Honnulis deuxième partie

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je n'avais pas sommeil, dans cette nuit obscure et assourdissante de silence,  j'éprouvais le besoin d'en savoir davantage. J'avais envie de parler à Dams, pourtant les mots ne sortaient pas, j'avais l'impression qu'ils montaient tels des alpinistes dans ma gorge, puis au moment de sortir ils chutaient à pic. Cependant ma bouche prés de son oreille, je réussissais tout de même à  lui chuchotais   :

-Dams pourquoi ?

- En deux mots Alix!,  je dirais "la souffrance"

-La souffrance n'est pas un permis de tuer Dams ! 

-Au départ, je voulais juste construire un vaisseau, pour rejoindre notre planète car elle demeurait interdite d'accès pour des raisons de sécurité sanitaire. Nous avons alors eu l'idée de louer avec mes compagnons, un gigantesque hangar sur Zarus, la Planète Poubelle. Là bas nous étions tranquille loin des regards curieux. Pièce par pièce pendant huit années nous avons assemblé l'Homozygote, à l'aide de techniciens peu recommandable mais gracieusement payés.

- Pourquoi à l'identique de l'Entreprise ? 

-J'y viens! votre projet de découvrir des mondes nouveaux, des galaxies inexplorées à bord de l'Enterprise me donnait envie de vomir, car comme tu le sais ma planète fut contaminée par de tels beaux projets ! Je voulais me venger, j'étais aveuglé par la haine, je voulais dominer, l'Enterprise" le piloter, en faire mon esclave. Puis j'ai pensé à une copie, pas simplement pour me servir de sa technologie de pointe, mais pour le plaisir suprême de vous dérouter, vous humilier. Quel plaisir cela aurait été de faire exploser votre vaisseau avec sa propre copie !

-Tu nous aurais tous tué  Dams ?

-Non je ne suis pas un criminel, je vous aurais débarqué . 

-Mais  Kirk tu voulais le tuer lui ?

-Il représente tout ce que je déteste, il est le chef de la mission, en plus....

-En plus quoi ?

-Tu l'admirais, pendant tes études, tu ne parlais que de lui, c'était ton idole, j'ai voulu le rabaisser, en faire un pantin dans la cage de verre où il était prisonnier. Mais pour répondre à ta question. Non je ne voulais pas le tuer, mais je ne nie pas que j'en avais le désir. 

-Et moi, j'étais quoi à tes yeux ?

-Un rêve, celui d'un homme amoureux qui voulait donner une descendance à son peuple décimé. Je suis désolé Alix, tu étais piégée dans mon imaginaire, prés, bien trop prés de mon cœur, trop prés de mes souffrances. J'avais l'impression que dans mes veines, coulaient un torrent déchaîné de larmes glacées. Lorsque je te voyais, ce flux de chagrin s'estompait, la chaleur revenait dans mon corps, je souffrais moins, j'avais l'impression que l' avenir existait, j'avais besoin de toi pour continuer à avancer. Je ne voulais pas regarder la réalité en face,  il m'était devenu  impossible de vivre sans toi. Tu me permettais de me raccrocher à la vie. Alors je me suis inventé une histoire à laquelle je croyais, une vie heureuse avec toi. Je suis désolé Alix, je me rend compte à quel point tout cela était dément. Perdre tous les gens que j'aimais, vivre sous terre pendant dix ans a fait de moi un homme dérouté. Pardonne moi Alix, si tu le peux.

-Tu t'es réveillé à présent Dams. Je ne suis plus l'amour que tu as idéalisé, je suis redevenue Alix Trend.

-Oui, Alix, nous étions piégés dans mon rêve.

-Tu peux me laisser partir à présent, je ne suis plus ta prisonnière ? 

-Demain Alix, le froid te tuerait ce soir. 

C'était bizarre, je ressentais une curieuse sensation de vide. J'étais libre et pourtant je n'étais pas heureuse de cette nouvelle. Je sentais la chaleur de son corps sur moi et j'avais envie de l'enlacer, j'étais déstabilisée, moi un lieutenant diplômé sur l'Enterprise et en mission, je n'avais plus aucune envie de partir. Je m'endormis jusqu'au matin, la douce chaleur du jour me réveilla, J'avais  toujours sur moi en guise de couverture ces feuilles géantes . Dams n'était plus là, je me levai d'un bond le cœur battant, seule au milieu de cette végétation dense. Je regardai autour de moi, tous les Honuliens avaient disparu. Il ne restait dans ce paysage que les branchages coupés sur le sol ainsi que ma tablette de rapport. En y regardant de plus prés, je m'aperçus que Dams s'en était servi pour écrire  un long message adressé à Spock. Cependant, je n'eu pas le temps de le lire car l'équipage de l'Enterprise qui était parti à ma recherche, arriva soulagé de me voir en vie. Apres les avoir rassurés sur mon état de santé, je présentais la tablette à monsieur Spock qui lu le message avec beaucoup d' intérêt, puis il se tourna vers le capitaine Kirk et lui dit: 

-Capitaine, Cette planète à maintenant un dirigeant officiel, pour des raisons politiques nous ne sommes plus en droit d'y séjourner. 

-C'est une blague Spock?

-Non capitaine, Dams et dans un lieu tenu secret. Les dirigeants d'Honnulis y ont laissé des documents officiels, d'après le code 122  et 341, ainsi que l'article intergalactique d'Honnulis...

-Laisse tomber Spock va droit au but, dit le capitaine Kirk

-Pour résumer, Dams et le nouveau président d'Honnulis.

-Et nous devons le croire sur parole, Spock !

-Il nous donne rendez vous Capitaine. Il nous a laissé des coordonnées pour le rejoindre. Il nous attend dans une heure.

-Encore un plan dément, tout droit sorti de son crâne de taré !

-Non capitaine ! laissez moi vous expliquer.

Je lui racontai alors toute l'histoire. Au début Kirk était septique, puis au fur et à mesure de mon récit, certains éléments paraissaient concorder avec des rumeurs qu'il avait entendu enfant. Spock était lui aussi très à l'écoute. Puis il pris la parole :

-Capitaine, j'ai observé l'environnement depuis que nous avons mis pieds à terre sur cette planète. La chaine alimentaire s'arrête à des plantes et des insectes. A ce stade, cela signifie que la  vie est en cour de construction, ou bien de reconstruction. L'Hypothèse d' une stérilisation est donc vraisemblable. 

-On a déjà vu ça Spock, n'oublie pas qu'on a voulu nous bouffer.

-Sauf qu'ici aucune trace de vie n'a été décelée, Capitaine. Mis à part ces minuscules insectes. Que faisons nous capitaine ? Si nous voulons être à l'heure pour le rendez-vous nous devons partir maintenant. 

-Ils cherchent peut-être à nous paumer, pour qu'on crève de froid ! Il y a peut-être des armes planqués, Spock.

- Si je puis me permettre. J'ai le sentiment que Dams dit la vérité, Capitaine.

-En êtes vous sur, lieutenant Trend? Ne vous a t-il jamais manipulé ? Quoi qu'il en soit, nous allons nous rendre  à se rendez vous. Spock, vous retournez au vaisseau. Lieutenant Trend, vous m'accompagnez. 

Nous nous sommes donc mis en route. Spock était parti de son coté rejoindre le vaisseau avec une certaine mauvaise humeur. Kirk savait que cette mission était risqué et il voulait que l'Enterprise soit entre de bonnes mains. Le Capitaine voulait  faire toute la lumière sur cette planète qui avait peut-être maintenant une légitimité au regard de  l'organisation fédéral de Sart fleet. 

Dams était bien au rendez- vous. Il nous invita à rentrer dans l'Acara, qui était le lieu présidentiel. Il donna à Kirk tous les documents officiels attestant de l'histoire de sa planète. Il lui demanda, de remettre ces documents à Star Fleet afin qu' Honnulis soit reconnus comme légitime et Dams comme son président. Il tendit la main à Kirk avant qu'il ne parte et celui-ci accepta cette poignée de main. Dams avait fait preuve de confiance en lui confiant le destin de sa planète. Il me serra également la main sans aucunes émotions perceptibles dans son regard. Nous sommes repartis à bord de l'Enterprise sans se retourner. 




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