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FREDAG 17 : 34

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FREDAG 17 : 34

- Even ?

Il tourna la tête vers sa petite sœur. Viktoria lui prit les mains avec un large sourire.

- Ecoutes, je sais pas vraiment pourquoi, je me sens coupable pour ce qui s'est passé. Je saurais pas te dire... Je pense que... Je pense...
- Arrêtes, si c'était ta faute je le saurais... Non, ça n'a rien à voir.
- J'essaye d'être gentille et tu me dis que ça n'a rien à voir ?
- Exactement... Les psychiatres... Tu leur a parlé ?
- Ouais mais ça peut pas être vrai. Ils mentent... Tu peux pas... Je veux dire...
- Calmes-toi. Respires. Je suis bipolaire. C'est pas la fin du monde, juste du notre.
- Arrêtes de faire des grands mots, t'es con. Rit-elle nerveusement.

Viktoria prit une grande inspiration, les yeux clos, espèrant que lorsqu'elles les rouvriraient tout serrait redevenu comme avant.

- Et le mec qui t'a ramené l'autre soir ?
- Changes pas de sujet Evy ! S'énerva Viktoria.
- Evy ?
- Oui, Evy. Regardes-moi. T'as pas demandé à ce que ça te tombe dessus mais le mal est fait. J'ai plus que toi.
- Tu sais que je vais juste te faire du mal. Répondit Even.

Le silence tomba dans le tramway comme si le monde se suspendait aux lèvres de l'adolescente.

- On va faire comme un pacte ok ? Toi et moi contre le reste du monde. Juste nous deux, là pour l'autre comme ça aurait dû être dès le début. On se soutient lorsque l'autre va mal sans poser de questions.

Le sourire d'Even en signe d'abrobation sembla ôter un poid des épaules de Viktoria. Son monde s'arrangeait un peu. Comme un pansement enfin mis sur une plaie qu'on venait de désinfecter. Elle se sentait plus libre, sa respiration était plus claire comme si elle avait retiré le morceau qui lui bloquait la gorge depuis qu'elle avait retrouvè son frère dans un état critique. La culpabilité qui l'avait étouffé avait volé en éclats. Ce n'était pas sa faute.
Ce n'était la faute de personne.

ONDAG 10 : 21

Allongés sur le lit de l'adolescente, ils contemplaient le plafond, l'odeur du shit s'echappant par la fenêtre ouverte, "Rap God" d'Eminem les envellopant. Even essayait de raper mais n'allignait pas trois mots. Viktoria pianotait sur son portable quelques messages. Elle eu un mouvement de surprise lorsque son télèphone vibra sous le coup des notifications. Entre les messages de ses amies qui s'inquiètaient, Chris semblait lui aussi demander un rencard. Quelque chose de sérieux, de vrai. Rien que tous les deux. Pour discuter, seulement discuter. Viktoria fronça les sourcils. C'était pas le genre de Chris les rendez-vous. Il s'envoyait en l'air point.

De Bastard :
Allez... Promis on ferra rien de méchant...

A Bastard :
C'est un pari ?

De Bastard :
Non, plutôt une envie soudaine ^^

A Bastard :
???

Il ne répondit pas et, frustrée, Viktoria vint enfouir sa tête dans l'oreiller.

- Vik ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
- C'est un type que j'ai rencontré en soirée...
- Il a quel âge ? S'enquit Even en fronçant les sourcils.
- Easy tiger, il a le même âge que toi il est à Nissen. Répondit calmement Viktoria. C'est lui qui m'a ramené...
- Et chez qui t'as... Dormi ?
- Exactement... Super bien dormi.
- Commences pas à en rajouter. Rit nerveusement Even. Je veux vraiment pas savoir.
- Ok ! Mais il veut un rencard... Ajouta-t-elle.
- C'est bien non ? Interrogea son frère.
- Non !
- Pourquoi ?
- Parce que je l'aime bien. Avoua Viktoria.
- Tu le connais à peine.
- Dit celui qui s'est mis avec fille au bout de quatre putain de jours.

Even la fusilla du regard et se leva se mettant en tête de ranger des trucs, qui l'étaient déjà, refusant la défaite contre Viktoria qui venait de lui clouer le bec.

- Mais je sais pas... Il est troublant.
- Troublant comment ?
- Troublant ! Je sais pas moi, j'anticipe rien avec lui, comme s'il lisait dans mes pensées avant que je les ai dans la tête.
- Arrêtes de fumer Vik. Rit Even.
- Je te retourne le conseils Evy. Répondit Viktoria en lui faisant un clin d'œil.

21 : 11

Viktoria attendait dans le froid scandinave un signe qu'elle ne s'était pas trompé en venant là, elle avait fait l'effort, espèrant qu'il ne la planterait pas comme il était exactement entrain de le faire. Elle prit son portable et le chercha rageusement dans les contacts.

- Chris ? Putain ! J'ai bougé mon cul pour toi alors qu'est-ce que tu fabriques ? Je te jure si tu me plantes ici je vais....

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que l'adolescent avait couvert ses yeux de ses mains gantées. Viktoria lui assena un coup sur l'épaule sans ménager sa colère.

- Tu vas faire quoi ?
- T'étouffer avec tes gants. Répondit-elle en souriant.
- Tu préfèrerais pas m'étrangler ? Tu vois c'est ma dernière paire. Plaisanta Chris.

Elle détourna le regard et le suivit sur le banc. Il lui avait donné rendez-vous aux pieds d'une église parce qu'il aimait y foutre la merde. Chris détestait la religion, du moins la vision que ses parents en avaient et il savait que Viktoria partageait ça. Comment ? Il le savait c'est tout. Elle était jolie la blonde avec ses grands yeux et son air fier affiché en permanence sur le visage. Elle était canon avec son égo mal placé et son sourire froid.

- J'ai entendu dire que vous cherchiez un bus pour l'année prochaine.
- Possible mais qui te l'as dit ? Interrogea Viktoria suspicieuse.
- Tu la connais pas.
- Encore une fille qui a succombé à l'impeccable Christoffer ?
- Exactement, en tout cas, je suis prêt à te négocier le prix de notre bus...
- Pourquoi tu ferrais ça ?
- J'ai une soudaine envie d'être gentil.
- C'est quoi votre thème ? Demanda Viktoria en allumant sa clope.
- Riot Club. Sourit Chris.
- Charmant. Commenta-t-elle. Tu le vends combien ?
- 290 000 kroner. Répondit l'adolescent.
- Premièrement j'ai pas tout cet argent, deuxièmement, c'est quoi l'embrouille ?
- Y en a pas, enfin pas vraiment... Disons que ce serrait cool que notre bus appartienne à des filles aussi bonnes que vous tu vois ?
- Je vais prendre ça pour une compliment.

Les choses auraient pu rester comme ça. Deux adolescents, qui se découvrent aux pieds d'une carhédrale mais un télèphone qui sonne et c'est toute la bulle qui explose. Viktoria ne comprenait pas ce qu'il racontait mais ça avait l'air plutôt sérieux. La blonde se leva, lui tapota l'épaule pour lui indiquer qu'elle partait. Chris lui lanća un vague signe de la main et elle s'éloigna, déçue par cette fin merdique qui révelait la mascarade qu'était Chris avec son jeu d'adolescents prébubères à deux kroners. Le truc, c'était que Viktoria aimait beaucoup trop ça pour le laisser filer.

FIRE AND GASOLINE | SkamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant