dirty room || ym+vk

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vkook - Mardi, 02:02

❨jeon jungkook❩

Ce n'était pas la première fois que je venais ici. Ni que je marchais dans ces couloirs. Par contre c'était la première fois qu'il y avait quelqu'un dans cette pièce. Habituellement, je venais ici pour être seul, pour ne ressentir la présence de personne. Personne de trop parfait. Pourtant, je recherchais désespérément la présence humaine, la présence de quelqu'un qui saurait me comprendre, me réconforter et m'aimer. Et presque automatiquement, en le voyant assis ici, sur le matelas, courbé, ses cheveux bruns retombant sur son visage fin, le regard tourné vers le semblant de fenêtre, je ne pus m'empêcher de me dire que c'était peut-être lui. Alors je pénétrai dans la pièce et m'assis doucement à même le sol, croisant mes bras autour de mes jambes, mes genoux remontés vers mon menton. 

- Je t'ai jamais vu, lui dis-je

- Normal c'est la première fois que je viens, me répondit-il

J'hochais la tête et laissais le silence prendre place. J'aimerais apprendre à le connaître mais je sentais qu'il avait besoin de ce calme, qu'il était fragile et qu'il pouvait s'enflammer à tout moment. Après tout je connais cet endroit, je sais très bien que ce n'est pas un lieu de rencontre. Les gens viennent ici pour nombre de raisons mais trouver l'amour ne fait partie d'aucun d'entre elles. 

-C'est marrant, dit-il, lassant échapper un gloussement.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Ta présence me semble supportable contrairement à celle des autres.

Je souris, chuchotant "J'espère qu'elle pourra te devenir agréable".

Je vis un sourire se dessiner sur ses lèvres, des lèvres fines mais attirantes. Je me mis alors à le détailler. Il avait un visage et une mâchoire en V mais celle-ci n'était pas trop prononcée et était donc agréable à regarder. Ses cheveux bruns lisses retombant sur son visage lui allaient à merveille et égayaient son regard qui semblait terne. En effet, son regard était comme éteint mais pourtant j'avais une forte envie de plonger dans ses pupilles sombres encadrés par deux yeux fins. Ses petites joues donnaient une forte envie d'être caressées. J'avais même envie de lui faire un bisou sur son long nez. En fait tout chez lui était fin, il avait une bouille d'enfant. Je mentirais si je disais que ça ne m'attirait pas. En plus, de ce que je voyais, il était grand et fin, comme moi, comme j'aime. Ses épaules ne sont pas trop imposantes non plus, comme j'aime, encore. Je crois qu'il a remarqué que je l'observais puisqu'il détacha son regard de la fenêtre pour moi. Pris en flagrant délit, je détournai le regard pour fixer le sol. 

- Ca fait combien de temps que tu viens toi?, me demanda-t-il

- 2 mois

Je détournai mon regard jusqu'à ses yeux. Nos pupilles s'encrèrent chacune dans celles de l'autre et je ne le quittai plus du regard pendant 10 minutes

- Ca te dérange que je vienne ici ?, demanda-t-il soudainement

- Non, je...je crois que j'ai besoin de compagnie.

- Tu viens ici pour ça ?

- Peut-être, je sais pas ...

- Moi je viens ici parce que la vie est trop merdique à l'extérieur

Je souris encore une fois, d'un sourire doux cette fois. J'avais l'impression de me revoir moi, 2 mois avant, dégouté, haineux, blessé, amer. Et je le suis encore, mais moins. Je crois que la solitude panse mes plaies. Ou alors elle les rend juste plus brûlantes j'en sais rien.
Mon regard dériva sur ma montre et je me rendis compte que ça faisait déjà presque une bonne heure que j'étais ici et qu'il fallait que j'y aille. En tant normal, j'étais plutôt las quand il s'agissait de partir. Je le faisais de façon monotone, comme toutes mes actions. Mais cette fois-ci, étrangement, je n'avais pas vraiment envie de partir, je me sentais....bien. Mais je le devais alors je me levai.

- Je dois y aller, à jeudi.

Je lui souris et m'abaissa à sa hauteur pour poser un doux baiser sur sa joue tout aussi douce. Je le sentis tendu au premier abord mais une fois le contact effectué il sembla se détendre. Après coup, je me rendis compte que mon geste était sûrement déplacé vu qu'on se connaissait depuis une heure à peine mais j'en avais eu envie et il n'avait pas eu l'air dérangé. Il me sourit en retour et chuchota un "au revoir". Je me retournai et quitta la pièce en silence, jurant avoir senti son regard dans mon dos. Dans le couloir, je me sentis un peu coupable de le laisser seul dans sa détresse avec lui même et c'est là que quelque chose me frappa : je ne savais même pas son nom. Sauf qu'ici ce n'était pas étonnant. Rare était les gens qui connaissaient les noms de leurs "rencontres". 

Et si j'avais envie d'être l'exception et de nouer une relation? Mais lui le voulait-il ?