Et il créa Babygirl (ARRÊT PROVISOIRE)

Paris - punishment

19 :10 - Ans

Avant de toquer à la porte vert foncé qui se trouve devant moi, j'ajuste le col de ma chemise, passe une main désinvolte dans mes cheveux et inspire un bon coup. Depuis que j'ai renvoyé Léonore chez elle, non sans lui laisser entendre certaines choses, je ne cesse de penser à la façon dont je vais pouvoir la punir. Je ne suis pas un Daddy très adepte de la punition en général. Je réprimande beaucoup à l'oral mais ne punis que rarement. Seulement, le petit air effronté de Léonore, et sa satisfaction à peine dissimulée face à Adèle ont éveillé en moi cette soif inattendue de punition.

19 :11 - Léonore

Depuis que je suis rentrée, je m'affaire à des choses toutes plus insignifiantes les unes que les autres. J'ai balayé mon appartement, rangé mes placards, nettoyé la salle de bain de fond en comble. Puis je me suis posée dans le canapé. Et mon cerveau s'est de nouveau mis à cogiter comme jamais. Alors pour m'occuper l'esprit je me suis remise à mes études et plus particulièrement à ce fichu dossier mémoire. J'en profite après tout, j'ai toute l'après-midi pour travailler dessus et ça m'occupera les méninges un temps. D'autant plus que je reprends mon emploi de serveuse dès demain. J'ai hâte quelque part. Même si je suis payée au lance-pierres, j'aime bien les gens que j'y côtoie.

Quand l'horloge a sonné 18 heures, j'ai tout arrêté. Ans m'a dit qu'il passerait me chercher. Donc nous n'allons pas rester ici. En somme, il faut que je me prépare, et vite.

C'est clair qu'avec ton look de paysanne sortie de sa campagne, tu vas pas aller bien loin ma grande.

Je lève les yeux au ciel suite à cette remarque tout sauf constructive de ma conscience et pars pour la salle de bain. Je prends soin de relever mes cheveux avant de m'engouffrer sous l'eau fraîche de la douche. Un petit quart d'heure plus tard je sors de la salle de bain et ouvre tour à tour les tiroirs de ma commode. Je n'ai aucune idée de ce que je vais porter. Je ne veux pas être trop apprêtée, mais je ne veux pas non plus avoir l'air de m'en moquer complètement. Je dois trouver un juste milieu. Je finis par opter pour un body à bretelles vert sapin en aspect velours et un jean taille haute un peu large sur lequel je viens faire des ourlets. Satisfaite de mon look, je tresse mes cheveux du haut du crâne jusque mi chevelure, et laisse les longueurs retomber sur mes épaules. Quant au maquillage, un peu de mascara et le tour est joué.

Une fois prête, je jette un coup d'œil à ma montre : 19 :05. Parfait. Je m'assois alors sur le canapé tout en attrapant mon téléphone portable. Ça fait un petit moment que je n'ai pas vu Sam, et je n'ai pas eu de ses nouvelles non plus. Ça nous arrive souvent de ne pas s'envoyer de messages pendant un petit moment avant de se harceler pendant des semaines, collés comme des sangsues. Je lui écris alors un rapide message, lui demandant comment il va, comment vont les amours et s'il était disponible pour une sortie ce week-end. A l'instant où je clique sur « Envoyer », j'entends toquer à la porte. Je jette un coup d'œil dans le miroir, vérifie que tout est bien en place et ouvre la porte. Je tombe sur un Ans dans la même tenue que toute à l'heure, un léger sourire sur le visage.

« Tu es prête ?

- Oui, je dois juste prendre mon sac. »

Ans s'appuie alors nonchalamment contre la porte, les bras croisés sur son torse tandis que j'attrape mon sac à main pour y fourrer téléphone, clés et portefeuille. J'enfile rapidement une paire de baskets basses et passe devant Ans pour sortir. Il referme derrière lui alors que je lui tends mon trousseau de clés. Au moment de les ranger dans mon sac, je sens une main se poser contre ma taille. Je relève alors la tête pour voir Ans près de moi. Je mordille ma lèvre, essayant de dissimuler ma gêne. Ans pose sa main contre ma joue avant de sceller ses lèvres aux miennes en douceur.