Paris - sorry ?

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17 : 01 – Ans

Je me débats depuis des heures pour tenter de trouver une solution à cette fichue situation. Janine a finalement réussi à avoir mon père qui, d'après la tête qu'elle a faite en passant devant les baies vitrées de la salle de conférence, est remonté comme un coucou. Je me pince l'arête du nez en inspirant longuement.

Monsieur Nokamura veut des explications plus concrètes que ce que je lui sors depuis toute à l'heure. Et je ne peux décemment pas lui expliquer que mon cher petit frère a foutu un bordel monstre dans le seul but d'avoir ma tête. Je saisis le verre d'eau posé devant moi et le vide d'une seule traite. Je suis en sueur, je bouillonne intérieurement et je vois bien aux têtes de mes interlocuteurs, qu'ils ne sont pas satisfaits de ce que je leur sors en boucle.

C'est Janine qui, une fois de plus, vole à mon secours en débarquant dans la pièce.

« Veuillez m'excuser, dit-elle en saluant dignement les Japonais. Mais votre père insiste grandement pour vous parler Monsieur. »

Je fronce les sourcils mais décide quand même de me lever pour aller prendre cet appel. Avec un peu de chance, bon d'accord beaucoup de chance, mon père veut peut-être simplement m'aider dans ce merdier phénoménal brillamment orchestré par mon idiot de demi-frère.

« Je me dois de répondre messieurs, dis-je en regardant Monsieur Nokamura et ses collaborateurs. »

Suite au hochement de tête entendu du vice-président, je m'éclipse tout en attrapant un peu violemment le téléphone des mains de Janine qui ne se fait pas prier pour retourner à son bureau.

Je choisis d'arpenter les couloirs et décroche finalement, mettant fin à l'attente de mon père.

« Ou...

-BORDEL ANS ! DANS QUELLE MERDE NOUS AS-TU ENCORE FOUTU ?! »

J'écarte immédiatement le téléphone de mon oreille et soupire. Bien. Walter a donc mis son petit plan diabolique à exécution. Je souffle un bon coup et reprends le téléphone.

« Ecoute moi deux petites secondes d'accord ? Et n'hurle pas de cette manière. Pour mettre les choses au clair, je n'y suis pour rien dans cette affaire, arguais-je tout en entrant dans mon bureau. Et si tu veux tout savoir, c'est Walt qui est à l'origine de la rupture de contrat avec les Israéliens.

- J'ai déjà eu la version de ton frère. Ne cherche pas à me manipuler Ans !

- Ai-je déjà mis en péril l'avenir de la société ? Je ne crois pas. Et si tu ne veux pas me croire, ouvre ta boîte mail et regarde ce que je viens de te transférer. Ton cher Walter m'a envoyé ça ce matin avant que je doive me rendre en urgence au siège parisien pour gérer les Japonais avec qui j'avais signé un énorme contrat. Parce que oui, avec toutes ces conneries, je me retrouve le cul entre deux chaises, à devoir expliquer une situation de merde à Monsieur Nokamura qui s'apprêtait à signer avec nous.

- C'est toi qui avait conclu le contrat avec les Israéliens. Donc si Walter a trouvé une faille dans ce contrat, c'est ta faute et... BORDEL DE MERDE ! ARSCHLOCH ! »

Mon père part alors dans tout un tas d'insultes dans ma langue natale. Je pose le téléphone sur le bureau en attendant qu'il se calme.

Finalement, après une bonne demi-heure au téléphone avec mon père, nous avons trouvé une solution aux problèmes engendrés par mon frère. Le contrat avec les Israéliens est donc rétabli, et j'ai pu finalement faire signer ce fichu accord aux Japonais en leur expliquant clairement la situation sans divulguer nos petits problèmes de famille. Je quitte enfin la salle de conférence et aperçois Janine qui se dirige vers moi.

Et il créa Babygirl (ARRÊT PROVISOIRE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant