Honnulis première partie

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Ainsi la planète que nous surnommions "Terrum" était la planète mère de Dams."Honnulis était  restée inexplorée depuis vingt-ans. Quelle ironie du sort, Dams et son équipage étaient emprisonnés, alors que leur passé était juste sous leur pieds. Quelle légitimité avais-je d'explorer une planète qui était la leur.  Certes, ils étaient prisonniers mais c'était chez eux. Sur ce sol qui les avait vu naitre, se trouvait sans doute les sépultures des êtres qu'ils avaient aimé. Je vacillais dans ma tête. Une pensée occupée alors mon esprit : étais- ce moral qu'ils demeurent enfermés, sans même pouvoir rendre homage à leur peuple décimé. Mais ce n'était pas à moi d'en décider, je devais seulement rendre un rapport objectif et dépourvu de sentiments. Mais au fond de moi, je croyais à sa version des faits et cela sans la moindre preuve qui puisse étayer son récit.

 Dams qui se tenait toujours debout face à moi, pâlit d'un seul coup. Il eut quelques spasmes puis s'écroula à terre les yeux révulsés. La chute brutale de son corps sur le sol, avait provoqué un bruit sourd dans toute la pièce. Une petite rivière de sang provenant de son visage s'écoulait doucement. Les Honnuliens se précipitèrent vers lui et le positionnèrent sur le coté. Dams était comme un pantin désarticulé à la merci de son destin. Je me tenais à quelques centimètres de lui, seul une vitre épaisse nous séparait. Je posais ma main sur celle-ci, avec l'impression d'avoir plus de proximité avec lui. Il  ne bougeait toujours pas, ses yeux restaient fermés. La panique m'envahissait peu à peu et je me sentais de plus en plus impuissante. Ce statut de spectatrice devenait insupportable, aussi  je criais, sans plus aucune maitrise de mes paroles :

-Dams, ça va, répond moi, répond moi s'il te plais !

Les Honnuliens l'entourèrent  pour lui porter secours, une des quatre femmes de son équipage me dit :

- Fiche lui la paix, Trend.

-Dams répond moi, dis je à nouveau. 

Arra pratiqua un massage cardiaque.

-C'est la fin, me dit Arra, tu n'as pas su le sauver.

 A ces mots, je me saisis du défibrillateur d'urgence qui était posé sur le mur et entrai dans la cellule en oubliant toutes règles de sécurité. Je demandais aux Honnuliens de se reculer. je me baissais  pour tâter son pouls, mais à ce moment là Dams se saisit avec une grande rapidité de mon arme resté dans son étui.

-Désolé Alix, je me sers moi aussi de la ruse. Cette planète est la notre, si on doit mourir ce sera sur Honnulis. Nous ne nous rendrons jamais Alix. Ecoute, je connais ce vaisseau, nous sommes à quelques mètres du  sas de sécurité, tu peux l'actionner avec ton code pour nous laisser sortir.

-Serais tu capable de me tuer Dams si je refuse ?

A ce moment là, son frère Arra s'empara de son arme, et me dit :

-Je vais lui éviter de prendre cette décision !  Je n'hésiterai pas moi, Trend.

j'obéissais assez facilement à la requête de Dams sans jouer la montre et quelques instants plus tard, nous nous retrouvions à courir parmi les grandes plantes bleues qui parsemaient Honnulis. j'étais surement devenu une monnaie d'échange au cas où les choses tourneraient mal car tout en courant Arra veillait à ce que je ne m'échappe pas. Apres de longues minutes de course intense, nous nous retrouvions enfoncés dans une foret danse et étrangement bleu. Dams dit alors à son équipage :

-Ici, ce sera très bien!

Je vis intriguée, les Honnuliens s'affairer rapidement  à couper des plantes gigantesques à grandes feuilles. Leur gestes étaient d'une précision extrême, ils cisaillaient d'un coup d'ongle et à un endroit précis la tige. Le sol était recouvert de cette curieuse récolte de végétations fraîchement coupées. Ils semblaient se dépêcher et regardaient de temps en temps le ciel, puis sans préambule, ils s'allongèrent et se recouvrir rapidement les uns après les autres de ces immenses végétaux. La température venait de chuter d'un seul coup, j'avais tellement froid qu'il était pour moi impossible de saisir l'opportunité de m'échapper. Les extrémités de mes mains et de mes pieds me faisaient horriblement souffrir, j'avais l'impressions que des milliers d'aiguilles venaient transpercer ma peau. A ce rythme là j'allais me changer rapidement en glaçon. Autour de moi, plus aucun d'entre eux ne bougeaient, il fallait que je me débouille  à couper moi aussi des plantes pour ma survie. Mais cela allait s'avérer impossible, je tirais de toutes mes forces mais les tiges ne cédaient pas, je n'avais ni la technique ni la force pour y parvenir. Je ne sentais plus du tout mes doigts ni mes orteils. J'aperçu le visage de Arras souriant satisfait de ma souffrance, puis il dissimula sa tête bien au chaud, sous les feuilles. Je savais que c'était l'affaire de quelques secondes, le froid commençait à me tuer. Avaient ils décidés que je devais mourir ici ? Dans la précipitation et la panique qui m'envahissait,  je n'avais pas vu que Dams s'était fait une litière plus grande que les autres. Peut être voulait il m'y accueillir ?Je m'allongeais, sans plus trop réfléchir à ses cotés par instinct de survie,  je grelottais, mes cheveux et mes sourcils étaient gelés, Dams se mit sur moi et me dit :

-Tu ne survivras pas à la nuit Alix, si je ne te réchauffe pas de mon corps. En tant que humaine, les feuillages seuls ne suffiront pas à te protéger.

-Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ? cela m'aurait évité bien des gelures !

-M'aurais tu cru, si je t'avais proposé ma couche et de te tenir au chaud sous mon corps  toute la nuit ? Prends des forces Alix, demain nous allons rejoindre un lieu tenu secret, il renferme tout l'héritage de mon peuple. 

STAR TREK Destination illiciteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant