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Une nouvelle fiction Larry, qui j'espère vous plaira !


Ce premier chapitre ne se situe pas au tout début de l'histoire de Louis et Harry, qui va se révéler au fil des chapitres... Enfin vous comprendrait tout ça... Quand je l'aurais décidé ! 😘

Les chapitres feront plus ou moins 1000 mots.
Lorsque le média est Louis, le chapitre sera du point de vue de Louis. Si c'est Harry, point de vue de Harry 😉

Bonne lecture ! 💙

*

- Louis...

- Je vais bien maman. Arrête de t'inquiéter.

- Mais...

Je l'entends soupirer à travers le téléphone. Oui. Je vais bien.

- Tu devrais sortir un peu. Rencontrer du monde.

- J'ai pas besoin de rencontrer du monde.

- Ça ne te plairait pas de te faire de nouveaux amis ?

- Non.

Énième soupire. C'est la même chanson à chaque fois qu'elle m'appelle. C'est fatiguant...

- Tu sais que c'est bientôt mon anniversaire Louis...

- Je te vois venir. Je t'ai déjà dis que je viendrais seul. Et interdiction d'essayer de me caser avec n'importe quel invité.

- Louis...

- Un jour je devrais calculer le nombre de fois où tu dis mon prénom durant nos conversations.

- Mais qu'ai-je fais pour avoir un fils aussi insolant ?

- Ça je sais pas.

Un très léger sourire tire mes lèvres. J'aime faire tourner ma mère en bourrique, même à 24 ans. Je jette un coup d'oeil à l'heure qu'affiche l'écran de mon ordinateur et soupire. Trois quart d'heures.

- Tu n'as pas quelque chose à faire ? Un plat à sortir du four, les filles à aller chercher au judo...

- Tu essayes de te débarrasser de moi ?

- Bien sûr que non ! Bon, si ça peut te rassurer il faut que je sorte acheter de café. Ça te va ?

- L'épicerie est au coin de ta rue Louis.. Tu pourrais marcher un peu plus ? Aller au supermarché par exemple ?

- Je vais raccrocher maman. Embrasse tout le monde, je t'aime.

Je raccroche avant qu'elle n'ait le temps de répliquer. Désolé maman. Je ferme l'écran de mon ordinateur portable et le pose sur la table basse.

Il faut vraiment que j'aille chercher du café en plus, j'en ai plus. Et sans café, je ne suis pas certain de survivre jusqu'à demain. Je me lève, et regarde comment je suis habillé. Jogging noir, sweat aussi sombre. Ça a l'air propre. J'attrape mes vans qui traînent dans un coin du salon et les enfile. Je trouve un bonnet sur le dossier du canapé que je passe sur ma tête.

Dans l'entrée, je regarde le pêle-mêle de photos autour du miroir. Jamais je n'arriverais à les enlever. Je souris légèrement en voyant ses grimaces sur un des clichés.

Je me détourne rapidement avant de trop m'enfoncer dans mes souvenirs. J'attrape mon portable, mes clefs, mon porte-feuille et je sors.

Il fait plutôt froid, comme toujours ici. C'est pas comme si j'avais pas l'habitude. J'ajuste mon bonnet sur ma tête, et me mets à marcher vers l'épicerie, les mains dans les poches.

On est jeudi matin, donc il n'y a pas trop de monde. C'est parfait. Je n'aime pas le monde. Ou plutôt, je n'aime plus ça. Je ne vois pas l'intérêt à errer avec d'autres êtres vivants inintéressants. Donc je reste chez moi.

Les portes de l'épicerie s'ouvrent automatiquement, et j'entre. J'ignore le peu de personnes présentes et me dirige vers le rayon où se trouve le café. Forcément, il n'y a plus la marque que je prends d'habitude. Je n'aime pas changer.

Je regarde les autres paquets, compare pendant une bonne vingtaine de minutes chaque marque, goût... C'est pas comme si on m'attendait.

- Besoin d'un coup de main ?

Je tourne la tête, surprit qu'on me parle, et croise deux billes vertes. Pourquoi il me parle lui ?

- Ça fait un moment que t'hésite. Tu as besoin d'aide pour choisir ?

- Non.

Je suis sûrement un peu trop sec, mais je m'en fous. Je me décale un peu,mon paquet dans les mains.

- Ok. Désolé. Je ne voulais pas t'interrompre dans tes réflexions cruciales. Perso je préfère le latte. C'est plus doux.

Je lève les yeux vers lui, et il me sourit. Je sens une drôle de sensation me chatouiller l'intérieur du ventre. Mon regard passe brièvement sur son corps. Il est plutôt grand. C'est la première chose qui me frappe. De longues mèches ondulent sur ses épaules, et ça lui va bien.

- J'ai l'air d'en avoir quelque chose à faire de ce que tu bois ?

Ses boucles lui vont peut-être bien, mais ça ne changera rien au fait que j'aimerais choisir mon café tranquille. Ses sourcils se froncent et il secoue la tête.

- Tu sais, ça fait plusieurs fois que je te vois ici. Tu erre comme si personne ne remarquait que tu as l'air d'être au bord du suicide, alors je voulais juste être sympa. Pas besoin d'être désagréable comme ça.

Son panier en plastique à la main, il se tourne et quitte le rayon. Ses cheveux bougent, m'envoyant une légère effluve de... noix de coco ?

* * *

Je regarde les dernières gouttes de café tomber dans ma tasse. Ça sent fort, et bon. Ça sent le café. Je prends ma tasse et souffle un peu dessus avant d'en boire une gorgée. Le liquide chaud coule le long de mon œsophage, et je me sens bien. Je devrais sûrement diminuer le café, ça améliorerait sûrement mon sommeil... Mais pas maintenant.

Je retourne dans le salon et m'installe sur le canapé. La télé diffuse un documentaire sur les animaux. Certainement un des trucs les moins cons qui passe à la télé. J'ouvre mon ordinateur et le laisse s'allumer. Le fond d'écran apparaît, ainsi que toutes les petites icônes. Ce fond d'écran que je n'arrive toujours pas à changer non plus.

C'est comme les photos dans l'entrée. Sa brosse à dent dans la salle de bain. Ses t-shirts en boule dans l'armoire. Même ses chaussons sont toujours dans l'entrée. Je n'y arrive pas.

Je sens mon cœur se gonfler d'émotion et de nostalgie. Mes doigts glissent sur l'écran, et une larme coule sur ma joue.

Qu'est-ce-qui me retient dans ce monde horrible depuis un an ? La peur. J'ai peur de faire souffrir ma famille en ayant un geste désespéré. Voilà ce qui me retient sur terre.

There is thunder in our heartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant