Chapitre 14 - Fin

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Le matin était grisâtre. La pluie tombait à l'extérieur et le vent hurlait comme une meute de loups enragés, et le système de chauffage de merde qu'avait l'immeuble de Nick était à moitié installé et ne pouvait rien faire pour éviter que le frisson d'un mauvais jour ne l'envahisse.

Judy n'aurait pas pu être plus à l'aise.

Nick dormait à ses côtés, son bras autour de ses épaules et son nez enfoui entre ses oreilles. Elle se rapprocha de lui, enfonçant sa tête dans le renfoncement de son cou. Il était si chaleureux ; comme un grand et poilu chauffage portable. Il poussa un soupir grinçant dans son sommeil, sa bouche s'étirant lentement dans un sourire alors qu'elle se blottissait contre lui.

La douleur satisfaisante entre ses jambes servit de rappel à propos des rapports sexuels de la nuit dernière. Elle soupira joyeusement, enfouissant son nez dans la fourrure de Nick. Ç'avait été incroyable. IL avait été incroyable. Il y avait un côté de Nick qu'il n'avait jamais vu avant et qui était ressortit dans leur accouplement ; un côté doux et passionné, dégoulinant d'une sensualité brillante. Ça avait été un sacré truc pour sa première fois...

Et sa seconde...

Et sa troisième...

Et ils venaient d'en terminer avec la quatrième il y a une heure.

Vous voyez, Nick avait pensé qu'il serait sage pour eux de prendre une douche après leur premier combat, mais un Nick humide et trempé était juste un peu trop tentant pour qu'elle résiste. Quant à la troisième fois, eh bien, ils étaient revenus dans le lit et Judy n'était pas particulièrement fatiguée, alors elle devait faire QUELQUE CHOSE pour se fatiguer - un quelque chose qui apparu comme étant Nick.

Et la quatrième fois... La quatrième fois...

Eh bien, elle ne pouvait pas trouver d'excuse pour celle-là. Elle l'avait juste vraiment, vraiment désiré.

Et pour couronner le tout, alors que leur cocon de passion s'émiettait et que l'agréable sensation de l'"après" était partie, il l'avait embrassée doucement sur la tête et lui avait dit qu'il l'aimait.

Il l'aimait.

Judy plia ces mots dans une enveloppe et la cacha dans son cœur. Des semaines passées à se languir, et ce qui ressemblait à une vie de cœur brisé, avaient été soufflés de ses épaules sans effort par ces mots, comme si tout ça n'avait jamais été autre chose que de la poussière.

Elle s'était dit qu'il y avait de la magie derrière ces mots. C'était stupide, c'était cliché et dieu que c'était banal - mais c'était vrai. Elle s'en foutait d'à quel point ça sonnait comme une merde sortie d'une fiction pour ado.

A l'extérieur le vent et la pluie hurlaient et gémissaient monstrueusement, et Judy se nicha plus profondément dans son nid douillet fait d'un mélange de draps et de renard. Heureusement, elle s'était déclarée malade pour la journée - un petit mensonge de sa part. Elle se promenant dans le département en sentant le sexe ne pouvait que mal se finir. D'ailleurs, elle était trop fatiguée pour travailler.

Nick remua contre elle, s'éveillant peu à peu avec un bâillement long et étiré. Ses bras se croisèrent autour d'elle, et elle se perdit dans le confort de son étreinte. Son nez humide se fourra entre ses oreilles dressées tandis qu'il se livrait au parfum de Judy, et ses lèvres poursuivirent avec un léger baiser sur sa tête - ce qui réveilla tout ces papillons dans son estomac.

Elle l'aimait tellement-

"Tu en es encore là ?" dit-il d'un air taquin.

-cependant, c'était toujours un trou du cul.

"Abruti," grommela-t-elle, en lui donnant un coup de coude grincheux aux côtes. Il rit doucement, l'étreignant fortement.

"Tu sais que t'aimes ça, espèce de perverse accro."

"Je suis accro au sexe maintenant ?"

"Quoi ? Tu crois que quatre fois en une nuit c'est normal ?" demanda-t-il. Elle pouvait pratiquement l'entendre sourire. "Je veux dire, je sais que les lapins sont réputés pour être excités de nature, mais bordel..."

Avec une convulsion d'une de ses oreilles, elle lui donna un coup moelleux au visage. "Tais-toi et câline moi un peu plus. Je commence à avoir froid."

Un autre gloussement. Un autre baiser amoureux sur l'arrière de sa tête. Sa queue se posa autour de son ventre et elle l'étreignit, la texture de sa fourrure étant d'une sorte qu'elle ne pouvait décrire que par le mot 'bouffante'.

Ils restèrent coincés dans les bras de l'autre pendant un moment, foulant la ligne entre éveillé et endormi, jusqu'à ce que Judy se décide enfin à parler. Il y avait quelque chose dans son esprit, une dernière question fatale à demander, et elle savait qu'elle ne trouverait pas de meilleur moment que maintenant pour la poser.

"Donc on a encore Movie Night Monday chez moi cette nuit, pas vrai ?"

"A moins que tu veuilles aller dans une décharge pour voir ce qu'il y a, bah ouais." répondit Nick sans détour.

"Bon... Et si au lieu de revenir ici, tu... Et bien... restait avec moi ?"

...

"Tu veux dire, genre, m'installer avec toi ?"

"C'est euh- b-basiquement, ouais."

...

"Très bien," dit Nick, déposant un autre baiser sur sa joue. "Movie Night Monday, chez toi. On divise la facture, on se partage les corvées et - et bien, et si on laissait la cuisine pour moi ?"

"Hey, je peux cuisiner !" mentit-elle, feignant l'offense tandis qu'elle sautait de joie à l'intérieur. Lui et elle vivant ensemble. Ça ressemblait à un rêve.

"Ouais, avec un micro-ondes, peut-être. Mais n'essaye pas de mettre de la laine devant mes yeux.J'ai vu ce morceau d'ordure rouillé que tu appelles un four et je suis sûr qu'il prend la poussière."

"Ferme-là," rit-elle, le poussant d'un air joueur. Nick la poussa à son tour, et assez rapidement les deux se roulaient dessus, échangeant des baisers fougueux et des mordillements taquins entre deux combats de fous-rires.

"Hey Nick ?" dit-elle tandis que leurs dégringolades cessaient. "Je t'aime."

"Je t'aime aussi," dit Nick, souriant comme seul un renard amoureux le pouvait. "Et si ça t'embête pas, je suis toujours hyper fatigué. Donc tu penses quoi de venir ici et de me faire un câlin pour que je m'endorme ?"

"Avec plaisir," répondit Judy en se tortillant dans ses bras, posant sa tête contre le coussin chaud que faisait sa poitrine. Sa respiration ralentit en doux ronflements, et il se roula autour d'elle dans une étreinte inconsciente.

Et ainsi : contente, amoureuse et plus qu'un peu fatiguée, Judy ferma les yeux, et suivit Nick vers ce lieu où vont les rêveurs.

Fin.

Sad JudyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant