Vous vous réconciliez #2

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Dylan

Il t'avait presque harcelée. Dès la seconde que tu l'avais quitté, il t'avait envoyé des centaines de messages, t'avait appelée d'innombrables fois. Tu l'avais sensiblement ignoré, ne répondant à aucun de ses appels, ne prenant même pas la peine de lire ses sms, agacée par cette insistance insupportable.

Et puis là, du jour au lendemain il n'y a plus rien eu. Plus de messages, plus d'appels, rien. C'était deux jours auparavant.

Ça aurait dû te soulager, mais c'était tout le contraire, tu en devenais super inquiète. Dylan était la pire tête de mule du monde, tu te doutais qu'il ne se lasserait pas comme ça. Alors il devait s'être résigné, ou avoir trouvé quelqu'un d'autre, s'être complètement lassé de toi. Ton cerveau inventait mille scénarios qui tortillaient ton cœur de tous côtés. L'idée qu'il ait passé outre toi te torturait l'esprit et te mettait dans tous tes états bien que tu sois assez douée pour le cacher aux autres.

Et tu t'en voulais, tu t'en voulais d'avoir mal comme ça et de ne pas pouvoir toi aussi tourner la page. Parce que tu avais beau être celle qui l'avait plaqué, ça avait beau être de ta faute, toi tu savais que tu l'aimais encore. Et bordel ce que tu te sentais idiote.

Tu en avais marre de votre situation: même si ça t'amusait parfois, tu savais que ce n'était pas sain; et au fond de toi tu avais toujours rêvé d'un copain parfait, ce que Dylan n'était pas toujours, immature comme il l'était parfois. Mais ton cœur lui il avait fait "ta gueule. Oh! regarde, un garçon! Et si par hasard..." ta raison avait tenté d'intervenir: "NOPE NOPE MAUVAISE IDÉE TU N'OSERAIS PAS" ce à quoi ton cœur avait répondu: "oupsi". Et voilà que tu en devenais schizophrène, génial. Bref, tout ça pour dire que ta raison avait pris les rênes un moment et ton cœur te le faisait regretter.


Tu sortis de tes pensées en entendant une infirmière d'appeler: il y avait un nouveau patient en urgence. Tu oublias tes préoccupations et revêtis ton habituelle attitude professionnelle. L'infirmière te désigna la salle et s'éclipsa prétextant un autre appel.

"DYLAN? Qu'est-ce que tu fais ici?" T'exclamas-tu sèchement bien que ton cœur s'emballait.

"Euh, je crois que ma jambe et les tournages ne vont pas bien ensemble."

"Attends, je vais te chercher un autre médecin."

"Hein? Quoi? Mais c'est toi mon médecin traitant normalement, non?!"

"Plus depuis qu'on est sortis ensemble." Déclaras-tu en te retournant.

"Non Y/N, attends!"

Surprise, tu sentis sa main agripper la tienne et te retournas d'un geste sec, éberluée de le voir debout, te retrouvant à quelques centimètres de ton visage.

"Dylan... mais... ta jambe!"

"Ah... Eh... Bien... Il y a certains avantages à être un acteur."

"Tu... Tu as fait semblant d'être malade pour t'introduire ici?! Mais tu es complètement inconscient, stupide et... rah mais j'y crois pas, il y a des gens qui sont vraiment malades ici Dylan non mais tu ne te rends même pas compte de..." Tu fulminais, incapable de formuler une pensée correcte. Ouh, il t'insupportait à un point... mais au même moment tu sentais un pincement de nostalgie. Non, il ne fallait pas te laisser distraire. Tu te détournas, prête à le dénoncer à tes supérieurs mais encore une fois il te retint.

"Y/N je t'en prie, écoute-moi, s'il n'y a pas moyen de te contacter par messages, accorde-moi au moins cette fois-ci."

Tu soupiras et t'arrêtas en effet. Au moins aucun de tes scénarios catastrophes ne semblait être réel.

"Alors? Qu'est-ce que t'as à me dire?"

"Je... je..."

Et voilà que l'acteur doué en éloquence perdait complètement ses mots. Il s'humidifia les lèvres plusieurs fois, ses yeux veloutés semblant complètement perdus dans les tiens.

"Ouais je vois... " Soufflas-tu en t'en allant.

"Je suis désolé okay? Je sais juste jamais quoi dire quand je suis avec toi, tu me fais perdre tous mes moyens. Je suis un acteur, je me suis fondu dans tellement de personnalités que parfois j'ai du mal à trouver la mienne. Je sais jamais vraiment comment agir avec toi parce que quand je suis avec toi j'ai l'impression que c'est les seuls moments où j'arrive à me trouver moi et j'ai juste besoin de toi du coup je me comporte toujours de la façon qui, je le croyais, te plaisait le plus parce que je ne supportais pas l'idée de pouvoir te perdre donc oui je me suis comporté comme un imbécile j'aurais pas dû mais j'ai toujours cru que tu aimais nos chamailleries et prises de tête et moi elles me faisaient rire je ne
savais pas que ça te blessait parce que je n'aurais jamais fait consciemment quelque chose que j'aurais cru qui pouvait te faire du mal parce que je t'aime et j'ai besoin de toi s'il te plaît est-ce que tu peux juste me donner une deuxième chance parce que..."

"Dylan tais-toi, tu risques de faire une crise d'asthme. Essaye d'être plus spontané la prochaine fois. Ta jambe te laissera pas une deuxième chance."

"La prochaine fois?"

"Je veux que la table soit prête quand je rentre à la maison."

"Quand tu..."

"Dépêche-toi de sortir avant de te faire choper."

"Que je..."

"Arrête de faire ta tête de merlan frit. Je t'aime." Déclaras-tu en tournant définitivement les talons, un petit sourire plaqué sur les lèvres.

Imagines et Préférences (sur quoi? Bah sur nous tiens...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant