Imagines et Préférences (sur quoi? Bah sur nous tiens...)

Vous vous reconciliez #6

Je me suis peut-être éventuellement à peine légèrement lâchée. Et commencé à écrire du plonk déprimant et carapouêt  à partir environ des 1000 mots en écoutant de la musique triste après avoir lu Wonder (oui je suis obligée de le caser partout ce livre est génial point)

et j'ai peut-être possiblement aussi oublié qu'hier était un jour. Dans les mesures traditionnelles de l'espace temps. Et que du coup j'ai pas posté.

oupsi

Legolas

Tu enfouis ta tête dans ton oreiller, réprimant la forte angoisse qui t'emplissait entièrement. Tu pressas le morceau de tissu rembourré contre tes oreilles, tentant d'étouffer tous les bruits parasites et insupportables de la circulation qui te parvenaient quand même. Trop de bruit. Trop de gens. Trop de choses à faire. Trop de pollution. Trop d'obligations. Trop de choses à découvrir encore. Et pas assez de temps. Beaucoup trop peu de temps. Il filait comme les larmes que tu n'arrivais pas à retenir. Tu étouffais. Littéralement. Tu balanças le coussin à travers la pièce. Rien ne se cassa heureusement. Et l'air remplit tes poumons.

Tu te souvins du vent ébouriffant tes cheveux et fouettant ton visage, des plaines de verdure s'étendant à l'infini, des arbres tendant leurs doigts vers les étoiles, de puits d'un bleu profond perdus dans un visage de sérénité. Ta respiration s'apaisa. C'était ton refuge, ta bouffée d'air et de bonheur, le soulagement qui emportait toutes tes peines, ton échappatoire à l'emprise du temps. Ta terre. Et maintenant tu ne pouvais que l'effleurer du toucher éphémère de ton imagination.

Quatre jours que tu n'avais plus pu y mettre les pieds. Une éternité à tes yeux, pendant laquelle les obligations, le travail, les devoirs, le stress s'étaient entassés et accumulés sur ton dos aussi sûrement que les fondations d'une montagne. Tu te sentais comme un souffle de vent capturé et mis sous pression, sans aucun moyen de t'échapper des parois hermétiques qui se resserraient inexorablement sur toi.

Mais tu ne pouvais pas revenir là-bas. On t'en avait bannie avec raison. C'était un autre monde, un monde de rêve et d'imaginaire auquel tu ne t'habituerais jamais. Et on t'avait interdit ce que tu chérissais le plus de cet endroit, ce qui éclipsait tous ses mauvais aspects. Ces derniers jours tu avais souvent vagabondé à tes tâches, apercevant un objet en te disant: "ça aussi il faudra que je le montre à Legolas" avant de te rappeler que tu n'enseignerais plus jamais les mystères de ton univers à cet enfant émerveillé. Tu t'étais promis il y avait bien longtemps, quand tu étais plus jeune, fougueuse et insensible à autre chose qu'aux mystères passés de l'humanité, que tu ne pleurerais jamais pour un homme. Mais tu n'aurais pas pu prévoir que ce ne serait pas un homme.

Puis, comme la foudre, une illumination d'espoir s'abattit sur toi et tu te redressas. Ce que tu étais idiote. Combien de fois avais-tu dis qu'il ne fallait pas écouter le jugement des autres mais juste ce que ta propre conscience de dictait? Et pourtant, pourtant tu étais encore tombée dans le piège comme une idiote. Réfléchis Y/N, réfléchis. Tu étais probablement la seule personne du monde -enfin, de ton monde, le monde normal, le... bref- à pouvoir miraculeusement apparaître sur une autre terre coincée aux limites de l'espace-temps. Il n'y avait eu personne avant toi, du moins selon ce que l'histoire avait enregistré, et tu ne savais pas si tu serais la dernière. D'une certaine manière tu avais été choisie, toi d'entre tous. Et tu avais ta place. Parce que tu appartenais tout autant à ce monde-ci qu'à ce monde-là. Et que tu avais le droit et la liberté de t'y rendre quand bon il te semblait.

Tu te relevas avec une nouvelle flamme dans les yeux. Pour y aller, il suffisait de se concentrer, de désirer de tout son esprit aller à l'endroit qu'on visualisait derrière ses yeux. Cela faisait bien longtemps que tu n'avais pas vu la mythique Lothlorien, les souvenirs que tu en avais laissaient dans leur sillage une sensation de paix, de beauté, de sagesse, de savoirs profonds. La forêt était bien loin de t'avoir livré tous ses secrets, et tu doutais que ce soit jamais le cas; dame Galadriel pourrait sûrement t'en apprendre plus sur tes capacités également. C'était l'endroit parfait. Tu essayas de te concentrer, fermas les yeux, et te sentis transporter.