6. Derrière le masque, partie 1

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Quel imbécile il était !

Il avait toujours était fort pour atteindre des niveaux élevés en cette matière, mais là, il battait tous ses records... et de loin.

C'est vrai, il avait une bonne excuse à la base, mais quand même, quel con ! 

D'accord, admettons. Il ne pouvait pas sortir de chez lui, surtout après la grosse engueulade d'hier soir. Attiser encore le courroux de son père aurait été une chose stupide car il aurait pu s'en sortir avec pire qu'une injonction à domicile temporaire. Et ce n'était pas du tout ce qu'il cherchait, surtout si il voulait revoir ses amis un jour. Mais putain, il aurait pu envoyer un texto ! Franchement qu'est-ce que ça aurait coûté ?! Il avait fallu que monsieur soit trop occupé à maudire son père et cette foutu baraque ! Que son esprit soit tellement ailleurs pour qu'il réalise une heure après le rendez vous qu'il y'en avait un ! Mais quel con ! Putain il n'en revenait pas ! Et ce n'est pas fini, détrompez vous. Une brillante idée défiant toutes les erreurs précédentes avait germée dans son esprit. Il se trouvait depuis 20 minutes devant le lycée de Marinette !

Non, ça a peut-être l'air d'une bonne idée comme ça... Mais absolument pas ! Non seulement parce que c'est en totale contradiction avec la raison pour laquelle il n'a pas fui hier, étant je le rappelle, "ne pas s'attirer la colère de son père trop rapidement"; car lui, Adrien Aggreste, se trouvait à sécher les cours pour pouvoir être là quand Marinette sortirait, alors que le gorille viendrait le chercher dans moins de 10 min et qu'il n'avait PAS LE DROIT de traîner après les cours, et encore moins de les sécher ! La deuxième raison pour expliquer l'idiotie de cette idée, est que attendre la fille à qui on a pausé un lapin la veille devant son école est stupide ! Surtout si l'on sait qu'elle vous a envoyé trois messages et a essayé de vous appeller quatre fois jusqu'à plus d'une heure après le rendez-vous, et que, quand vous avait essayé de la joindre, elle ne répondait pas ! Donc voici que vous épier une fille furieuse contre vous, à la sortie de son école, afin de lui faire de piètres excuses, tout en sachant que vous ne la reverrez sûrement jamais à cause des stupides règles que vous avait défiées pour venir la voir !

Mais quel con !

- Des fois je te trouve vraiment impulsivement stupide, affirma Plagg en fixant le lycée avec de grands yeux fatigués. Adrien soupira :

- Ton soutient me va droit au coeur.

- De rien, sourit le kwami. Mais je sais comment mettre fin à cette suite de décisions idiotes !

- Comment ? Demanda t-il sans vraiment y croire.

- En m'offrant un bon gros morceau de camembert ! Rugit la créature.

- Je m'en doutais un peu...

Voyant son expression désespérée, le kwami se radoucit.

- T'inquiète pas, cette Marinette est une gentille fille, ça m'étonnerais qu'elle te rejette.

Adrien sourit, parfois Plagg pouvait s'avérer rassurant quand son estomac ne parlait pas à sa place.

Driiiiiiiiiiiiiiiing !

Enfin, la sonnerie retentit. Le jeune homme sentit son poul s'accélérait. Il aimait Marinette, tout se passerait bien. Il l'avait peut-être réalisé assez tard mais maintenant, c'était une évidence. Il l'aimait.

D'accord, il y'avait Ladybug, mais il ne savait pas quoi faire de ce qu'il ressentait pour elle. C'était assez égoïste en y repensant. Le jour où elle l'avait rejeté, où elle lui avait dit qu'elle ne l'aimait pas, il avait embrassé Marinette. Il en avait eu très envie, il faut le dire, mais peut-être avait-il voulu oublier sa coccinelle avec elle. Seulement, Marinette le rassurait, il se sentait bien à ses côtés, il savait qu'elle ne le ferait pas souffrir... Et voilà que maintenant c'était lui qui la faisait souffrir, il était vraiment un imbécile fini !

Amours croisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant