six.

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Ma guitare sur les genoux, je fais sortir quelques notes, le regard dans le vide. Je m'arrête, le temps de faire tomber la cendre de ma cigarette dans le cendrier et de la replacer entre mes lèvres.

« Tu n'as pas joué depuis longtemps. »

- Je sais. Tais toi.

Je reprends mes accords et ferme les yeux. C'est vrai que ça fait du bien. Mon voisin du dessus ne semble pas du même avis car il tape sur son plancher. Je l'ignore et continue à jouer, tout en fredonnant les paroles de ces chansons.

Je ne sais pas vraiment depuis combien de temps je suis là, à jouer pour moi... et pour mon voisin râleur du dessus. J'ai envie de dormir, comme toujours. Je sens que mes doigts ralentissent un peu, mais je continue à jouer.

On frappe contre la porte, violemment. Putain c'est pas vrai... Pas possible d'être tranquille chez soit. Je laisse ma guitare et me lève.

- C'est pour quoi ?

Pas de réponse, mais on refrappe. Je lève les yeux au ciel et tourne le verrou pour ouvrir la porte. Une grande blonde ouvre la bouche, visiblement énervée et prête à m'incendier, mais elle se fige.

- Toi ?

- Quoi moi ? C'est quoi le problème ?

Elle croise ses bras sur son ventre arrondi et fronce les sourcils.

- Il est 2 heures du matin. J'aimerais bien dormir.

- Eh bien dors. Tu veux que je te dise quoi ?

- Je veux que t'arrête ta musique. T'es pas tout seul ici.

- T'es la chieuse du dessus c'est ça ?

Elle écarquille les yeux et souffle brusquement.

- Ouais, j'suis la chieuse du dessus qui aimerait bien dormir. Si t'arrête pas j'appelle les flics.

- Et tu vas leur dire quoi ? T'es la seule à te plaindre là.

- Mais qui on va plaindre ? La femme enceinte où le mec drogué ?

- Je suis pas drogué.

Blondie me fixe pendant de longues secondes, et je ne détourne pas le regard.

- Sérieusement je me demande ce qu'il te trouve, marmonne-t-elle.

Elle fait demi-tour et remonte à son appart. Mais de quoi elle parle ?

Je souffle en levant les yeux au ciel et referme la porte. Je me laisse retomber sur le canapé, et regarde ma guitare. Deux heures du matin, déjà ? Je tire une dernière taffe avant d'écraser ma cigarette dans le cendrier.

Il faudrait sûrement que je dorme. J'attends quelques secondes avant de me lever du canapé et de rejoindre la chambre. Je fais tomber mon slim sur mes chevilles et m'en débarrasse en deux coups de pieds. Je retire aussi mon t-shirt avant de me coucher sous la couverture.

Le froid des draps m'enveloppe et je souffle en fermant les yeux.

Il faut que je me sorte de là...

* * *

Vers 16 heure, j'émerge et me sors finalement du lit lorsqu'on frappe à la porte. J'enfile un jogging et un t-shirt avant d'ouvrir. La blonde d'hier soir me fait un petit sourire et me tends un sachet au logo de la boulangerie au coin de la rue.

- Merci d'avoir arrêté hier soir. Je suis pas chiante en vrai, j'étais crevée c'est tout. Il m'a dit de te donner ça.

- Qui ça il ? je souffle en prenant le sachet.

- Je suis sûre que tu le sais.

J'ouvre le sachet. Un beignet au chocolat. Un autre soupire m'échappe et je referme le sachet en lui tendant.

- Prends-le. Je ne vais pas le manger.

- Un cadeau ça ne se refuse pas.

- Il va partir à la poubelle ou moisir dans un coin de l'appart alors prend le.

Elle lève les yeux au ciel avant de reprendre le sachet et me regarde de haut en bas.

- T'as pas l'air de manger beaucoup.

- Et qu'est-ce-que ça peut te faire ?

Son regard de fouine passe sur mon entrée, et il s'arrête sur les photos accrochées autour du miroir. Je me décale d'un pas pour lui bloquer la vue et ferme un peu la porte.

- C'est tout ce que tu voulais ?

- Tu vis seul ?

- T'essaye de faire quoi là ?

- Désolée, je suis curieuse. Alors ?

Je soupire et passe ma main dans mes cheveux. Ses yeux ne me quittent pas.

- Je lui ai déjà dis que mon copain était mort.

- Tu vois, tu sais de qui on parle.

Un sourire espiègle tire ses lèvres avant qu'elle ne se dirige vers l'escalier.

- La vie continue Louis. Il ne faut pas que tu t'accroches comme ça au passé.

Je la regarde. Son regard se voile un peu, et ses doigts glissent sur son ventre.

- Il t'a laissé ? Le père du bébé, je précise.

- En quelques sortes.

Elle hausse les épaules et regarde sa montre.

- Au fait, moi c'est Gemma. Je suis sa sœur.

Pas un regard ni un mot de plus, elle monte les marches jusqu'à son appartement. Je rentre chez moi et referme la porte. Elle est spéciale cette fille...

***

Gemma est donc la voisine de Louis 😏 vous verrez que tout était fait pour que Larry se rencontre, mais c'est arrivé aue maintenant. 😉

Si ce n'est pas déjà fait je vous invite av venir voir mon petit projet de Noël 😊

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There is thunder in our heartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant