La neige.

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Il était tard, le soleil venait de se coucher. Pourtant, elle restait assise sur ce banc si froid et inconfortable. Mais elle ne le ressentait pas.
Cette femme n'avait pas la sensation du souffle sur sa peau, de ce froid qui l'engourdissait petit à petit. Des flocons qui fondaient dans ses cheveux, qui piquaient la pointe de son nez. Des picotements dans ses mains qui les gelaient de plus en plus.

Non, elle ne ressentait rien. Elle observait seulement le paysage qui lui était présenté.

Le banc sur lequel elle reposait se trouvait en plein centre d'un parc. Face à elle se présentait une colline remplie de divers arbres enneigés. C'était un mélange de tons gris, noirs et blancs.  À cet instant, elle regrettait de ne pas avoir pensé à amener son matériel de dessin. Elle aurait pu peindre toutes ces espèces d'arbres sans feuilles, leurs épaisses branches qui retenaient en vain les amas de neige.

Cette femme aurait pu peindre l'amour aussi. Celui qui régnait entre le couple non loin d'elle. Ils se tenaient les mains tous les deux, se mélangeant de leurs pommes d'Adam et barbes peu rasées. Le froid avait donné une couleur rosée à leurs joues et humidifié leurs vêtements. Pourtant, cela n'empêchait pas les deux hommes de se sourirent, de s'embrasser, de s'aimer.

Alors la jeune femme s'en alla, regrettant de ne pas avoir retranscrit cette beauté enneigée.

4 décembre 2016

Elle observaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant