7. Virée shopping ?

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Emma

Nous sommes mercredi. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, trop de choses me torturaient l'esprit.

De plus, les douleurs au niveau de mon dos commencent à s'intensifier petit à petit. Enfoiré d'Andrew, c'est de ta faute.

A la place j'ai recopié les cours qu'il m'a donné hier soir, j'ai fait mes exercices et appris mes leçons. Comme ça j'ai passé le temps.

Il est neuf heures et je suis toujours éveillée. Je suis tranquillement allongée sous les couvertures de mon lit parfaitement installée avec le livre Did I Mention I Love You ? entre les mains. Ce livre est tellement bien, il m'aide à m'imaginer de belles relations qui finissent bien malgré les obstacles rencontrés. Si seulement ça s'était bien fini avec Louis.

Mon père est rentré au beau milieu de la nuit, il est certainement encore en train de dormir ou de prendre son café.

Je me lève avec difficulté et descends à pas de loups les escaliers en bois de la maison.

J'arrive dans la cuisine et le vois, tasse de café à la main, lunettes posées sur le sommet de son crâne devant la télévision. Depuis quand regarde t-il le télé shopping ? C'est officiel : mon père est devenu vieux. Il a passé une mauvaise nuit, ça se voit. Il a probablement perdu un patient. Je le vois à son expression faciale.

Il est si concentré dans son programme télé qu'il ne me remarque pas tout de suite. Il tourne alors sa tête vers moi et lorsqu'il voit mon visage, son sourire se déploit sur son visage fatigué.

Il se lève et me prend dans ses bras en déposant un doux baiser sur mon front.

- Mauvaise nuit n'est-ce pas ?

- On ne peut malheureusement pas sauver tout le monde.

On s'installe à deux à table. Je prends une tasse et la remplis avec du café et y ajoute un sucre. J'ai besoin de me réveiller, j'ai sûrement l'air d'un zombie vu la formidable nuit que j'ai passé.

- Mauvaise nuit toi aussi non ?

- Ouaip. Au fait, quand est-ce que vous comptiez me parler de l'internat ?

- Je voulais te le dire dès que ta mère m'en a parlé mais elle m'a dit qu'elle avait peur que tu fugues à nouveau si on te le disait.

- J'aurais vraiment préféré l'entendre de ta bouche, je réponds sèchement.

- Et moi j'aurais préféré que tu ne frappes pas le voisin, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie.

Il a tapé là où il fallait. Bien joué.

Il se lève et débarrasse la table.

- Au fait, ta mère et moi partons ce soir pendant quatre jours avec les parents Jefferson, histoire de décompresser de notre travail, de nous reposer et de passer un peu de temps ensemble pour mieux faire connaissance. On les aime bien ta mère et moi, ils sont gentils. Ce qui veut dire que tu seras seule jusque dimanche soir. Ça ira ?

- Oui, pas de soucis ne t'inquiète pas.

- Ta mère n'était pas trop pour te laisser seule, je pense que tu sais de quoi elle a peur. Les parents d'Andrew ont réussi à la convaincre : tu passeras donc un peu de temps avec Andrew jusque dimanche. Sa sœur n'est pas là jusqu'à la fin de la semaine puisqu'elle est encore à l'étranger. Donc tu vas devoir te débrouiller seul avec lui. Fais un effort s'il te plait.

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