Confession d'une mère

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  Le psychologue se tenait près de la femme allongée qui semblait être très fatiguée, la séance pouvait alors commencer : « Je ne pense pas que vous sachiez ce que cela fait de voir sa fille dans un tel état. Elle se tenait debout devant la porte... Il était 4 heure du matin, et seule la lumière du couloir éclairait faiblement ma chambre. Celle-ci ouvrit la bouche et dans une ambiance très glauque dit « Tu veux récupérer ta fille ? », elle avait la voix grave d'un homme qui avait fumé toute sa vie. Puis elle se mit à courir, pied nus, je l'entendais monter les escaliers. Des jours et des jours passaient, de confession chrétienne, j'ai déjà fait venir tous les charlatans pour pouvoir aider ma petite Lili qui répétait sans cesse ces scènes similaires. 

 J'étais convaincue qu'ignorer ce démon le ferait partir ... mais ce soir j'avais un doute. Lili, toussait fort, très fort. Je me tenais alors en bas des escaliers, je tremblais... Pleine de frissons et les muscles tendus je ne pouvais que me concentrer sur mon ouïe. La voix de ma petite fille se fit entendre « Maman ... Maman, j'ai peur ... Il y a du sang dans ma bouche ... Maman » Et je pleurais, je ne pouvais rien faire d'autre que d'essayer de retenir mes larmes. Puis il y eut ce bruit


boum ... boum ... boum

Il ne s'arrêtait pas ... « Maman Monte s'il te plait... ». Je le répète j'avais tellement peur, mais je ne voulais pas le montrer. Pas question de tomber dans le piège du diable, c'était la meilleure des choses pour mon enfant.

Boum... boum... boum...

« Maman ... » Puis la voix prit un autre ton « MONTE EN HAUT !! », c'était la voix horrible du démon qui s'énervait. C'est là que je n'ai pas supporté, j'ai couru m'enfermer dans ma chambre...
Sous ma couverture en pleurant et en laissant un coin soulevé pour pouvoir voir au loin sous la porte la lumière qui venait tout juste de s'allumer ... Le bruit se rapprochait, c'est alors que j'ai vu l'ombre des pieds de Lili. Elle est bien restée là dix minutes et quand mon cœur s'est calmé, la poignée se baissait doucement. C'était elle, que dis-je, LUI, qui essayait d'entrer dans ma chambre ... Il comprit que la porte était verrouillée alors il reprit ses bruits agaçants.

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, j'avais tellement honte de ce que j'étais, incapable de m'occuper seule de ma propre fille. Et c'est là au réveil que je l'ai vu ...

  Des traces de sang partout sur les murs et sur le sol. Des croix et des signes sataniques reproduits avec ce liquide qui m'a fait perdre la tête. Au bout du couloir, elle se tenait là, gisant sur le sol... J'ai compris quel était ce bruit ... Elle se frappait la tête contre les murs toute la soirée pour faire couler son sang. Alors ... Je l'ai soulevée, je lui ai mit un bandeau et pour moi c'était encore ma petite fille, souriante mais cette fois-ci elle n'avait plus ce démon en elle. Je ne voulais pas me dire qu'elle était morte, non ... non non... Alors je lui lisais des histoires, je lui donnais à manger, lui faisais sa toilette. Je ne savais pas qu'elle était parti pour de bon » ...

C'est alors que le psychologue se leva de sa chaise pour aller vers la porte où se situait l'interrupteur. Il souffla, éteignit la lumière. Et avec une voix très grave dit « Et moi ... TU PENSAIS QUE J'ETAIS PARTI POUR DE BON ? »  

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