Vous vous réconciliez #1

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Michael

Ah! Ton dernier patient de la journée était parti! Tu poussas un soupir et t'étiras: ça avait été une journée exceptionnellement chargée, mais voir tous ces animaux qui commençaient à aller mieux par tes soins, et tous les autres qui ne seraient pas difficiles à guérir te mettait d'une humeur particulièrement plaisante.

Mais maintenant tu pourrais rentrer chez toi et te reposer un peu. Regarder une série peut-être. Ou jouer de la guitare...

Tu te maudis intérieurement en plongeant ta tête dans tes mains et frottant tes yeux de tes paumes. Tu venais de gâcher ton après-midi. Parfois tu aurais voulu travailler sans t'arrêter, quelque soit l'épuisement que cela te procurerait, juste pour arrêter de penser à lui. Parce que dès que tu rentrais chez toi, tout te ramenait des souvenirs de rires, de conneries, d'affection... De sa guitare restée chez toi, à son odeur imprégnée sur son oreiller, tout te faisait penser incessamment à Michael. Tu n'avais plus eu de nouvelles de lui depuis plus de deux semaines, mais ça te semblait être une éternité.

Tu rangeas tes affaires le plus lentement possible, réalignas les produits et médicaments sur les étagères, fermas les rideaux... Tu répugnais à prendre la route pour rentrer chez toi.

Soudainement, tu entendis des bruissements près de ta fenêtre, plus forts que le léger battement de la pluie. Tu fronças les sourcils: tu n'avais plus de consultations à cette heure-ci, et de toute façon la porte d'entrée était plus loin, personne ne venait près de ton bureau d'habitude! En plus pour y accéder il fallait passer outre le panneau "ne marchez pas sur la pelouse".

Un peu effrayée, tu te saisis de la lampe de bureau comme d'une arme, tu la brandis en te plantant devant la fenêtre et tu attendis.

Les bruissements s'étaient arrêtés.
Puis, contre toute attente, tu entendis des accords de guitare et une voix douce commencer à chanter:

" Dééééésoléééééé
Je suis dééésoléééée
Y/N j'espère que tes oreilles m'entendroooont
Parce que si t'es pas là j'ai vraiment l'air cooooon

Je voulais m'eeexcuseeeer
Pour ce que j'ai faaaaiiiiit
J'ai été vraiment stupiiiiiide
Et mon cœur est un désert ariiiiiide

Mais j'te jure que j'ai une excuuuuuuuse
Même si je trouve rien qui rime avec uuuuuuuuuse
En fait je sais pas comment consoler les geeeeeens
Je voulais vraiment pas être méchaaaaaaant

Moi j'aime pas te voir triiiiiiiste
Parce que ça m'attriiiiiiiiste
Je voulais te changer les idééééeeees
Pas nous disputeeeeeeeeer

Je voulais essayer de te faire riiiiiiiire
Te voir à nouveau souriiiiiiiiiiire
J'aurais p't'être du m'y prendre autremeeeeeent
Mais je savais pas commeeeeeeeeent

Peut-être que tu voulais juste un câliiiiiiiin
Et ça je crois que je peux le faire bieeeeeeeen
Si tu en as besoin sur mon épaule tu peux pleureeeeeeeeeer
De toute façon il pleut elle est déjà mouilléééééééeeeee

Je ferai tout ce que tu veux ma beeeeelleee
Même parfois la vaisseeeeeeeelleee
Si seulement je peux te revoiiiir
Parce que je t'aimeeeuh...merde je trouve plus de rimes..."

"Qu'est-ce que tu dirais de "Michael; ta gueule"?" Proposas-tu en relevant les stores et ouvrant la fenêtre, ce qui fit rentrer des gouttes de pluie à l'intérieur.

"Mouais, je trouve ça un peu viol- Y/N!!!" Cria-t-il, se rendant compte que c'était toi qui avais parlé.

Un sourire béat vint se loger sur ses lèvres et une étincelle s'alluma dans ses yeux gris vert. À part ça, il était complètement trempé, ses cheveux -rouges à présent- étaient complètement raplatis par la pluie et il avait l'air d'un chien mouillé.

"Rentre, tu vas prendre froid et surtout, tu vas abîmer ta guitare."

Mike hocha vaguement la tête et commença à s'approcher, ne te lâchant pas des yeux.

"Rentrer par la porte imbécile!"

Mike hocha à nouveau vaguement la tête et fit le tour.

Le cœur battant, tu fermas la porte de ton bureau derrière toi et vins l'attendre dans le hall. Il arriva de l'autre côté et tira sur la porte plusieurs fois au lieu de la pousser, te faisant éclater de rire.

Quand il parvint enfin à rentrer correctement -et à tremper le sol au passage- il écarta les bras comme pour t'inviter à faire un câlin.

"Tu peux oublier, je veux pas finir trempée!"

"Tu m'en veux encore." C'était plus une affirmation qu'une vraie question. Il avait un petit sourire résigné sur le visage.

"Un peu." Concédas-tu.

"Tu vas me pardonner...?"

"Je crois bien que oui."

Son visage s'éclaira -pour la énième fois- d'un vrai sourire et, s'approchant de toi, il fit "câlin?".

Tu tentas sans vraie conviction de le repousser mais finis par te laisser envelopper par ses bras mouillés et te blottis contre son torse, enfouissant ta tête dans son cou. Ses cheveux trempés chatouillaient ta nuque.

"Tu m'as manquée." Souffla-t-il d'une voix étouffée.

"Toi aussi."

Imagines et Préférences (sur quoi? Bah sur nous tiens...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant