Rêve en grand

S

Débauche destructrice, pourquoi as-tu pris Baudelaire et mon père?
Tu aurais dû les laisser vivre une longue vie satisfaisante avant de les emmener dans l'autre monde.

Ce jour-là, durant le beau mois de mai, le jeune garçon soufflait ses dix-huit bougies.
Il était de bonne humeur grâce à toutes les bonnes ondes que sa mère lui avait envoyé avant de venir à l'école.

Puis, il a lu les mots d'Elga. Cette dernière était d'un pessimisme fou.
Elle devait probablement avoir un mal-être intérieur qui la rongeait à petit feu.
Le garçon se rendait compte que rarement il avait eu la chance de lire des mots joyeux dans le livre mauve.

Quelques instants plus tard, alors que Ronald se posait de nombreuses questions quant au père de la fille assise devant lui, cette dernière a fait tomber son crayon. Elle s'est donc abaissée pour le rattraper mais s'est très vite rendue compte qu'il était trop loin pour elle.

Pour la première fois, elle s'est alors retournée vers Ronald et lui a demandé de lui rendre un service.

Évidemment, l'adolescent aux cheveux décoiffés était perdu dans ses pensées et son regard était posé sur le carnet de la jeune fille.
Cette dernière, lorsqu'elle a remarqué que son camarade de classe observait curieusement son journal qui se devait d'être intime, s'est retournée à toute vitesse et a rapidement rangé le calpin dans son cartable.

Elle devait se sentir bête et stupide. Elle qui croyait qu'elle posait ses mots sur papier depuis un an en toute discrétion, elle venait de se rendre compte qu'elle s'était trompée.

Habituellement, une atmosphère chaleureuse se promène entre les deux protagonistes mais après ce qu'il venait de se passer, Elga cachait ses larmes de honte tandis que Ronald s'en voulait profondément d'avoir tout gâché et d'avoir blessé la jolie blonde.