cinq.

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Lorsque mes yeux s'ouvrent, je sais que je n'ai pas réussi. Mon cœur a toujours cette douleur silencieuse. Je me relève juste assez pour pouvoir m'asseoir en indien et regarde mon salon en bordel. J'ai mal à la tête, mais c'est supportable.

Mon portable vibre sur la table basse. Je le prends et ouvre... l'un des dix messages de maman, qui me demandent tous comment je vais, et ce que je fais.

A : Maman.

Je vais bien. Rien de spécial. Je t'aime aussi.

Je me lève et lave ma bassine avant d'aller dans la salle de bain. Un bain chaud ça me fera du bien. J'ouvre l'eau et règle la température avant de reprendre mon portable.

De : Maman

Bon. Tu viendrais dîner à la maison ce week-end ?

A : Maman

Je sais pas encore...

Je sais que ça va être non. Elle le sait aussi.

De : Maman

D'accord.

Je pose mon portable sur l'étagère et retire mon jogging et mon t-shirt avant de m'asseoir dans l'eau brûlante qui continue de monter.

Je ferme le robinet au bout d'un moment et laisse mon corps profiter de cette chaleur. Je me laisse aller contre le fond de la baignoire et ferme les yeux.

« - Tu vas foutre de l'eau partout Louis !

Je souris et ferme les yeux avant de me laisser aller contre son torse.

- On s'en fout. Serre moi contre toi.

Il râle, mais s'exécute rapidement.

- Je t'aime, je souffle au creux de son cou.

- Je t'aime tout autant.

- Ça doit pas être beaucoup alors.

On rit, parce-qu'il sait très bien que je blague. Sa langue lèche mon nez, et je grimace en reculant.

- Ew, mais pas ta langue sur mon nez. Je sais pas où elle a traînée.

Il penche la tête et me regarde d'une manière espiègle. Je souris et embrasse ses lèvres. »

Je reviens brusquement à la réalité en entendant mon portable vibrer. Merde. Encore un foutu souvenir. L'eau est plus froide et mes joues humides. Je les essuies rapidement avant de tendre le bras pour attraper mon portable.

De : Maman

J'espérais que tu n'oublierais pas l'anniversaire de tes sœurs Louis...

Merde. C'est ce week-end. Voilà pourquoi elle m'a invité. Je souffle et lâche mon portable. Il atterrit sur mon jogging et je prends mon visage entre mes mains pour essayer de me réveiller un peu. C'est encore flou dans ma tête, et ça sera sûrement comme ça pendant encore quelques heures.

* * *

Les mains plongées dans les poches de mon sweat, la tête baissée, je marche lentement sur le trottoir humide. Il fait vraiment froid. C'est pas impossible que je me transforme en glaçon d'ici trente secondes.

- Hé !

Je m'arrête net en voyant le bouclé devant l'épicerie. Ses boucles sont d'ailleurs cachées sous un bonnet noir. Il me sourit et se lève du banc sur lequel il était assit. L'angoisse me serre le ventre. Qu'est-ce-qu'il me veut ?

- Je voulais juste m'excuser pour l'autre soir. J'aurais pas dû être si... agressif.

Il s'excuse.

- J'avais un peu bu et bon... pas vraiment dans mon état normal on va dire.

- J'en ai rien à foutre de tes excuses je...

Ma voix s'éteint et je souffle en levant les yeux au ciel. Putain mais pourquoi faut-il toujours que je réagisse comme ça ?

- Désolé, je chuchote. Je suis pas très... désolé.

Il me sourit et hausse les épaules. Il lève sa main et retire son bonnet pour secouer ses boucles. Je regarde ses doigts, et je sens la peau de mes poignets se réchauffer légèrement. J'ai envie qu'il la retouche...

- Tu fais quelque chose là ?

- Pourquoi tu me demandes ça ?

Ma voix n'était pas trop agressive pour une fois. Enfin je crois.

- T'as l'air gelé. Je voulais t'inviter à boire un café où un truc comme ça. Tu serais d'accord ?

Quoi ? Il m'invite ?

- Euh... je... Non.

Il sourit et se penche vers moi. Son parfum m'enveloppe et je me détends un peu.

- Je suis pas du genre a baisser les bras aussi facilement. Je vais continuer a t'inviter. Jusqu'à ce que tu dises oui. Et je peux être très soûlant quand je veux.

- Tu perds ton temps avec moi.

- Et alors ? Pourquoi ça devrait être mauvais ?

- T'as rien de mieux à faire dans la vie que de t'intéresser à un mec comme moi ?

- Non.

Il secoue légèrement la tête. Je vois ses yeux bouger sur mon corps.

- Tu n'as pas faim ?

Je lève les yeux au ciel. Il est lourd putain.

- Laisse tomber. Moi j'ai autre chose a faire que de m'occuper de toi.

Je le contourne pour entrer dans l'épicerie, mais sa voix me retient.

- Ah ouais. Et quoi alors ? Je suis vachement intéressant comme gars tu sais. J'ai faillis mourir tu sais.

- Tu dis ça comme si c'était extraordinaire. J'ai faillis mourir moi aussi. Pas plus tard que cette nuit. Mais je me suis loupé.

L'expression de son visage change, mais je ne prends pas le temps de l'étudier, j'entre dans l'épicerie.

La douleur est partit l'espace de quelques secondes, et ça fait vraiment du bien. Je lève ma main gelée et la passe sur mon torse, à l'endroit où les battements de mon cœur se font ressentir.

Qu'est-ce-qu'il est en train de me faire ?

***

Bon j'allais pas tuer Louis dès les premiers chapitres 😂

Hors sujet : j'ai un code promo pour l'appli LALALAB si ça vous intéresse 😉 PGJXYT60

There is thunder in our heartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant