Le tatouage

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Je me lève avec difficulté, je range mon lit et aère ma chambre. Je me fais un chignon et je descends pour aller dans ma cuisine. Je me prends un verre d'eau et je remonte juste après pour éviter mes parents.

Il est 10h et j'ai rendez-vous chez mon amie Estelle à 14h. Je prends soin de fermais ma porte à clé et je me regarde dans le miroir. J'ai les yeux rouges à causes de mes pleurs de la veille et j'ai une tête affreuse.

Je m'allonge sur mon lit et je prends mon ordinateur pour jeter un oeil sur les réseaux sociaux. Il y a rien de spécial, alors je décide de traînait dans ma chambre. Il est 12h, je m'habille et regarde le résultat. Je passe, me dis-je à voix haute.

Je sors de mon tiroir tous mes produits de beauté et décide de me faire un maquillage banal avec un rouge à lèvre liquide matte couleurs bleu nuit. Je prends mon sac à dos noir en cuir avec mes cigarettes, mon briquet, mes chewing-gums, mon portable, ma recharge, mon porte-feuille, une veste en jean, du maquillage et une tenue de rechange, on ne sait jamais.

Je mets mes chaussures à talons noir et je vole une bouteille de tequila à mon père. Je laisse un mot à mes parents pour leurs dire que je ne sais pas à quelle heure je rentrerai. Je prends mon vélo et je vais chez Estelle.

A peine arriver, je sens l'odeur écoeurante de la nourriture de fast-food. Je rentre et je vois mon groupe d'amis en train de manger de la pizza et de jouer à FIFA. Je dis bonjour à Estelle, Marjorie, Julien et Louis. Estelle et en couple avec Louis et Marjorie avec Julien.

Je me joins à eux tout en refusant de manger. Je gagne une partie de FIFA contre Louis qui est furieux. Je sors mes cigarettes et nous fumons tous. Nous choisissons le shit qui a été acheté par Julien. On se roule nos joints avant de partir en centre-ville.

Le temps passe très vite et nous décidons de nous faire tatouer. Donc nous allons dans un salon de tatouage et on s'en choisit un. Pour moi ce sera un colibri qui se décompose en forme géométrique tranché par une flèche avec un demi-cercle sur l'avant bras gauche pour cacher mes cicatrises. Mes amis ne les voient pas, ils sont trop occuper à se peloter. Les garçons ont réussi à nous procurer des papiers d'accords parentaux. En sortant du salon, nous décidons de s'asseoir dans un coin d'une ruelle et de boire. Je sors ma bouteille de tequila et nos joints que nous avons soigneusement préparés chez Estelle.

Nous buvons, fumons et chantons des chansons : Une tequila, deux tequila, trois tequila, quatre pattes !

Il commence à faire nuit et froid, donc je prends ma veste en jean avec des roses cousues dessus. Il commence à faire nuit donc je décide de quitter mon groupe d'amis pour sortir seule en ville. Je sors mon appareil photo et je prends plusieurs ruelles, bars, gens, lumières en photo. Je me promène et je rentre dans un magasin. Je m'achète plusieurs vêtements pour le printemps et des piercings pour mon nez. Mes parents ne font pas attention à moi, ils n'ont toujours pas remarqué mon piercing, ni mes cicatrises donc ils ne verront pas non plus mon tatouage qui m'a fait mal et qui m'a coûté cher.

En rentrant à la maison, je retrouve mon père en train de vomir et ma mère en pleurs assise à la table à manger. Ils ne me remarquent pas, donc j'en profite pour monter dans ma chambre. Je jette mon sac et ma veste sur mon lit et je me lave pour enlever l'odeur du shit et de l'alcool. Je me mets en pyjamas et je fais mes devoirs pour lundi. Demain, dimanche, je passerai la journée dans ma chambre, car je n'ai rien de prévu.

Je prends mon journal intime caché sous mon matelas et j'écris mes sentiments, mes sensations, mes problèmes, mes doutes, mes questions, mes idées noires et ma vie malheureuse. Je crains le lundi et les jours qui vont suivre au lycée et à la maison. Dès que je repense aux phrases que ma mère me prononce tous les jours, les violences qu'elle exerce sur moi et les regards noirs qu'elle me lance, je fonds en larmes.

Comme tous les soirs, mon habitude, je ferme ma porte à clé et je sors ma boîte cachée derrière mon tableau. Je la pose sur mon lit et je l'ouvre. Je redécouvre, comme tous les soirs depuis un an, mon instrument de torture qui est depuis ce jour mon meilleur ami. Dans ma boîte se trouve plusieurs lames de plusieurs formes, ma première lame que j'ai utilisé, une lame de taille-crayon, une lame du rasoir de mon père, un cutter et un compas. Je sors ma première lame et je cherche une place au milieu de ce champ de bataille qui est se trouve être mon poignet. Je décide de changer d'endroit à torturer et je choisis mes cuisses. Mes larmes tombent sur mes doigts gelés par ma lame et finissent leurs routes écrasés sur mon lit. Je respire, ferme les yeux, finit mes pleurs et j'enfonce ma lame dans ma cuisse. Je sens la lame me traversait, couper ma chair en deux, je sens de petits picotements au niveau de ma plaie et mon sang qui coule le long de ma cuisse pour s'écrasait, encore une fois, comme tous les soirs, sur mon planché. Je recommence cet acte plusieurs fois et arrête quand ma cuisse et recouverte de sang et que je ne remarque plus ma chair tellement elle a été torturée et blesser. J'essuie mon sang et ma plaie. Je range mon instrument de torture et mes compresses et je me mets au lit en pleurant. Demain sera une autre journée tout aussi horrible et pénible que les précédentes.

Maya [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant