Chapitre XII

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Mes yeux s'ouvrent peu à peu, je tente de lever mon bras pour le mettre sur mes yeux afin de les cacher du soleil, mais ils semblent accrochés à des câbles. Je décide alors de tourner la tête légèrement engourdie sur le côté à la place.

Mes yeux prennent du temps à s'adapter à la lumière mais je fini par y parvenir. Je regarde autour de moi, des machines sont disposées un peu partout dans la pièce et des fleurs sont posés sur une commode. Je regarde mon bras qui est bien accroché à différents tuyaux eux-mêmes reliés à toute sorte de machines et de poches remplient de différents liquides.

Je reste un long moment stoïque, regardant, sans vraiment le voir, le plafon blanc pur.
Après de longues minutes, ma tête commence à me lancer provoquant une série de souffrance. Je secoue mon crâne dans tous les sens; je crois même que je hurle mais je suis trop hystérique pour m'en rendre compte. J'ai juste le temps de sentir des mains se poser sur différentes parties de mon corps. Je me calme peu à peu.

*

Des pleurs. Toujours des pleurs. C'est toujours le même refrain. Toujours... Tout le temps. Sans arrêt. Mes yeux s'ouvrent sur de la tristesse.

Au fond de la pièce, je vois quatre personnes en pleurs. Qui sont-ils ? Deux adultes à la mine fatigués tiennent dans leur bras un petit garçon à la chevelure dorée en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Un jeune garçon au regard dans le vide, regarde par la fenêtre à l'écart des autres.

J'entends des frappements à la porte, je tourne la tête vers celle-ci et vois un homme en blouse blanche entrer. Il va voir les personnes qui sont dans ma chambre et leur dit des choses incompréhensibles. Lorsqu'il tourne la tête vers moi, je le vois ouvrir grand les yeux et la bouche. Je n'entend aucun son sortir de celle-là mais toutes les personnes présentes se tournent vers moi également et accourent. Ils me parlent mais je ne les écoute pas, je me contente de regarder les larmes qui roulent le long de leurs joues. Je sens la femme me secouer comme si elle attendait quelque chose de ma part et le médecin l'arrête en la tirant doucement paf les épaules. Tentative qui échoue car elle arrive à se défaire de son emprise. L'homme qui semble être son mari la prend dans ses bras et l'emmène à l'extérieur. Je regarde le jeune garçon les suivre tout en me fixant. Je considère ensuite, les petites choses qui me tiennent mes tentacules. Il me fixe intensément de ses petits yeux bleus tristes alors que le médecin nous regard patient. Je lève lentement mon bras et vient déposer mon autre chose à tentacules sur sa bouille d'ange et la caresse lentement. Il prononce quelque chose qui parvient comme un bruit sourd à mes oreilles.

Vu que je ne dis rien, il se met à pleurer. J'essaye de faire sortir un son de ma bouche pour le faire cesser mais rien n'en sort. Je reste la bouche ouverte. L'homme de tout à l'heure - celui qui a calmé la femme - revient et prend le petit garçon avec lui, qui se débat à perpétuité dans ses bras.

Le médecin s'approche de moi. Quelques secondes plus tard d'autres personnes en blouse, s'entassent autour de moi. On me dépose sur un fauteuil roulant et une jeune infirmière me fait sortir de la chambre. Je regarde autour de moi les couloirs où des médecins accourent dans tous les sens et où des personnes patientent, le visage vidé de toutes émotions apparentes. Je sens une main se poser sur mon bras. Je tourne la tête et vois une jeune fille dans tous ses états suivie de trois garçons. Leur regard est inquiet et des cernes ornent leur yeux. Je vois l'infirmière leur parler et eux hocher la tête. Ils s'installent sur des sièges libres plus loin dans le couloir et moi, j'entre dans une pièce.

Un homme est placé derrière son bureau et me sourit lorsqu'il me voit entrer. L'infirmière part lui dire quelque chose à l'oreille et il hoche la tête. Elle sort de la salle me laissant seule avec le médecin. Celui-ci, sors une ardoise à marqueur et commence à écrire dessus. Lorsqu'il finit, il me la tend et je la prend les bras tremblants. Il est noté dessus: Bonjour Ally, comment allez-vous ?

Il me tend un marqueur et je lui répond par écrit avec quelques fautes; je le sais mais je ne sais pas les corriger. Nous discutons de cette manière. J'apprend que je m'appelle Ally Hart, que je suis au lycée et la question qui me démange à enfin une réponse. Des mains.

Il m'apprend que je suis aphone - c'est à dire muette mais à temps indéfini. Que mon cerveau doit se réadapter et que c'est pour cela que je suis sourde et que je ne suis pas apte à marcher. Il me dit également que j'ai eu une perte de mémoire et que c'est pour cela que je n'ai pas reconnu les personnes dans ma chambre et le nom de mes mains.

L'infirmière revint plusieurs minutes après avec les jeunes personnes que j'ai vu tout à l'heure. Je suppose que je les ai oubliés eux aussi. Je prend l'ardoise et commence à écrire. Bonjour, qui êtes-vous ?

La jeune fille, en voyant ma question se met à pleurer. Je m'approche d'elle indécise. Je pose une main sur son épaule et écrit sur l'ardoise. Désolé.

Elle me sourit doucement tout en versant quelques larmes. Je vois à côté le médecin parler au trois garçons. Ils viennent ensuite voir la fille et lui reporte - je suppose - les paroles du médecin. Elle hoche la tête et prend l'ardoise et le marqueur de mes mains. Elle griffonne dessus et me le tend. Enora est écrit dessus. Je le répète doucement dans ma tête et souris en regardant Enora. Elle reprend l'ardoise et continue à écrire. Le roux derrière, c'est Corentin. Je le regarde sans aucune discrétion. Celui qui à les cheveux de jais c'est Will et le brun c'est Jack. Je refait la même chose avec les deux autres garçons. Je leur souris tous et me tourne vers le médecin qui ne rate rien de la scène. Je reprend l'ardoise et écrit. Qui êtes-vous ? Enora me regarde avec incompréhension alors je reformule ma question. Qui êtes-vous pour moi ? Elle me sourit avec une pointe de déception mais répond. Tes meilleurs amis.

J'en reste bouche-bée. Comment ai-je pus oublier mes meilleurs amis. Je secoue la tête de gauche à droite, les larmes me montant aux yeux. Je jette l'ardoise au sol et sors de la pièce toujours dans mon fauteuil.

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Je suis désolée pour ce retard !! Mais j'y suis allée à fond aujourd'hui et en un que et d'heure j'ai réussi à finaliser le chapitre, passant de 189 mots à 1150. C'est pas grand chose mais je trouve que les longs chapitres au bout d'un moment c'est chiant donc bisous.

@CakePup

La fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant