There is thunder in our hearts

dix-neuf.

Je passe lentement le gant humide sur mon visage et je lève la tête pour regarder mon reflet dans le miroir de la salle de bain. Ma paupière gauche est gonflée, ma lèvre fendue, et ça me lance de partout. J'attrape le sachet de petit pois congelé et le presse doucement contre mon visage.

C'est douloureux, mais ça fait quand meme du bien. Je m'assois sur le bord de la baignoire et ferme les yeux. Mon portable vibre dans la poche de mon slim. Je me tortille pour le sortir sans bouger le paquet de petit pois.

Harry : où est ce que tu es ?

Je lève les yeux au ciel et pose mon smartphone sur le bord de la baignoire.

Il faut qu'il laisse tomber. C'est mieux comme ça. Pour nous deux.

Je me lève difficilement et rejoins la chambre. Il est presque 4 heure du matin. J'ai juste envie de m'allonger et de dormir pendant au moins 48 heures.

En deux coups de pieds je retire mes vans et m'allonge sur les draps. Les petits pois sont en train de les tremper. Tant pis.

Peut être que je l'ai bien mérité ce coup ?

* * *

Ça n'a pas plu à Harry que je l'ignore, car il a décidé de m'ignorer lui aussi.

Je grignote devant la télé en essayant de ne pas trop y penser. Difficile. Mon cerveau tourne a plein régime depuis 48 heures.

J'en ai marre.

Pourquoi ça peut pas être simple d'un coup ?

Pourquoi on est aussi chiant tout les deux ?

Et puis merde.

Je prends mon portable et ouvre notre conversation.

Moi : et toi ?

En a peine 3 secondes la mention vu apparait.

En revenche, il met presque 5 minutes avant de me répondre.

Harry : pas avec toi.

Moi : sans déconner ?

Merde. Quel con.

Moi : désolé.

Harry : la faute a qui ?

Moi : c'est de ma faute si t'es pas avec moi ? Qui s'est fait taper rappelle moi ?

Harry : qui joue au gros con rappelle moi ?

Moi : Zayn ?

Harry : bon salut.

Merde. Non pas question.

Moi : pardon. J'ai rien dis. Ok ?

Il met 3 bonnes minutes avant de répondre cette fois.

Harry : qui joue au gros con alors ?

Moi : on dirait bien que c'est moi ?

Harry : bien vu.

Moi : pourquoi ?

Il écrit. Puis s'arrête. Puis reprend. Ça me stresse. Et finalement, il arrête. Putain.

Moi : merci pour ta réponse.

Harry : Louis il va falloir que tu décides ce que tu veux ou non.

Moi : comment ça ?

Harry : sur moi. Qu'est-ce-que tu me veux ?

Je relis plusieurs fois ses mots et je soupire. Putain... je sais même pas quoi lui répondre.

Harry : attends.

Moi : quoi ?

La sonnette de mon appart retentit. Je suis certain que c'est lui. Je me lève et m'avance pour ouvrir la porte. Gagné.

- T'étais chez ta soeur ?

Il acquiesce et regarde ses pieds.

- Je peux entrer ? J'ai pas mal de chose a dire.

Je me décale pour le laisser entrer et referme la porte. Qu'est-ce-qu'il va me sortir encore ?

- Je suis désolé, vraiment. Mais il faut que ça sorte parce-que moi je peux pas continuer comme ça. J'ai essayé d'être patient avec toi Louis, parce-que tu me plaît vraiment, mais t'es qu'un petit con égoïste.

Ok. Prends toi ça Louis.

- Alors a mon tour d'être un p'tit con égoïste.

Il souffle avant de relever la tête et de plonger son regard dans le mien.

- Ton copain est mort. Il reviendra plus. Alors je ne comprends pas ce que tu attends. Ok c'est peut être dur. Mais la vie continue Louis. Tu peux pas rester bloquer sur ça éternellement.

Outch.

- Et moi ? Qu'est-ce-que tu me veux ? T'es tellemnt distant ! J'ai l'impression que tu... raah je sais pas peut etre que je te plais pas assez ? C'est ça ? Je te plais pas mais tu te contente de moi parce-que je suis le seul imbécile qui te supporte un minimum ?

Il me fixe. Attendant une réponse que je ne peux pas lui donner.

- J'ai faillis mourir Louis. J'ai passé 18 ans a penser que je pouvais claquer sans la seconde qui suivait. Et on m'a libéré de ça. Je n'avais plus peur. Il faut que tu te libère aussi Louis.

Je crois mes bras sur mon torse, ayant brusquement froid.

- Comment tu... tu étais malade ?

Il esquisse un maigre sourire.

- Ouais, on peux dire ça. Mais je vais bien maintenant. Je vais bien et j'ai envie de profiter de tout ce que je peux avoir. Et je veux t'avoir Louis. Ça sonne peut-être un peu homme de cro magnon, mais c'est ça. Je veux être avec toi. Même si t'es qu'un p'tit con égoïste.

***