Chapitre 23 : ILLUSION OU DÉSILLUSION ?

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Jeudi 24 décembre

20h27

Nous entrâmes dans la cabine et aussitôt que la porte fut verrouillée, la machine se mit en branle. Nous commençâmes à monter dans les airs. La vue s'agrandissait toujours plus dans un panorama à couper le souffle. Je posai mes mains sur la vitre froide tandis que Harry restait assis sur le ban de l'autre côté. La bouche béante, j'admirai les lumières qui vacillaient rapidement à travers le carreau. On apercevait de microscopiques voitures bougeait comme des fourmis dans l'océan de rues et des carrefours.

"C'est magnifique..." déclarai-je dans un murmure.

Toutes ces enseignes lumineuses me rappelaient les nombreuses fois où j'y allais avec ma famille. Petite, je pouvais juste voir le ciel car mon nez touchait seulement la barrière métallique avant la vitre. Alors, mon père me portait sur ses épaules pour que je puisse tout admirer. Il me pointait du doigt notre petite maison au loin ; dans mon souvenir, je n'arrivais jamais à la voir, mais aujourd'hui, je la repérais facilement. Ma mère l'habitait encore. Qu'est-ce qu'elle faisait en ce moment ? Passait-elle le réveillon une nouvelle fois seule à fixer son annulaire en pleurant sa peine ? Était-elle au courant pour moi ? J'avais pensais à Anna mais qu'en était-il de maman ? Ma gorge se noua en la voyant revêtue de noir, une rose blanche à la main. Merde, mes yeux me piquaient.

J'essuyai fébrilement mes yeux en repoussant ces images. Stop.

Je détournai les yeux pour voir un autre aperçu de Londres : la partie économique et touristique. De grands buildings s'imposaient comme des rois entre les petits commerces. Le Chardon m'avait toujours fait peur. Surtout après avoir vu La Belle au Bois Dormant. Puis, je remarquai la Cathédrale St Paul avec son grand dôme en verre. Maman rêvait d'y aller mais, c'était trop tard et plus personne n'avais voulu mettre les pieds dans un endroit sain. Par contre, un petit rire m'échappa quand je vis le 30 St Mary Axe ou communément appelé le cornichon. C'était mon père et ma sœur qui me l'avaient appris et sur le coup, je m'étais mise à rire comme pas possible pendant dix bonnes minutes. J'avais finis par m'étouffer, mais mon hystérie était rentrée dans les annales. Ce bâtiment, je l'aimais bien.

"Regarde, Harry ! Tu l'aimes pas ?" demandai-je en pointant le cornichon du doigt, un sourire aux lèvres.

Il releva la tête, ennuyé. "Oui, je le connais, babe. Je te rappelle que je suis né ici."

Je fis la moue. "Mais, il est drôle, tu ne trouves pas ?"

Il se contenta de marmonner dans sa barbe. Je soupirai en continuant de regarder à la vitre, ne voulant pas me gâcher le moral pour si peu.

Un grand bâtiment fait de brique par ci et de brique par là retint mon attention. Il était vraiment étrange car rien n'avait l'air d'aller ensemble et d'avoir un quelconque sens.

"Ça représente exactement l'état de mon cerveau en ce moment", songeai-je.

Puis, tout d'un coup, un souvenir en compagnie de Charly me rappela le nom de cette chose. On était partie entre filles, il y a longtemps avec Ava, une amie de campus afin de visiter Londres telles des touristes bien chiantes armées de gros appareils photos et de lunettes de soleil épaisses comme du plexiglas. En chemin, on avait fait la rencontre de ce bâtiment, le LIoyd's Building. On avait mangé des smoothies à la banane et je me rappelle encore comment Charly en avait mis partout sur sa salopette en jeans flambant neuve. J'avais vraiment adoré cette journée.

"Hé, regarde Harry, on voit le Big Ben !" Je m'exclamai en fixant l'horloge.

"Mmm... oui, oui, c'est bien."

Heartless |H.S|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant