La flexibilité du langage

33 6 0
                                    

Voici une phrase que je dis souvent "ce qui compte, c'est le message" après que quelqu'un ait fait une grosse faute, ait inversé des mots, ...
Malgré mes études littéraires à un niveau relativement haut, j'oserai prétendre que le fond, même caché, prime sur la forme ?
Absolument.
Et je vais plus loin: ce sont deux phénomènes différents.
Si je vous dis: "aller toi bien ?", vous devriez me comprendre. Et pourtant cette phrase contient plus de fautes qu'une chronique wattpdienne.
Autre exemple: "Tu es allé chercher des pommes aujourd'hui ?
-Oui, mais je n'ai pas pu en prendre parce que la bibliothèque était fermée."
Là encore, vous voyez de quoi je veux parler: d'un supermarché, d'une épicerie, ...
Dans ces deux cas, malgré des fautes ou un remplacement de mot, le message passe (heureusement, sinon on ne pourrait rien lire sur wattpad).
Cela s'explique, je pense, de la même façon que pour la compréhension d'un accent étrange.
Exemple: vous rencontrez un marseillais (coeur sur vous, vous faites de la bonne bouillabaisse). Il vous indique la direction du vieux port. Comme vous venez de Rennes, vous ne prononcez pas les mots de la même façon que lui ("bieng"). Pourtant, vous le comprenez. Sinon, vous vous perdrez.
L'esprit humain est capable de reconstruire, en quelque sorte, une phrase, même s'il y a des fautes ou des remplacements, souvent grâce au contexte.
Petit aparté sur le contexte.
Il est primordial de l'avoir. Si on me cite lorsque j'ai dit "Hitler avait raison" (et un point godwin!) mais qu'on ajoute pas la suite de ma phrase "lorsqu'il a dit qu'1+1=2", on fait preuve d'une certaine malhonnêteté. En plus de me faire passer pour une nazie, ce qui n'est pas très sympa.
Bref, faites attention au contexte.
Fin de l'aparté.
Le langage fait donc preuve d'une certaine flexibilité pour faire passer son message. Il n'est pas nécessaire de construire une phrase parfaitement correcte et cohérente pour être compris et pour communiquer. Or, la communication étant la fonction première du langage, on peut dire que c'est tant mieux.

Quand on essaie de réfléchirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant