Heartless |H.S|

Chapitre 1 : ENFIN LES VACANCES !

Vendredi 18 décembre

16h46

Le ciel virait déjà au rouge lorsque Payton, ma supérieure, arriva dans mon bureau un gros dossier à la main.

"Ashley, je viens de recevoir des infos sur le nouveau meurtre de Styles. J'ai besoin que tu me rédiges un article là-dessus le plus rapidement possible."

Elle me tendit le paquet de feuilles et je l'attrapai.

"Encore ? Mais c'est le troisième cette semaine !" m'indignai-je en feuilletant le dossier.

"Je sais, mais notre boulot est de faire en sorte que les gens sachent ce qui se passe dans cette ville et non qu'ils restent dans l'ignorance", dit Payton avec son air professionnel qui me tapait sur les nerfs. "Je veux que cet article soit prêt avant ce soir." Elle partit en prenant bien le temps de claquer la porte, comme à son habitude, et je levai les yeux au ciel pour éviter de lui crier que claquer une putain de porte ne servait à rien.

Je me concentrai de nouveau sur le dossier et l'étudiai pour pouvoir rédiger mon article. Aujourd'hui, il s'agissait d'une femme retrouvée violée et assassinée d'une balle dans la tête. Avec ça, la crainte des gens envers ce gang en prendra un coup et, d'ici deux semaines, j'étais sûre que plus personne n'oserait se balader en pleine ville seul. C'était vraiment n'importe quoi. Ces hommes voulaient instaurer leurs règles de merde ici et personne ne faisait rien pour les arrêter et, bien sûr, la police était complètement impuissante ! Toute cette mascarade a commencé lorsqu'un certain Harry Styles et trois autres garçons avaient éliminé tous les gangs de Londres un par un. Ils avaient instauré la terreur et, maintenant, c'était à ce jour le seul gang de cette ville. La police avait tout fait pour les arrêter : ils avaient déployé toutes les forces de l'ordre de Londres et envoyé des espions dans le gang de Styles, mais, chaque fois, ils les retrouvaient morts. Parfois, certains étaient torturés jusqu'à la moelle pour leur soutirer des informations. Le jour où la police avait compris que des policiers travaillaient pour Harry Styles, ils avaient abandonné, défaitistes. Donc, forcément, le gang de Styles était désormais libre de faire des activités illégales et de petits meurtres, comme tout gang qui se respecte, comme bon leur semblait. Cela me faisait littéralement chier, surtout que je me contentais de taper de petits articles sur leurs putains d'exploits. Je connaissais tout sur eux : leur rang, leur réputation, leurs délits, tout ! Bien sûr, il fallait que chaque membre de ce gang soit magnifique et que la plupart des filles bavent sur le journal en les reluquant. À leur différence, je n'étais pas comme ça. Ces hommes étaient sans pitié et se croyaient au-dessus de tout le monde; pour eux, les femmes n'étaient que des vide-couilles et, le pire, c'est qu'elles s'en contentaient ! J'étais complètement contre ce genre de chose et, jamais, je ne m'abaisserai à ce niveau.

Mes doigts finirent de taper la dernière phrase de l'article et un horrible mal de tête vint m'assaillir. L'horloge indiquait presque 19h et je devais rejoindre Charly à l'autre bout du bâtiment. Charly travaillait dans la même boîte que moi en tant que rédactrice spécialisée en éditoriaux pour la partie sportive. Moi, je bossais sur les faits quotidiens et, par conséquent, je me coltinais les meurtres de Styles. Bref, elle était ma meilleure amie et nous nous étions rencontrées lorsque j'étais arrivée à son appartement pour une annonce de colocation : surprise, Charly était - et est toujours - ma colocataire. Nous vivions dans le même appartement et c'était de loin ce que je préférais dans ma vie.

Je passai par divers parties du bâtiment et arrivai enfin devant une porte où une affiche de football était plaquée contre celle-ci. Je ne pris même pas la peine de frapper et entrai.