Malaise des lendemains d'ivresse

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Que s'est-il passé ? M'aurait-on dérobé mes souvenirs durant la nuit ? J'ai l'impression d'avoir perdu pied, et les lueurs matinales ne m'aidaient pas à y voir plus clair.

Me voici dans un lit, au petit matin, sans même comprendre comment je m'y suis retrouvé.

Adalbert. Je l'entends dans la pièce d'à côté. Est-ce bien lui ? Je l'espère.

Je me trouve dans une chambre fort luxueuse. Un tapis du plus bel effet recouvre partiellement le carrelage couleur marron. On peut y voir une scène de bataille féroce. Trois chevaliers en armure. Un jurophalodon géant. Des flèches. Des lances. Un combat mortel !

Diantre ! Cette fresque me fait forte impression !

J'y décèle toutefois une erreur : le jurophalodon géant y est représenté avec les genoux en avant alors que selon toute vraisemblance ils devraient être arqués vers l'arrière. Un détail certes, mais il est dommage que l'intensité de la scène soit ternie par une telle approximation morphologique.

Une table occupe le fond de la pièce, et de part et d'autre s'élèvent de blanches colonnes salomoniques hautes d'environ trois mètres. Quelle architecture intéressante ! Sans doute y serais-je plus à mon aise pour écrire, mais le courage me manque. Ma tête me fait souffrir. Ce lit est suffisamment confortable après tout.

Je perçois les bribes d'une conversation dans la pièce voisine. Une voix féminine ? Adalbert n'était alors pas seul.

Comment ma mémoire a-t-elle pu être altérée au point de ne plus me souvenir avec qui je suis ni même où ? Quelle honte !

Et voilà maintenant que quelqu'un approche.

Adalbert est venu me voir dans ma chambre pour me confier qu'il n'avait pas fini la nuit seul

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Adalbert est venu me voir dans ma chambre pour me confier qu'il n'avait pas fini la nuit seul. Nous nous trouvions actuellement dans une grande maison au centre de Corentis, et cette femme, Narvaya, tient ce qu'on pourrait appeler un chalet-hôtel. Après seulement une nuit, elle l'a déjà engagé comme homme à tout faire et se propose de nous héberger quelque temps en échange d'une somme modique. Selon Adalbert, c'est une opportunité que nous devrions saisir sans attendre. J'avoue m'être montré hésitant. J'ai même songé à continuer ma route seul, mais ce que je découvris lors du déjeuner m'incita à rester.

Le journal du jour revenait sur les résultats de la dernière compétition de « spheri-coat » (un sport de balle dont sont adeptes les autochtones) et d'autres informations locales de moindre importance. Seul un fait divers attira immédiatement mon attention : la mort d'une jeune fille durant la nuit.

L'article ne donne guère de détails, seulement le nom de la personne chargée de l'enquête et une adresse pour un appel à témoin. Naturellement, ma curiosité me pousse à me rendre sur place et à proposer mon aide aux autorités locales. Peut-être pourrais-je en apprendre plus sur le système judiciaire de ce disque, et pour sûr, mon esprit logique m'aidera à mener l'enquête.

Voyages d'un touristeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant