Chapitre 58 :

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June était restée immobile dans le couloir. Toujours surprise de l'action du chanteur, elle n'avait pas bougée.

- June, un problème ? demanda le petit fils de sa voisine.

- Oh, Dom, je ne t'avais pas vu. Et euh... en fait, je ne sais pas.

L'interpelé haussa un sourcil. Il connaissait June depuis plus d'un an déjà, et elle n'était pas du genre à se laisser surprendre par beaucoup de choses.

- Vous devriez rentrer, vous allez attraper froid, lui proposa Dom.

- Oui, merci Dom. Saluez votre grand-mère pour moi, sourit la jeune femme avant de rentrer dans son appartement.

Elle ferma la porte à clé avant de se laisser aller contre la porte. Mais qu'est-ce qu'il venait de se passer ?! Abandonnant son sac, son manteau et ses clés dans le hall, elle gagna sa salle de bain où elle fit couler un bain dans lequel elle s'enfonça pour réfléchir.

Louis l'avait embrassé. Elle ne l'avait pas repoussé. Il avait fui. Alors soit elle embrassait très mal, soit elle était royalement dans la merde. Enfin, même si elle embrassait très mal, elle restait dans la merde quand même. Et puis elle ne comprenait pas la réaction de Louis. Il avait dit ça comme si c'était la plus grosse erreur de sa vie.

Et au fond d'elle, la jeune femme était blessée. Enfin, son égo était blessé. Elle ne savait pas comment réagir. Etait-elle vraiment une erreur ? Louis regrettait-il ce qu'il avait fait ?

En plus, vu ce qu'il s'était passé, elle ne voyait pas à qui elle pouvait en parler. Elle ne voulait pas entendre les leçons de morale de ses collègues, et en dehors du travail, elle n'avait pas beaucoup d'amis. Elle pouvait toujours appeler Sue, mais ça devrait attendre le lendemain, car vu l'heure plus que tardive, son amie allait lui hurler dessus.

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Louis n'avait rien dit de tout le trajet. Cloitré dans son silence, il avait à peine salué Alberto quand ce dernier l'avait raccompagné à sa chambre.

Il n'arrêtait pas de se repasser la scène en boucle. La première envie d'embrasser June. Le refus de la blonde. Ses excuses. Puis sa nouvelle envie qu'il n'avait pas pu arrêter. Son envie irrépressible de se frapper quand il s'est rendu compte qu'il était en train d'embrasser sa kiné. Ses excuses. Sa fuite.

Il ne savait pas quoi penser. June le repousse, puis ne le repousse plus quelques secondes après, puis ne réagit pas du tout. Il ne comprenait plus rien. Il était perdu entre les remords d'avoir embrassé June, de peur que tout change, et l'euphorie d'avoir posé ses lèvres sur celles de la belle blonde.

Il se retint d'hurler de rage et saisit son téléphone. Tapant un numéro qu'il connaissait par cœur depuis le temps, il attendit que le propriétaire décroche en tapant furieusement des doigts contre sa tablette.

- Oui, marmonna une voix ensommeillée.

- Harry ! J'ai besoin de toi, fit Louis en jouant avec son paquet de cigarettes.

- Louis, t'es au courant qu'il est presque minuit ? râla le cadet.

- S'il te plait ? tenta le brun.

Il entendit Harry soupirer avant qu'un bruit de tissus froissés lui parvienne aux oreilles. Oups, son ami était déjà au lit. Tant pis, il avait vraiment besoin de parler à quelqu'un de la merde qui venait de lui tomber dessus. Il attendit un moment, se demandant ce que trafiquait le bouclé.

- Qu'est-ce qu'il y a ? T'as trop aimé l'opéra et t'as décidé de te reconvertir ? se moqua Harry alors qu'il se servait un verre d'eau.

- J'ai embrassé June, lâcha Louis.

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