HIS DOG » y.min

12 ♕ Perdre

« Le chien est finalement devenu l'ami du maître. Il s'est hissé à sa hauteur.

–Non Jiminie, le maître a juste laisser jouer le chien. »

Le ciel noir de la nuit était vide d'étoiles. Yoongi fixait de ses orbes ébènes l'étendu toute aussi sombre au-dessus de lui, assis sur un banc du parc de son quartier et les mains cachées dans ses poches. Il avait la tête rejetée en arrière de façon à contempler le ciel librement et ses mèches blondes retombaient gracieusement sur son front opalin, illuminé par les rayons de lune. L'air frais de la nuit venait tendrement caresser son torse ivoirin, enveloppant d'un étau froid son être. Il appréciait le silence et les tendresses de la nuit qui anesthésiaient son esprit chaotique, où doutes et confusion régnaient.

Il ferma les yeux, dès lors un flot tumultueux de pensées l'assaillit. Il distinguait à nouveau le visage étonné de Jimin et ses pupilles affolées où se confondaient incompréhension et envie. Il goûtait encore aux lèvres du plus jeune, ressentant le désir que l'effleurement de leurs lippes traduisaient et toujours plus ardemment, ils les mouvaient avec sensualité tandis que leurs corps bouillonnants se rapprochaient. Il entendait la voix illusoire d'une passagère et leurs souffles erratiques, qui s'abattaient sur leurs visages respectifs tandis que leurs coeurs dansaient sur un même rythme. Ce moment le hantait. Il avait eu l'impression d'être à sa place dans l'étreinte enflammée de Jimin, son odeur sucrée soûlant son esprit et ses mouvements doux dans ses cheveux apaisant son être entier. Il avait ressentit quelque chose d'électrisant, naissant de cette ardente tension qu'ils entretenaient et qui lui avait fait perdre les pédales. Il avait été grisé par un tourbillon de sensations euphoriques, embrasant son épiderme, et il avait adoré ça au point de jouer avec son cadet. Néanmoins, il n'arrivait pas à se détacher du sentiment de déception et de peur qui l'avait secoué lorsque le châtain avait disparu hors du bus, laissant le froid recouvrir ses marques ardentes, et lorsqu'il avait réalisé que son corps était beaucoup trop réceptif à l'étudiant.

Yoongi soupira doucement dans l'air environnant et se frotta les yeux, comme pour chasser ses pensées. Il fixa une dernière fois le ciel sombre, vide de points blanc et lumineux, avant de se lever. Il était comme cet éden, vide.

*

Yoongi entra dans la salle de danse de l'université. Dès lors, une multitude d'images et de sons indécents éclatèrent dans son esprit, augmentant crescendo sa température corporelle. Park Jimin l'obsédait. Ses pensées étaient sans cesse tournées vers le châtain et son corps, comme réveillé d'un long sommeil, réagissait aux souvenirs de ses doigts brûlant sur sa peau froide, de ses lèvres charnues happant les siennes ou encore de sa voix enfantine qui lui susurrait des mots impurs. Il était indéniablement attiré par le plus jeune et ses allures de prédateur, si bien qu'il bénissait cette tension malsaine qui existait entre eux deux et le jeu qui se transformait en cage dorée.

Il secoua la tête, afin de dissiper sa rêverie presque érotique, et pénétra complètement dans la pièce. Il s'assit sur le parquet brut et s'adossa péniblement contre le mur blanc, relâchant dans un soupir d'aise ses muscles douloureux. Il posa sa joue contre le parois fraîche et ferma les yeux dans un élan de détente, écoutant calmement sa respiration. Il adorait ces moments de plénitude où toute le tension et la frustration emmagasinées ces derniers jours disparaissaient et il aurait pu attendre Hoseok des années dans cette position.

Des soupirs répétés.

Yoongi fronça les sourcils au bruit sensuel, l'arrachant de cet instant limpide de conscience, d'images et de sensations. Il tourna son visage vers le centre de la pièce, papillonnant des yeux, et déposa son regard sur une silhouette sombre.

Des jambes qui glissent lentement pour se retrouver accroupit.

Il caressait de ses orbes scintillantes les courbes et les mouvements salaces de l'étudiant. Il était étourdit par ce ballet charnel, ces mouvements luxurieux et cette musique aux sous-tons torrides, qui lui rappelaient Jimin. Il n'était même plus surpris par ses idées qui s'égaraient sans cesse vers le châtain ; il était plutôt satisfait que l'image du garçon se superpose à cette vision provocatrice. Il glapit en voyant le danseur se déhancher brutalement.

Un tour sur lui-même et leurs yeux se rencontrèrent.

L'artiste s'arrêta, laissant la musique virevolter dans des échos ardents à travers la salle. Les iris noires de Yoongi s'accrochèrent à celles du jeune homme qui brillaient d'un éclat incandescent où se reflétait toute sa velléité. Il se rapprocha, laissant pour toute trace derrière lui ses pas feutrés, et s'assit à califourchon sur Yoongi.

« Jimin, murmura le blond.

–Chut Yoongi, profite du moment. »

La musique s'éteignit dans un dernier soupir et aussitôt, leurs lèvres s'effleurèrent. À peine s'étaient-elles rejointes qu'une cohue de sensations exaltantes et délirantes affluèrent dans chaque parcelle du corps de Yoongi. Elles embrassaient son être entier de plaisir et de convoitise, l'incitant à ne former qu'un avec Jimin pour intensifier ces émotions euphoriques. Il se retira de l'échange fiévreux, laissant sa langue parcourir la peau sucrée du plus jeune et y laisser quelques marques illusoires.

« Tu me veux ? Questionna entre deux soupirs le châtain.

–Comme je n'ai jamais voulu quelqu'un. »

Yoongi agrippa les hanches de son amant -leur relation est trop ambigüe- afin de sentir son être entier vibrer sous les incessantes caresses qu'il lui prodiguait, le rapprochant de lui. Son muscle rosé s'aventurait sur la carnation laiteuse de Jimin, la mordant de temps à autre, et il finit par ébaucher sa clavicule saillante, arrachant un gémissement. Alors c'était ici son point faible, il sourit contre la peau laiteuse.

« Yoon- Yoongi- Je- Pas à cet endroit.

–Pourtant, ton corps entier se tend.

–Je- Je- Non.

–Ca m'est égal, je veux encore entendre ce gémissement.

–Mais- Alors tente autre chose, souffla la voix fluette de l'étudiant, mais pas ma- ma clavicule.

–Je ne te savais pas si coquin. »

Le visage de Yoongi remonta, parsemant de milles baisers l'épiderme soyeux du plus jeune, avant de fondre sur ses lippes brillantes. Il ne se lasserait jamais d'elles, de la douceur dont elles faisaient preuve quand elles se mouvaient sur ses propres commissures et de la saveur sucrée qu'elles y laissaient. Jimin gémit à travers l'échange sulfureux, provoquant des spasmes de satisfactions au plus âgé qui les fit basculer, s'accrochant à sa ceinture.

« Le chien est finalement devenu l'ami du maître. Il s'est hissé à sa hauteur.

–Non Jiminie, le maître a juste laisser jouer le chien.

–Donc tu joues avec moi ? Bredouilla le chérubin.

–Je joue avec le chien, pas l'homme. Jimin, tu es un homme. Mon homme, celui qui fait trembler mon coeur par un simple toucher et qui accapare mes pensées par un regard involontaire. »

Ils avaient tout les deux perdus à cause de leurs sentiments. Mais, on ne perd jamais en Amour, non ? Yoongi avait cédé sa place de maître à Jimin et celui-ci avait vu ses barrières s'effondrer. Néanmoins, ils avaient gagné l'autre et les étreintes suffocantes de chaleur de leurs corps.

*

On dirait une fin. Ca vous suffirait comme fin ?

(oui, j'ai mis 13 jours à écrire ce truc).