Chapitre 8 : Vert

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Je n'avais pas dormit de la nuit.

J'avais réussi à être attentive - ou plutôt éveillée - en cours, j'allais donc être morte de fatigue pour la réunion du conseil des délégués.

- Lou, tu es venue. Me dit Gabriel avec un ton... découragé.

J'avais l'impression qu'il me détestait depuis peu. C'était sûr, j'allais être éjectée du conseil des délégués. J'allais repartir aussi vite que j'étais venue.

Tout le monde s'installa et Agathe entama la conversation.

- Alors Gab ? Qu'avais-tu à dire ?

- Vous connaissez tous la légende d'Asia, un parent éloigné aurait retrouvé un morceau d'une carte indiquant où se trouvent les quatre oeufs. Cela signifie que nous partons pour une durée indéterminée chez lui, en Tunisie.

- En Tunisie ? s'exclama Agathe avec dégout.

- Tu n'aimes pas ce pays ?

- Je ne savais pas que tu avais de la famille là-bas.

- En fait le père de mon petit-cousin a été muté avec toute sa famille en Tunisie.

Agathe avait toujours l'air horrifiée.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? finis-je par demander.

- Un tueur en série tunisien a tué mon oncle.

- Tu sais, en France aussi il y a des tueurs en série.

- Mes parents ne voudront jamais que j'aille en Tunisie.

- N'oubliez pas que ce ne sont pas des vacances, mais du boulot.

- Gab, calme-toi. Les parents d'Agathe vont être d'accord, on cherchera calmement cette carte et les oeufs, et on ne verra aucun tueur en série.

Younès essayait de nous calmer pendant que Gabriel s'énervait, Agathe se stressait et Jonathan envoyait des sms. Je m'approchais de lui et regardais à qui il envoyait tous ces messages.

Émilie :

Dsl mais je ne peux pas revenir.

Jonathan :

Pk ?

Émilie :

Tu ne peux pas comprendre...

Jonathan :

Tkt j'vais comprendre.

Émilie :

Une amie m'a di que vu que j'suis plus avk Enzo, faut mieux que j'aille un peu dans l'ombre, puis refaire surface quand je serais belle et débordante de joie.

Je levais les yeux du téléphone.

Enzo était le garçon qui avait mit le bazar entre Émilie et Cassandra. J'avais tellement de mal à le croire. Lorsque l'on prononçait le prénom Enzo, je voyais un garçon souriant, aux yeux verts pétillants, je ne pourrais jamais décrire complètement et précisément cette image de lui restait gravée à jamais dans ma tête.

Je me rappelais chaque mot qu'il avait dit, chacun de ses rires, de ses sourires et chacun des gestes qui avait eu ou fait en ma présence.

***

- On commande des pizzas ?

- Ouais, prend mon téléphone, ma mère et moi sommes des habituées. N'en commande qu'une ma soeur est en voyage de classe et ma mère ne rentrera pas ce soir, et les pizzas sont géantes.

- Ok.

Elle chercha le numéro de la pizzeria dans mes contacts.

- Allô ? Oui c'est pour une reine... Oui, c'est pour Lou... d'accord merci.

- Alors ?

- Ils arrivent dans cinq minutes avec la pizza "comme d'habitude". C'est quoi au juste comme d'habitude ?

- Il y a du fromage dans la croute, double dose de jambon et pas de champignons sur une moitié pour maman.

- D'accord.

Agathe n'avait pas l'air de si connaitre beaucoup en pizza. Le fait qu'elle faisait partie d'une famille aisée jouait peut-être. J'imaginais la vie de château que j'aurais pu avoir si j'avais été à sa place. J'imaginais la maison d'Agathe, un château, un grand jardin, un major d'homme sur la pelouse promenant le chien au pelage parfait.

Je pensais au luxe et à la richesse des objets, quand le livreur arriva, interrompant mes pensées.

Je partais en bas de l'immeuble, ouvrir accompagnée d'Agathe.

- Bonj...

Le livreur nous tira par le bras, nous entraînant dans un sac sentant la pizza.

- Lou ? Agathe ?

- Hamalya ? Zoé ?

- Oui, c'est nous, mais où sommes-nous ?

- Dans un sac qui sent la pizza.

Agathe était humiliée, elle se sentait très mal à l'aise. Sa voix était pleine de sanglots.

- Agathe ça ne va pas ?

- Lou. Honnêtement, quand tu m'as proposé de venir faire une soirée pizza sans stresser, je n'aurais jamais penser que je stresserais autant.

- Je suis désolée, je n'imaginais pas non plus que l'on passerait une soirée comme ça.

Au bout de dix minutes, notre agresseur ouvrit le sac dans lequel nous étions enfermées. Un homme d'un peu moins de trente ans, apparut.

- Alors les enfants, le voyage n'a pas été trop long ?

- Je veux rentrer chez moi. déclara Agathe avec le ton qu'ont toutes les enfants riches et pourries gâtés, un ton sec, posé et sans aucun sentiments.

- Désolé ma chérie, mais tu vas rester ici un petit moment...

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