attends dans la mauvaise humeur ambiante qui règne dans ce lieu. J'angoisse pour mes examens, j'ai maths et physique-chimie aujourd'hui. Trois heures de chaque.

Le bus arrive, tout le monde se bouscule pour monter, à croire qu'ils sont pressés d'aller en cours.

Lorsque j'arrive au lycée, je cours pour me diriger devant ma salle, je doit parler à Liz avant le début des épreuves. Au tournant d'un couloir je la vois qui se dirige vers la salle d'examen, je la rattrape.

« Liz ! Liz attends ! Criai-je

- Oh Charlie ! Comment tu vas ? Me demande-t-elle en souriant

- ça va... écoute, je suis désolée de te demander ça maintenant mais cette semaine il faut que tu me couvre.

Son sourire s'efface légèrement.

- Encore ? Mais qu'est ce qui t'arrive à la fin ? Je commence m'inquiéter moi...

- S'il te plaît... la suppliai-je

- Bon... c'est bien parce que c'est toi, Soupire-t-elle. Qu'est ce qu'il faut que je fasse ?

- Juste dire que je suis chez toi si mes parents appellent. Et m'accueillir quand je rentrerai à quatre heures du matin.

- Comme d'habitude... mais un jour il faudra que tu pense à m'expliquer ce qui t'arrive.

- Promis... »

La cloche sonne, il est l'heure de commencer. Je sens une vague d'angoisse se jeter sur moi. Je souhaite bon courage à Liz et je pars m'asseoir à ma place. Le prof distribue les copies et donne le top départ. Je regarde les exercices qui nous sont donnés, il y en a six. Je les parcoure rapidement pour tester leur difficulté. Le dernier l'air très long et parle de voitures de course. Je souris, c'est un signe. J'attrape mon crayon et je commence mon examen.

La journée est passée bien vite. J'ai terminé ces deux épreuves que je redoutais beaucoup. Je n'ai pas vu Liz à midi, je ne suis pas aller manger, j'ai préféré réviser un peu mieux pour préparer l'épreuve de l'après midi.

J'attends Kevin devant la grille du lycée quand je vois un groupe de premières se diriger vers moi. Alors qu'ils se rapprochent je les reconnaît et je soupire. Ils ne vont jamais me laisser tranquille. Je m'étonne même d'ailleurs de ne pas les avoir croisés avant dans la journée. Je serre les dents, je ne suis pas d'humeur pour un racket ni pour une séance d'insultes et de moqueries. Ils approchent en ricanant, je range à la hâte mon téléphone portable dans la poche intérieure de mon blouson en feignant de ne pas les avoir vu. Je prie pour que Kevin ne tarde pas trop.

« Mais c'est notre amie le zombie ! S'exclame Enzo, mon pire ennemi et bourreau depuis deux ans.

- Ah ah ça alors ! Quelle surprise ! Glousse Alison

- Faut dormir la nuit le zombie, sinon on va croire que tu sors de ''The walkin dead'' ! Me dit Enzo

- Mais même là, ils sont plus beaux que toi, les zombies ! Rajoute Léonie, la meilleure amie d'Alison

Je ne réplique même pas, ça ne ferai qu'aggraver mon cas. Je n'ai même plus le courage de répondre.

- Bah alors tu réponds pas ? Gronde Enzo en me bousculant

Je le foudroie du regard, s'il était seul, ça ferai longtemps que je lui aurais dégommé la mâchoire.

- Moi je sais pourquoi elle est ressemble un mort vivant comme ça ! Lance Florian tout fier de lui

Mon cœur s'emballe, ce pourrait-il que quelqu'un soit au courant ? J'ai la tête qui tourne, si quelqu'un découvre mon secret...

- C'est parce qu'elle se fait sauter tous les soirs comme une chienne dans les bars à putes ! Hurle-t-il tout sourire, ce qui déclenche l'hilarité générale.

Malgré cette réplique douloureuse, je suis soulagée. Mon travail la nuit est plus important que leurs brimades quotidiennes.

- Mais c'est pour ça oui ! Applaudit Alison, elle adore se faire nicker par des gros porcs. Elle est où ta maison close ?

Là ça en est trop. Je me plante devant elle et je lui balance :

- Je m'attendais à ce que tu me donnes l'adresse puisque j'imagine que c'est là où tu passe le temps quand tu sèche les cours.

Bam ! J'ai à peine le temps de voir le visage de ma rivale se décomposer que je sens un coup sur ma tempe droite. Je tombe sous la violence du choc.

- Qu'est ce que tu as dit ? Crie Enzo en me donnant un coup de pied dans le ventre, répète !

Je ne dis rien, je regrette déjà d'avoir ouvert la bouche. Je prends encore plusieurs coups dans les côtes, je me protège le visage, j'ai peur d'avoir des marques sur la figure.

J'entends alors un ronronnement que je reconnaîtrai entre mille : la Jaguar violette, ma voiture préférée ! Je lève la tête et je vois Kevin sortir en trombe de la voiture, il à l'air très en colère. Il se dirige vers nous, les coups qui pleuvaient sur moi s'arrêtent d'un coup. Enzo a pris peur, il bat en retraite, il me fait pitié. Je me relève doucement, j'ai mal partout.

- Qu'est ce qui se passe ici ? Gronde la voix de Kevin

- Mais on a rien fait... c'est elle qui... commence Florian

- Dégagez ! Hurle Kevin »

Ils déguerpissent sans demander leur reste. Kevin me regarde avec inquiétude, je me dirige vers le bolide sans lui accorder le moindre regard, je suis vexée qu'il m'ai vue dans cette position de faiblesse même s'il m'a sauvée la mise. Il n'insiste pas, il s'installe au volant et il démarre.

Car_crashWhere stories live. Discover now