Sad Judy

Chapitre 5

Judy porta à nouveau son attention sur l'écran de télé - ils avaient tous deux ignoré le film pendant dix bonnes minutes, donc au niveau du scénario ils étaient plus ou moins perdus. Bien sûr, ça n'empêchait pas Nick de faire ses railleries occasionnelles.

Judy regarda simplement dans un silence satisfait.

Là, dans ce petit, fastidieux moment, entourée par le confort de son appartement sans valeur et la compagnie de Nick...

C'était son moment heureux.

Ce moment sacré, fugace, de la journée durant lequel rien n'importait à part eux deux.

Elle aimait les Movie Night Mondays.

La nuit avança, et Judy s'était laissée boire deux autres bières avant d'admettre qu'elle était un peu pompette. 

"*Hic*"

Bon, peut-être un peu plus que pompette.

Nick avait amassé un total de quatre canettes vides, et de ce que Judy pouvait dire il était complètement sobre. Ou peut-être qu'il était juste fort pour cacher le fait qu'il était bourré. Dans tout les cas, il n'avait pas laissé ça se mettre en travers de son massage de pieds.

Il n'avait pas mentit en disant qu'il savait y faire en massages - pas que Judy lui aurait dit ça un jour. Il était déjà bien assez fier de lui sans qu'elle lui fasse de compliments.

Le film n'était pas mauvais non plus. Bien sûr, ils l'avaient tous les deux raillé, mais quand Nick était impliqué, ils se moquaient de tout et n'importe quoi.

Le scénario était exactement celui de Roméo & Juliette : Deux animaux de deux espèces différentes tombant amoureux l'un de l'autre d'une manière typique comme dans ces conneries de comédies romantiques. Stupide... Mais mignon.

"Tu sais il y a ce nouveau truc qu'on appelle 'stretching', tu devrais essayer." commenta Nick avec désinvolture et il passa tendrement ses paumes dans ses mollets.

Depuis qu'il avait fini avec les pieds de Judy il avait continué avec ses jambes, et elle avait convenu qu'il était inutile de laisser un travail à moitié fait.

"Je m'étire tout le temps," marmonna Judy défensivement. Elle était fatiguée, vacillant aux bords de la conscience. Le sommeil l'avait appelée et elle avait l'intention de le laisser faire.

"Ouais, enfin, les muscles ne mentent pas et les tiens sont entassés bien méchamment."

Fatiguée comme elle l'était, elle trouva tout de même la force de pouffer.

"Si tu le dis, garçon à massage."

"Tu ne vas jamais me laisser vivre une fois ça fini, pas vrai ?" dit Nick avec un soupir exaspéré.

"Nan."

"Ouais, c'est bien ce que je pensais."