Secret

8. Mystérieux

Emma

- Alors toi aussi tu viens au centre-commerciale samedi visiblement. On va devoir se supporter.

- Qu'est-ce que tu fous là ? Dégage d'ici, tu n'es pas chez toi, dis-je le plus sèchement possible en tenant la serviette de toutes mes forces pour être sûr qu'elle ne tombe pas.

- D'après ce que tu m'as dit tu t'en contrefous non?

- ...

- Pourquoi tu mens alors ? Me fait-il en s'approchant de moi doucement.

- Laisse moi tranquille et va t'en Andrew.

- En fait tu essayes de faire la dure.

- Laisse moi Andrew ! Je hurle en reculant au rythme ou il avance.

Je finis par être collée à l'armoire, et il est tout près de moi. Je tiens le plus fort possible ma serviette à l'aide de mes deux mains et ferme les yeux le plus fort possible, me contractant presque toute entière, pour me préparer à réagir.

Je le sens s'approcher encore plus, jusqu'à sentir son souffle. Il arrête alors d'avancer alors qu'il se trouve à moins d'un centimètre de moi et pose ses mains sur l'armoire pour en prendre appuie. Je suis prise au piège, impossible de me libérer.

Pendant quelques secondes, je ne perçois plus le son de ses pas. Seul son souffle me fait part de sa présence. Je l'entends soudain inspirer fort : je m'attends au pire. Tout mon corps tremble, j'ai l'impression que mes jambes vont lâcher.

Il se contente juste de souffler fort sur mon visage. J'ouvre les yeux, presque choquée qu'il n'ait fait que ça. Mes yeux sont humides. J'ai dû stresser à un point pas possible. Il lâche un petit rire moqueur.

- Tu t'en « contrefous » vraiment ?

Je baisse la tête, et déglutis.

- Non.

Il me relève la tête du bout de son doigt et me regarde droit dans les yeux quelques secondes. Il s'éloigne en faisant quelques pas en arrière. Avant de descendre du balcon, il me jette un dernier regard.

- On se voit demain pour les devoirs. La prochaine fois je ne serai pas aussi gentil, donc ferme ta fenêtre.

Et il disparaît.

Il saute sur l'arbre, puis descend et retourne chez lui. Il m'a fait flipper. Qu'il aille se faire foutre.

Aujourd'hui nous sommes samedi, et nous allons aller faire du shopping.

En revanche j'ai un léger soucis. Hier j'ai cassé mon téléphone en le faisant tomber dans mes escaliers, donc impossible de contacter mes parents.

Tant pis, ils auront de mes nouvelles dimanche. Ils n'en mourront pas.

Je fais les derniers ajustements de ma tenue : doc martens noirs, jean noir troué en denim et un pull.

J'enfile mon bombers et c'est parti : je verrouille ma porte d'entrée et longe le trottoir, suivie par Andrew qui me suit quelques mètres derrière moi. Je ne prête pas attention à lui et continue la route, de la musique dans les oreilles.

Quelques rues plus loin, j'arrive devant le centre-commerciale et reconnaît des visages qui me sont familiers : Olivia, Typhanie et Ethan nous attendent. Ils sont accompagnés de deux garçons : ça doit être probablement Mathias et Alex. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Ils ne sont pas jumeaux pour rien. Ils sont magnifiques.