You & Me | SasuSaku

Chapitre 21

Les élèves avaient reçu leur premier bulletin et évidemment, Naruto, Kiba, Chôji et Shikamaru avaient frôlé l'avertissement de travail. Heureusement pour eux, ils avaient passé l'épreuve du premier trimestre sans égratignures. Encore fallait-il qu'ils se donnent les moyens pour réussir le deuxième trimestre. C'était les seuls de la bande à devoir se soucier aussi sérieusement de leurs notes.

La semaine suivante, le ténébreux avait décidé de sortir sa fleur. Une longue virée en moto attendait la demoiselle. Elle se n'en plaignait pas, en fait, elle aimait coller sa joue contre le dos de son copain en se sentant sereine bien qu'il était loin de respecter les limitations de vitesse. Elle regardait le paysage : rien d'extraordinaire, des trottoirs et des bâtisses à perte de vue. De temps en temps, des arbres et des piétons bien sûr, si on ne comptait pas les automobilistes et bus. Finalement, ils empruntèrent un chemin plus campagnard, la verdure se faisait plus présente et la population semblait endormie. Cette route était trop familière pour la jeune fille. Plus les mètres défilaient, plus son cœur accélérait sa cadence. Était-ce une simple coïncidence ou savait-il très bien ce qu'il était en train de faire ? Quelques minutes plus tard, alors qu'ils étaient à peine garés, elle s'éloigna du véhicule avec vivacité en enlevant son casque pour protester.

« Pourquoi est-ce que tu nous as amené ici ? Dit-elle d'un ton irrité. 

- Je t'ai dis que je devrais m'excuser auprès de tes parents. Répondit-il calmement.

- Et je t'ai répondu que c'était inutile ! Rentrons, je veux révis-

- Tu n'as rien à craindre. »

Menteur, tu ne sais pas ce qui nous attend.

Ces mots qui la rassuraient d'habitude ne marchaient qu'à 45%. Il agrippa son poignet et elle fut forcée de le suivre jusqu'à un grand bâtiment. C'était un immeuble imposant qui laissait deviner que chaque appartement devait toute de même avoir une importante superficie. Le taciturne sonna. La porte d'entrée s'ouvrit puis il regarda les boites au lettres avant de monter au troisième étage et de les arrêter devant la porte des Haruno. Il sonna de nouveau. Ce simple bruit résonna dans l'esprit de la fleur comme un gong servant de transition entre deux situations.

Pourquoi ? Pourquoi avait-elle du revenir ici ? Ce quartier, cet immeuble, l'école en face, le parking, les mûrs âgés et humides, tout semblait lui hurler un « dégage ! ». Bien sûr qu'elle voulait dégager ! Mais elle ne pouvait pas, maintenant qu'elle était sur le pallier de son enfance, ses pieds semblaient fixés au sol. Elle était paralysée. Paralysée par quoi ?  La peur ? L'angoisse ? Mais pourquoi ?

Des bruits de pas se rapprochèrent de la porte.

Non ! Ne t'ouvre pas ! S'il te plait, ne t'ouvre pas...

On allait encore lui reprocher quelque chose. On allait lui reprocher de ne pas être la meilleure dans tous les domaines, on allait lui reprocher de ne pas tenir parole et d'être faible. On allait encore lui reprocher d'exister. Pourquoi Sasuke l'avait-il emmenée ici ? Si ses géniteurs l'oubliaient, ça l'arrangeait ! Elle n'avait ni besoin, ni envie de les revoir. Eux qui n'avaient aucuns liens avec elle. Pourquoi lui imposait-il ça ? Elle savait qu'il ne devait pas penser à mal en voulant la confronter à ses problèmes, mais elle n'en avait aucunement envie.

Une femme d'une quarantaine d'années ouvrit la porte. Elle avait des cernes sous de beaux yeux verts. Ses cheveux anciennement rosés confirmaient le fait qu'elle devait avoir vu passer de nombreux printemps. Son regard devint rapidement dur et contrarié à la vue de sa progéniture. Elle ne fit même pas attention à l'adolescent aux allures hautaines qui l'accompagnait.

« Pff.. qu'est-ce que tu veux ? T'es venue demander un abri pour toi et ton copain ? Tu crois qu'on va laisser une nuisance comme toi dépenser notre argent pour tes lubies ? Reste dans la boue et entraine-y qui tu veux ! Nous ne lèverons pas un seul doigt pour une fille aussi déshonorante qui quitte ses parents comme une débauchée ! »