Car_crash

I

Il est quatre heures du matin, je viens de terminer mon service. Je suis lessivée. Je sors du hangar pour attendre que Patty me ramène chez moi. Il faudrait qu'il se dépêche, si je rentre trop tard je risque de réveiller mes parents. C'est le pire qui puisse m'arriver, je ne veux surtout pas qu'ils se rendent compte de mes escapades nocturnes, sinon je peux directement dire adieu à ma liberté et à mon argent.

Une voiture s'arrête devant moi. La fenêtre se baisse, mon ventre se serre, ce n'est pas Patty. Le jeune homme qui se tient au volant n'est autre que Kevin Penington, l'un des pilote les plus téméraire dangereux du Car crash.

« Salut Charlie ! Il paraît qu'il faut qu'on te ramène. Me lance-t-il avec un clin d'œil appuyé.

Ce garçon me fais peur, mon corps me crie de partir en courant mais je reste. Je dois rentrer chez moi. J'essaie d'adopter un ton et une attitude décontractée pour paraître plus sûre de moi même si je n'en mène pas large.

- Salut Kevin ! Oui a ce qu'il paraît, il faut bien que je rentre chez moi. Lui lançais-je
- Aller monte »

Je contourne la fiat blanche et je m'installe à ses côtés, je serre fort le couteau qui se trouve dans la poche de mon blouson, je n'arrive pas à empêcher mes jambes de trembler. Je referme la portière et il démarre. J'ai 'impression de foncer direct dans la gueule du loup, d'être prise au piège. J'espère que cette sensation va s'atténuer. Kevin a du s'apercevoir de mon malaise, il engage la conversation :

« Le patron m'a fait passer tes directives pour cette semaine, le papier est dans la boite à gants.

Je sors le papier de a boite à gants et je commence à le lire. En découvrant ce qui m'attends dans les prochains jours mon estomac se contracte : l'emploi du temps que m'a fait le patron est extrêmement chargé, il a besoin de moi tous les jours. Or cette semaine j'ai des examens à passer et je compte bien les réussir. Je vais devoir me faire un planning super strict pour arriver à cumuler les deux, je sens mes épaules s'affaisser toutes seules. Je vais être crevée.

Lorsqu'il voit que je ne dis rien Kevin me lance un regard interrogateur et me demande ce qui ne va pas. Je suis surprise de sa question.

« J'ai une semaine de malade qui m'attend, c'est dur d'arriver à suivre en cours en plus de travailler de nuit. Lui-expliquais-je

Il hoche a tête pour me signifier qu'il comprend. Il a peut-être le même problème lui aussi, je ne sais rien de sa vie à part ce qu'il fait au club. Je ne connais même pas son âge, il pourrai très bien être à l'université ou même travailler.

- Tu veux que j'en touche un mot au patron ? Me demande-t-il

Alors là, je tombe des nues je m'attendais plus à une réponse sarcastique que de l'aide. Kevin est dans les bonnes grâces du patron depuis qu'il gagne de plus en plus de courses et de paris. Il rapporte beaucoup d'argent au club, il faut avouer que c'est aussi un excellent pilote même s'il reste très dangereux pour ses adversaires. Il n'hésite pas à faire sortir les voitures des circuits ni même à créer de gros accidents. Mais c'est le jeu, c'est aux risques et périls des pilotes, alors personne ne dit rien.

Kevin me regarde et penche la tête, il attend ma réponse

- Non, je vais me débrouiller, ça ne sera pas la première fois.
- Alors au moins, cette semaine c'est moi qui viendrais te chercher et qui te ramènerai. Tu pourras être sûre que je serai à l'heure.

Non ! Mon pouls s'accélère. Je ne veux pas remonter dans sa voiture à l'avenir, il me fait vraiment trop peur. Je m'apprête à décliner son offre mais au dernier moment je m'arrête. A bien réfléchir Patty arrive souvent en retard, je ne compte plus le nombre de fois où il m'a fait perdre un temps précieux. Avec Kevin je prends moins de risques, sa relation avec le patron pourrait même me servir. Je ne perds pas grand-chose à m'entendre avec lui si c'est pour le travail. Alors j'accepte.

- C'est d'accord. Je commence lundi à 17h et je termine le service à 4h. Lui indiquai-je
- Je te récupère devant chez toi ?
- Non, au lycée. Je finis à 16h les lundis.
- C'est celui du centre-ville ?
- Oui, en face de la cathédrale.
- Je serais devant à 16h15.
- C'est parfait »

Je retourne à la contemplation de mon emploi du temps. Les services durent presque 10 heures chaque jour, c'est énorme. Mais il faut préparer la compétition du mois de novembre qui a lieu durant les vacances, ça fait beaucoup de travail. Le patron est très occupé, je suis sûre qu'il s'adresse autant à moi parce qu'il sait que je ne manque jamais à ce qu'on me dit de faire. Une paye, on la mérite en travaillant.

Je regarde par la fenêtre et je reconnaît le chemin qui mène à ma maison. Je me demande comment Kevin sait que j'habite ici, j'espère que c'est le patron ou alors Patty qui le lui a dit. Sinon ce n'est pas très rassurant. Je fais signe à Kevin de s'arrêter, je préfère continuer à pied, histoire que personne ne se doute de rien autour de chez moi, je vis dans un village de commères.

« Au fait Charlie, tu as des problèmes dans ton lycée ? Avec les gens je veux dire. Me demande-t-il alors que je m'apprête à refermer la portière
- Euh... non pas spécialement. Je réponds, surprise
- Mouais, je sais ce que ça veut dire ça... dit-il septique
- Pourquoi ?
- Comme ça. »

Il me lance un clin d'œil et il redémarre. Je regarde la voiture s'éloigner et je me demande où il peut bien aller. Je me retourne et je prends le chemin de ma maison.