You & Me | SasuSaku

Chapitre 20

La dizaine de minutes passée, la fleur s'ennuyait tellement qu'elle s'était décidée à ouvrir l'un des nombreux albums photographiques qui s'étalaient dans la bibliothèque. Les photos n'étaient pas récentes, elles dataient toutes d'au moins une décennie d'après les notes. L'écriture était belle et raffinée, sans doute celle d'une femme. Une image interpella la Rose. Elle reconnut tout de suite la mère du ténébreux alors qu'elle ne l'avait jamais vue. Ses franges étaient semblables à celles de son fils mais ses cheveux étaient plus longs et légèrement imprégnés de bleu. Elle avait un visage serein honoré d'un sourire radieux. La fleur était admirative, malgré la simplicité de ses traits, elle la trouvait radieuse. À ses côtés se tenait son mari, du moins, elle imaginait qu'il l'était. Il avait un menton fort alors que l'expression peinte sur sa face était dure. Elle aimait ce cliché, ses parents avaient l'air heureux dessus. Une autre photo attira ses émeraudes. Il s'agissait de deux garçons. Le plus grand... est-ce que c'était lui, Itachi ? Il ressemblait tellement à son cadet, la différence frappante qui les distinguait tout de même bien était ces deux grands traits qui partaient de son nez pour dériver sur ses joues ainsi que ses longs cheveux attachés. Il portait Sasuke sur son dos. Tous deux souriaient en se regardant. La fleur caressa instinctivement le visage du taciturne qui devait avoir à peine sept ans. Elle le trouvait extrêmement craquant, c'était en plus la première fois qu'elle le voyait sourire avec toute son innocence.

Des bruits de talons se firent entendre, Line devait certainement revenir. Elle rangea donc l'album pour se faire guider jusqu'à la salle à manger. La superficie de la maison était tellement extravagante qu'elle se serait perdue si la soubrette ne lui montrait pas le chemin. Un porte s'imposa devant les jeunes femmes, la brune l'ouvrit en indiquant à la chevelure rose d'entrer. Cette dernière sourit en voyant tous ses amis installés sur une longue table. Chacun d'eux s'était mit sur son trente-et-un Ils étaient si élégants, c'était presque irréel de les voir ainsi. Voilà donc quel était leur monde, celui de la richesse. Il n'y avait pas à dire, avoir de l'argent contribuait inlassablement à vivre bien.

Elle chercha le regard du ténébreux qui se tenait en bout de table. Bien qu'il avait l'air indifférent, elle sentit la surprise s'imprégner dans ses yeux onyx. C'est vrai qu'il ne devait pas s'attendre à la voir vêtue de la sorte. Elle rougit. Elle se sentait un peu gênée. De son côté, le taciturne se sentait nostalgique. La fleur lui rappelait sa mère avec cette robe. D'ailleurs, quand il y repensait, elle dégageait la même douceur et sans doute avait-elle les mêmes inquiétudes qu'aurait eues Mikoto Uchiha. Il fit un geste de la tête à Line qui s'empressa d'aller réchauffer le dîner. Il alla ensuite à sa fleur pour l'accompagner lui-même à sa place. Lorsqu'il se leva, la Rose le trouva encore plus beau que d'habitude. Il était habillé d'un smoking noir mais le col de sa chemise blanche n'était pas attaché, lui donnant un air négligé ou désinvolte. Ce qui lui correspondait parfaitement. Il réclama la main de sa douce qui avait des étincelles dans ses émeraudes. Il l'emmena en début de table, ils étaient côte à côte, tel un roi et sa reine entourés de leurs convives.

À peine assise, la Rose, surprise questionna l'un de leurs amis :

« Shikamaru ! Mais, je croyais que Tem... Temari ! Kakuro et Gaara aussi !? Mais... comment se fait-il que vous soyez tous là ? »

Kankurô fit un magnifique sourire en forme de banane tandis que Shikamaru passait sa main dans ses cheveux d'un air ennuyé, comme s'il n'avait pas du tout envie d'expliquer les raisons de sa présence. Gaara avait ce regard impassible bien qu'il semblait lire au plus profond des yeux de jade de Sakura. Ça la mettait un peu mal à l'aise, quand elle le voyait, elle repensait à leur dernière rencontre. Elle sentit la main du taciturne de poser sur la sienne, et elle se calma. Elle était là pour lui alors toutes ces pensées néfastes, elle les chasserait. C'était fou, sa simple présence la rendait heureuse, aimer faisait-il vraiment apprécier les choses les plus futiles de la vie ? Il paraîtrait en tout cas.