You & Me | SasuSaku

Chapitre 25

Cela faisait plus de dix ans que j'attendais ce moment. Je savais enfin où il se trouvait. Quand je repensais à notre dernière rencontre, je me sentais minable. J'avais été tellement puérile et impatient. J'étais parti l'affronter juste après avoir quitté Naruto et il m'avait flanqué une belle raclée. C'était pour ça que je m'étais entrainé durement et que j'avais amélioré mes techniques durant ces deux dernières années. J'avais tout abandonné pour qu'il ne s'en prenne jamais aux personnes qui m'étaient devenues chères.

Maintenant que mon cœur s'était attendrit, j'étais peut être devenu plus faible. Mais je voulais croire que je le vaincrais quand même, je n'avais pas le choix de toute manière.

Voilà six mois que je le traquais. C'est qu'il ne se laissait pas approcher aussi facilement. En fait, je crois plutôt qu'il aimait me mener en bateau. Soit, si ça lui chantait. Désormais, il ne pouvait plus fuir. L'heure était venue de nous affronter.

Itachi devait rejoindre son associé en passant par Konoha. Cette ville, elle me rappellait tant de souvenirs. J'y avais passé presque toute ma vie. Je me demandais si j'y mourrais. Quoiqu'il en était, en retraçant le chemin que mon frère allait certainement emprunter, ça me menait droit à l'Église juste à côté de mon ancien bahut.

Je me dirigeais donc depuis une bonne heure vers ce lieu avec un calme inapproprié. J'arrivais enfin devant les longues portes de pierre blanche de l'édifice. Je restais immobile, les mains dans les poches durant quelques secondes. J'avais un long T-shirt, sans manches, sombre et un pantalon blanc sur lequel un sabre décorait ma ceinture. Mes baskets aux couleurs de l'échiquier m'aidèrent à entrer.

L'endroit était vide de présence, chacun de mes pas résonnait en faisant échos dans cet océan de silence. Les bancs de bois ainsi que les vitraux risquaient d'être les seuls spectateurs d'un spectacle blasphématoire pour un tel endroit. Juste devant moi se tenait une immense orgue. J'ai toujours eu envie d'y jouer un requiem un jour. Est-ce que je jouerais pour la mort de mon frère dans quelques instants ? En parlant de lui, il était juste devant l'instrument, ne bronchant pas d'un poil, comme s'il m'attendait.

J'avançais lentement vers lui puis je me suis arrêté à une distance correcte. Tel un reflet, il avait sur son visage la même impassibilité que la mienne. Je brandis mon sabre en l'incitant à faire de même. Il s'exécuta et nos lames se frottèrent quelques secondes plus tard. Les coups s'enchaînaient de manière rapide et plus ou moins lâches. C'était un combat à mort après tout. Au bout d'une bonne vingtaine de minutes intensives où aucun de nous n'avais réussi à sérieusement amocher l'autre, la fatigue commençait à se faire ressentir. Ça pouvait paraître tôt pour être déjà en sueur, mais je n'avais pas n'importe quel adversaire. Il s'agissait d'Itachi Uchiha, un véritable génie comme l'histoire n'en voyait que rarement. C'était plutôt miraculeux que je tinsse face à lui. Enfin, c'était aussi le résultat de mes efforts. Je décidais de tenter le tout pour le tout, je ne devais pas paraître hésitant.

Je me suis rué sur lui et il évita mon attaque horizontale en se baissant. Ce que j'avais prévu, je me suis donc empressé de lui lancer un coup de pied. Cependant, mon frère l'intercepta et en profita pour m'envoyer valser contre des rangées de banc qui se cassèrent à mon passage. Je n'eus pas le temps de me relever qu'il était déjà là pour m'attraper le col. Il enfonça son poing avec hargne sur ma joue. Il recommença encore, encore et encore jusqu'à ce que je crache une flaque de sang. Reprenant mes esprits, et avant qu'il ne continue, je relevais mon genou pour lui infliger une douleur au ventre. Il se recula suite à ce geste et j'en profitai pour le rouer de coup à mon tour. Son visage se déformait peu à peu à cause de ma fureur, je ne savais s'il était recouvert de son sang ou du mien. Je ne fis pas attention à son sabre qu'il avait toujours en main et qu'il utilisa pour me faire quelques lacérations. Heureusement qu'il n'avait touché aucun point vital, pour le moment. Mes vêtements se déchiraient avec frénésie au fil des secondes. Je perdais une quantité affolante de sang. Si ça continuait, je ne tiendrais plus très longtemps. Il devait adorer ça, me voir crever à petit feu. C'était sans doute pour ça qu'il ne faisait que s'amuser avec moi depuis le début. Il enfonça ensuite sa lame dans une de mes jambes et s'amusa à lui faire faire des mouvements indécents de va-et-vient. Son sourire sadique se dessina sur ses lèvres. Pour lui, ma fin était imminente.