Heartless |H.S|

Chapitre 9 : QUE LE MEILLEUR GAGNE !

Samedi 19 décembre

14H55

J'ouvrai les yeux après quelques minutes pour m'habituer à la lumière du jour qui jasait à travers les rideau épais. Mon ventre criait famine et m'ordonnait de me lever pour le rassasier. Puis une douleur me piqua les poignets. Des marques rouges vifs striaient ma peau blanche comme la cire et tous les horribles souvenirs de la veille me revinrent tel une ampoule s'éclairant au-dessus de ma tête mais c'était loin d'être une illumination joyeuse. Ce fils de pute m'avait presque violé, il avait osé me toucher, me faire souffrir contre mon gré et en souriant comme un putain d'hypocrite manipulateur. Cet après-midi, je devais partir d'ici. Je devais tout mettre en scène pour m'éloigner de Harry mais pourtant, je sais qu'il fallait que je réussisse parfaitement mon coup car une seule erreur et je pourrais dire au revoir à ma virginité. Harry mettra son putain de plan de pervers à exécution et je dois impérativement empêcher que cela ne se produise.

Pour l'heure, je voulais m'habiller car j'étais totalement nue. J'ouvris l'armoire de Harry et piocha dans ses vêtements sans broncher, cette fois-ci. Je n'avais pas le choix et il fallait avouer que c'était bien plus confortable que ma robe qui grattait. J'ajustai le jogging à ma taille en me bouchant le nez. Il empestait l'odeur masculine de Harry et rien de pire pour me rappeler sa bouche sur mon cou et ses cheveux me frôler les joues. Je le détestai encore plus qu'avant.

Je passai le seuil de la chambre en ignorant les menaces que Harry m'avait faite à propos de rester dans cette chambre de l'Enfer. Je n'en avais rien à foutre de ses ordres. J'étais une femme libre et aucun homme ne me dictera ma conduite. Aucun, même pas Harry Connard Styles. Mes pieds ressentaient le froid sur la pierre glacée et bientôt, je fus heureuse de gouter à la douceur des tapis du salon. Mais comme ce matin, il gelait dans la salle de vie et je m'empressai d'activer le chauffage à son maximum. Harry n'était pas là et tant mieux, j'allais pouvoir être tranquille.

Puis une merveilleuse idée me vint à l'esprit. Je m'approchai dans le plus grand silence vers la porte d'entrée et posai ma main sur la poignet en bronze. Mais la déception s'imprégna de moi lorsque je la sentis bloquer par le verrou. Merde !

Puis après la déception, la frustration se joint à moi quand je testai toutes les fenêtres et portes-fenêtres de la pièce, aucune d'entre elles n'eurent la gentillesse de s'ouvrir. Non, aucunes. Harry avait pensé à tout, bordel !

Dans un soupir, je pénétrai dans la cuisine et attrapa plusieurs cookies puisque je n'avais rien avalé de la journée, et tout en goutant un premier biscuit, je m'installai dans le canapé en allumant la télévision. Une jolie jeune femme qui pouvait remercier la chirurgie esthétique présentait les infos quotidiennes. Des images de sapins et de décorations de Noël firent leur apparition sur l'écran et la présentatrice rappela à tous le monde l'arrivée de Noël, la joie et la bonne humeur des enfants, le plaisir de se retrouver pendant les fêtes de fin d'année. Je serrai les dents. Mais allez tous vous faire foutre !

J'aurais voulu balancer mon cookie prémâché sur cette putain de fille souriante qui avait l'air de se moquer de moi. Elle voulait me rappeler à quel point j'étais prisonnière, séquestrée et enfermée dans cette foutue baraque alors que des gamins s'amusaient à décorer les sapins illuminés. Cette fille devait crever au lieu de me regarder sadiquement, je la détestai.

Je me rendis compte que le cookie dans ma main était en miette et que j'avais inconsciemment les yeux braqués sur la pauvre présentatrice. Je crois que j'étais tellement en colère que je m'étais emporter contre une femme qui faisait seulement son travail. Mais, qu'est-ce qui m'arrivais, bordel ? Je secouai la tête pour sortir ces pensées de mon esprit et reportai à contre cœur mon attention sur la télévision.