Il passa une nuit blanche, mais il la passa seul. Louis ne remit pas les pieds à l'appartement. L'angoisse triturait Harry sans relâche, et dans ces cas-là, les heures comptaient double.
Il n'était pas inquiet pour lui, ni pour son avenir, mais pour Louis. Harry savait qu'il avait frappé fort, il en avait reçu tout autant en retour. Après tout ce temps, aucun d'eux n'avait oublié comment atteindre l'autre. Il fallait croire qu'ils en avaient appris plus qu'ils ne le pensaient l'un sur l'autre. Et pourtant, par d'autres aspects, ils restaient des inconnus...
Par exemple, Harry n'aurait jamais cru que Louis ait autant souffert pendant leur scolarité. Tout semblait arriver si facilement au jeune homme! Il se rappelait parfaitement de son amertume chaque fois qu'un professeur rendait les copies et que le petit génie recevait un A ou un A- tandis que lui peinait difficilement pour atteindre un B- ou un C+...
Il en concevait une rage qui confinait à l'obsession et qui avait culminé lors de cette funeste explosion dans les vestiaires, dix ans auparavant. Un acte qui lui laisserait toujours un arrière-goût d'amertume dans la bouche.
Harry doutait fort de parvenir un jour à se pardonner le mal qu'il avait fait à son compratriote. Et comme les heures s'égrenaient et que la journée suivante s'étirait en longueur, sans aucune nouvelle de Louis, il semblait bien que leur douloureuse histoire venait de prendre fin, une fois encore dans la violence et la rancune.
Cette fois-ci, Harry était persuadé qu'il n'aurait pas de troisième chance pour régler les problèmes entre eux...
En début d'après-midi, le ventre noué par l'inquiétude, et lassé de tourner en rond comme un lion en cage, il se décida à appeler le numéro de portable du jeune homme. Il tomba directement sur la boîte vocale, mais il n'eut pas le courage de laisser un message.
Pour dire quoi? S'excuser? Des paroles de ce genre se devaient d'être prononcées face à face, et il n'en aurait même pas l'occasion. A sa connaissance, Louis pouvait tout aussi bien se trouver dans un avion en partance pour le Canada. Ou au bout du monde, qui sait?
Peut-être même allait-il voir prochainement débarquer quelqu'un pour le mettre à la porte de l'appartement....
Non. Ce n'était définitivement pas dans les manières de l'homme d'affaires. Il essayait de l'aider, et lui laisserait probablement le temps nécessaire afin de retomber sur ses pieds. Cependant, Harry ne pouvait envisager un seul instant que Louis veuille le revoir, après les mots qu'il lui avait si cruellement et si inconsidérément assénés. Leurs relations se déroulaient sans doute uniquement pat téléphone désormais.
Harry ravala son orgueil, cause de trop nombreux déboires, et toute honte bue, envoya en fin d'après-midi un texto qui disait simplement:
Je suis désolé.
Rentre, s'il te plait.
Nous devons parler.
Il ne reçut pas la moindre réponse, et l'étau qui entourait sa poitrine se resserra encore un peu plus.
Pour éviter de se morfondre, il appela Niall, et lui raconta la situation. Il y gagna de se faire traiter d'idiot, et de s'entendre asséner qu'il ferait mieux d'arranger les choses parce qu'il allait passer à côté de quelqu'un de génial. Apparemment, son voisin de palier et ami s'était pris d'affection pour Louis. Harry n'en était guère étonné. Même la richesse n'avait pas réussi à changer l'ancien geek en connard arrogant.
"Non, ça, c'était moi, pensa-t-il cyniquement."
La vie s'était chargée de lui sonner une bonne leçon , et pourtant le destin avait aussi remis son ancien souffre-douleur sur sa route...
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10 Ans Plus Tard
FanfictionAu lycée Emerson, Louis Tomlinson était le souffre-douleur de Harry Styles, le capitaine de l'équipe de hockey. Un jour, dans un vestiaire désert, la rivalité entre les deux adolescents a échappé à tout contrôle...pour se terminer par une première...