Chapitre 3 - Les Soins

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Il faut vraiment que mon corps arrête de lâcher prise, le sommeil me rend vulnérable. Je tente de m'étirer pour me défaire de son emprise et je sens que le côté droit de mon corps est particulièrement douloureux. Je serre les dents pour ne pas gémir mais c'est assez difficile. J'entrouvre les yeux et vois mon poignet droit gonflé et mon avant bras couvert d'ecchymose. Il a dû prendre une bonne partie du choc. Ma cuisse aussi présente des bleus mais ils semblent moins sévères. J'ai l'impression qu'on a enfoncé mes côtes et j'espère qu'elle nes sont pas cassées.

Je suis dans une sorte de nid recouvert de mousse et il faut avouer que cet endroit est plus confortable que ma cellule. Par contre, il fait beaucoup plus froid et mes frissonnements m'épuisent. De plus, l'image effrayante de la créature ne me quitte pas et je ne me sens pas du tout en sécurité. Je tente de me relever pour espérer fuir et ne refais pas l'erreur de m'appuyer sur mon bras droit. Le nid est posé sur une grande surface plane et je décide donc d'escalader ses bords pour la rejoindre. Gardant mon bras blessé contre moi, je me hisse péniblement de l'autre en utilisant mes pieds pour mieux grimper. Finalement, je tombe lourdement de l'autre côté. Heureusement que je protégeais mes blessures !

Je me relève tant bien que mal et marche jusqu'à arriver au bord du vide. Je m'accroupie et regarde le sol. Il doit être à cinq bons mètres de ma position. Autant dire assez pour me faire mal. Je prends conscience que je dois être sur une table géante. Le problème c'est que tenter de sauter alors que j'ai déjà un poignet mal en point et le reste de mon hémisphère droit qui me fait souffrir, cela ne paraît pas être une très bonne idée...

En même temps, on peut pas dire que beaucoup de choix s'offrent à moi. J'observe la grande pièce dans laquelle je suis et je comprends que même si je descendais, je ne pourrais probablement pas sortir ! Tout comme celle du couloir, la porte est indétectable et je ne vois aucune autre issue. Je soupire en fixant les murs blancs de ma prison. Bizarrement, je n'ai pas faim. Je doit pourtant être là depuis un moment mais mon estomac ne m'envoie aucun signal. Étrange...

Alors que je commençais à me résoudre à descendre par mes propres moyens, je vois le mur en face de moi s'ouvrir alors qu'une porte coulisse et la créature qui m'a amenée ici est devant moi. Elle s'approche beaucoup plus rapidement que la dernière fois et je n'ai pas le temps de réagir que sa tentacule s'enroule autour de ma taille et me soulève. Visiblement, elle a appris de ses erreurs. Je débats comme je peux mais la bestiole a une sacrée poigne !

« Qui es-tu ? » Je hurle cette question en espérant que la bête comprend ce que je dis mais je n'ai aucune réponse. Je me rends aussi compte que je n'entends rien d'elle. Ni parole, ni respiration. A peine puis-je percevoir un battement de coeur discret. Cette bestiole est décidément surprenante, outre le fait qu'elle fait plus de cinq foi ma taille et m'a enfermée dans une sorte d'aquarium !

Elle me pose finalement dans mon espèce de nid. Tout en gardant, l'un de ses bras autour de moi, elle ouvre un placard que je n'avais pas vu et qui apparaît de la même façon que la porte. Elle en sort une trousse trois fois plus grande que moi qu'elle pose sur la table. Je dois avouer que l'étreinte que la créature exerce sur mon corps a au moins l'avantage de me réchauffer car les poils longs qui la recouvrent feraient un manteau des plus agréables. Je vois ensuite un autre de ses membre de pieuvre s'avancer vers mon bras et je le serre instinctivement contre moi. Evidemment, elle arrive très vite à détacher mon poignet de ma poitrine et semble l'examiner. Je la vois ensuite le recouvrir d'un bandage ! Je ne comprends plus rien : la bête qui me tient enfermée est en train de me soigner. Que veut-elle ? Qu'est-elle ? Veut-elle faire des expériences sur moi ?

Une fois la trousse rangée, la créature soulève le nid et me laisse libre de mes mouvements, pensant sûrement que je ne tenterais pas une autre chute. Elle a raison. C'est triste à dire mais elle m'a prouvé qu'elle était plus rapide que moi et je suis déjà blessée. Elle me ramène dans la salle des aquariums comme je l'appelle et dépose avec précaution mon nid dans la cellule que j'occupais. La baie vitrée est refermée avant que je puisse faire quoique se soit. Puis la bête s'en va, me laissant seule à ressasser mes questions. Est-elle gentille ou veut-elle simplement me torturer ? Je n'en sais rien.

La Cage [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant