Alors qu'il commence à pleuvoir, on se met à courir pour trouver un endroit où s'abriter. Ce n'est pas évident lorsque nous sommes sur une route où il n'y a rien à part des champs et des arbres de temps à autre.
Néanmoins, on a réussi à marcher pendant une trentaine de minutes avant qu'il ne se mette à pleuvoir. Puis on a couru pendant une quinzaine de minutes avant de trouver un abri.
Nous sommes abritées sous le toit d'un garage. Il n'y a personne, mais il n'a pas l'air abandonné pour autant. Il paraît très ancien malgré tout. Je ne pense pas que ce soit un garage qui travaille beaucoup. Les peintures extérieures sont abîmées et les tuiles rouillées par endroit. Les vitres des fenêtres sont pleines de poussières comme si le ménage n'avait pas été fait depuis des années et des années. J'essaye de voir à l'intérieur, mais tout ce que je vois sont des voitures attendant d'être réparées.
On s'assoit par terre, non loin d'une tache d'huile de moteur. Je me pose contre le mur et j'attire Lily contre moi. On est trempées. Nos vêtements collent à notre peau tant ils sont imbibés d'eau et nos cheveux n'arrêtent pas de couler tellement ils sont mouillés.
La ville la plus proche doit se trouver à une heure, une heure et demie de marche, je pense. C'est souvent le cas. On partira demain matin, après une bonne nuit de sommeil. Peut-être qu'une fois arrivées en ville, on trouvera un restaurant qui aura jeté des tonnes de nourritures la veille.
- Aly, j'ai faim et je suis fatiguée, se plaint ma petite sœur.
- Je le sais, mon ange.
Je passe mes doigts dans ses cheveux pour les démêler. Du moins, essayer. Ses cheveux sont longs, très longs. Ils lui arrivent à la moitié du dos, exactement comme les miens. Seulement, nos cheveux châtains ne sont pas sublimes comme on aimerait. Ils sont très abîmés par le vent, la pluie, le froid, la saleté et le manque de shampoing.
Très rares sont les fois où nous prenons une douche. Quelques fois, lorsqu'il se met à pleuvoir vraiment fort, on se met en sous-vêtements pour pouvoir se laver un minimum. Rien que le fait de laisser l'eau couler sur nos corps nous fait du bien. Sans shampoing ni gel douche, on ne peut pas se laver correctement. On se contente d'attacher nos cheveux, tout le temps. Je profite que les cheveux de Lily soient mouillés pour lui faire une tresse.
Je sors la couverture qu'il y a dans notre sac pour la passer autour d'elle. Elle est tellement fatiguée qu'elle s'endort quelques minutes après s'être blottie contre moi, le pouce dans la bouche et son éléphant serré contre elle.
Le sol est tellement dur que je commence à avoir mal aux fesses ainsi qu'au dos. Sauf que je ne peux pas bouger au risque de réveiller ma petite sœur. J'essaie alors de ne pas penser à la douleur pour pouvoir m'endormir à mon tour.
***
Le lendemain, je me réveille lorsque j'entends des bruits de coups. Je sursaute légèrement. Lily dort encore. La porte du garage qui, hier, était fermée est à présent ouverte.
Je regarde le ciel. Il doit être aux alentours de huit heures et demie. J'ai appris, je ne sais comment, à connaître l'heure par rapport à la position du soleil dans le ciel. D'ailleurs, celui-ci n'est plus gris. Il y a quelques nuages blancs, mais il ne fait plus froid.
Le propriétaire du garage ne doit pas nous avoir vues. Ça m'étonnerait fortement, mais on ne sait jamais. Ou peut-être bien qu'il n'a pas voulu nous réveiller.
J'entends des personnes discuter et le moteur d'une voiture qui démarre. Je soulève doucement Lily pour ne pas la réveiller. Je la repose sur le sol avant de me lever. J'ai tellement mal au dos et aux jambes. J'ai l'impression de ne plus avoir de force. Je ne peux pas me plaindre, j'ai ressenti pire que des courbatures après une mauvaise nuit. Je m'étire puis je décide de rentrer dans le garage pour demander à combien d'heures de marche se trouve la ville la plus proche.
L'intérieur du garage ressemble légèrement à l'extérieur. Les peintures sont abîmées. Je n'arrive même pas à deviner si elles étaient bleues, jaunes ou vertes. Il y a des étagères remplies d'outils dont je ne connais même pas leur utilisation. Il doit y avoir une radio, dans un coin, qui diffuse des vieilles musiques qui sont de l'époque de nos parents.
Les voix se font entendre un peu plus fort. Je vois deux hommes s'approcher d'un petit bureau. L'un est assez âgé si je me fie à ses cheveux grisonnant. Il porte une combinaison grise couverte de tâches noires ou de taches de graisse. Il tient une sorte de torchon rouge dans ses mains afin de les essuyer. J'imagine que c'est à lui qu'appartient le garage.
Il est accompagné d'un jeune homme. Je dirais qu'il doit être un peu plus vieux que moi. Peut-être a-t-il dix-neuf ans. Il sourit au garagiste avant de passer sa main dans ses cheveux. Lorsqu'il tourne la tête, son regard croise le mien. De loin, je crois deviner qu'il a les yeux bleus. Bleus foncés. Il stoppe sa marche et le garagiste fait de même en suivant le regard du jeune homme.
- Ah ! Vous êtes réveillée, mademoiselle ! s'exclame le garagiste.
Je n'ose pas répondre. Je ne sais pas quoi dire. C'est toujours gênant de se trouver dans ce genre de situation. Être la personne repoussante que les gens ont envie d'éviter alors que je veux simplement demander un renseignement.
Les deux hommes s'approchent de moi. Le garagiste essuie toujours ses mains sur son torchon alors que le jeune homme a les mains dans les poches de son jean. Je baisse les yeux tandis que mes pommettes prennent une teinte rosée.
- Je ne voulais pas vous réveiller, vous et votre enfant. Vous aviez l'air fatiguées. Je n'ai pas fait trop de bruit ?
- Non, non. Ce... C'est ma petite sœur...
- Vous voulez boire quelque chose ? me demande-t-il en posant son torchon sur le capot d'une voiture.
- Non, merci. Je voulais simplement savoir à combien d'heures de marche se trouve la prochaine ville.
Je n'ose toujours pas les regarder. Je me sens tellement minable face à eux. Même le garagiste a des vêtements plus propres que les miens. Il a l'air très gentil. En deux ans, nous avons croisé beaucoup de personnes. Certaines étaient prêtes à nous aider tandis que d'autres nous envoyaient balader.
- La prochaine ville est à deux heures de marche, ma jolie. Je ne pense pas que vous soyez en état de marcher aussi longtemps.
Il a raison. J'ai déjà du mal à me tenir debout. On ne se repose que très rarement. De plus, cela fait cinq jours que nous n'avons rien avalé. La seule chose dont a eu le droit notre organisme est quelques gouttes d'eau grâce à la pluie.
Je ne m'attarde pas plus longtemps face à eux. Je m'excuse de les avoir dérangés et je retourne dehors pour retrouver Lily. Je m'accroupis face à elle puis je lui caresse délicatement la joue.
- Debout, mon ange. On a une longue route à faire, chuchotais-je.
Elle cligne des yeux plusieurs fois avant de pouvoir me fixer de ses beaux yeux bleus. Elle me tend la couverture pour que je puisse la remettre dans le sac à dos. Je le passe sur mes épaules avant d'attraper la main de ma petite sœur.
On marche depuis une dizaine de minutes lorsqu'une voiture s'arrête à côté de nous. Je continue d'avancer, tenant fortement la main de Lily. La voiture nous suit, ralentissant pour nous suivre dans notre marche. Je décide de m'arrêter. Je reconnais le jeune homme de tout à l'heure.
- Montez, je vous dépose.
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🔸 NDA🔸Mes amours, voilà enfin la réécriture du premier chapitre ! 😊
Je retourne en Belgique ce soir ce qui veut dire que je ne pourrai réécrire les chapitres que le week-end et je vais passer mes prochains week-end à réviser mon examen d'anatomie qui est fin janvier. C'est un examen vraiment important et il faut que je le réussisse donc je ne sais pas quand je posterai le prochain chapitre. J'en ai d'avance, mais je ne veux pas perdre l'avance que je me suis faite en vous publiant tous les chapitres à la suite. 😕 Désolée. 😔
Alors, ce premier chapitre ? 😊
On a retrouvé un Justin gentil. 😉Je vous fais des bisous. 😘❤️
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Tout peut changer |Tome 1| [EN PAUSE]
Roman d'amour- HISTOIRE EN PAUSE POUR REECRITURE (oui oui réécriture de la réécriture) - À dix-sept ans, Alyssa Moore vit dans la rue avec sa petite sœur de cinq ans, Lily. Depuis déjà deux ans, elles marchent jour et nuit, fouillent les poubelles des restaurant...