- XXIII -

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- Chanel ? Oh, Chanel !

Je me réveille, secouée par Seung-Hyun.

- Tu étais endormie sur ton ordinateur, tu as travaillé toute la nuit je présume n'est-ce pas ?

Je me redresse en essuyant ma bouche et frottant mes yeux, je ne me suis pas sentie partir. Je croise enfin le regard de Seung-Hyun, il tenait sa tête dans sa main en me regardant, il soupire avec un sourire presque désespéré.

- Tu devrais te reposer, ce n'est pas bon les nuits blanches.
- Dis-tu.
- Moi c'est moi.
- Et moi c'est moi. Répondis-je.

Je m'étire en soupirant avant de taper un e-mail.

- Et notre petit-déjeuner ?
- Tu peux manger mon croissant.
- Tu manges.
- Non merci.
- C'est un ordre.

Je lève les yeux de mon écran pour le regarder en haussant les sourcils.

- Sinon quoi ? Tu me prive de thé ?
- Oui.
- Mais...C'est inhumain !
- Je veux que tu sois en bonne santé Chanel.

Nous étions tout les deux attablés dans l'une des salles du restaurant de l'hôtel. J'arrache un morceau de mon croissant avant de le mettre dans ma bouche. Je souris tout en mâchant et en regardant mon voisin de table.

- Satisfait ?

Il m'offre un sourire en guise de réponse.

- Tu sais, je ne suis pas ton père mais...
- En effet, tu n'es pas mon père.
- Mais à ton âge tu dois prendre soin de toi. Dormir suffisamment et manger correctement.
- Toi aussi.
- Nous n'avons pas le même train de vie Chanel.

J'envoie l'email. Je me rend compte du sale caractère que j'ai lorsque je suis fatiguée alors je lui souris. Je m'en veux de lui parler ainsi.

- Tu as raison, excuse-moi. J'ai des sauts d'humeur quand je suis fatiguée.
- Tu n'as pas à t'excuser, repose-toi. Tu veux qu'on décale le tournage pour qu'il se termine plus tôt ?
- Non, ne t'en fais pas. Ça ira, j'ai connu pire. C'est juste que...

Je soupire.

- J'en ai trop dans la tête ces temps-ci.
- Tu veux m'en parler ?
- Tu as du temps ?
- J'ai toujours du temps pour toi.

Je lui souris.

- T'es gentil.
- J'espère que je suis quand même un peu plus que gentil à tes yeux.

J'hausse les sourcils en guise de réponse, ça le fait rire et son rire me fait rire.

- Explique-moi tout.

Il avait choisit de prendre son petit-déjeuner avec moi et au lieu d'en profiter, je me comportais comme une enfant pourrie gâtée. Je termine mon croissant et ma tasse de thé.

- Je pense à trop de choses, à mon boulot, à ma soeur, à toi, à nous et à ce qui nous attend tous.
- C'est drôle, c'est à peu près la même chose pour moi.
- Vraiment ?
- A un détail près, je ne pense pas à trop de chose mais je pense trop à toi. Je pense à la première fois que je t'ai vu, que je t'ai entendu soupirer et à la fois où je t'ai entendu rire pour la première fois. Je pense au bruit de tes pas, à celui de tes doigts sur ton clavier d'ordinateur, à ton accent qui rend toutes les langues du Monde plus belles. Je pense à ton parfum et à celui de ta peau et de tes cheveux. Je pense à la première fois qu'on a fait l'amour, à toutes les fois qu'on l'a fait et à toutes celles que l'on fera encore. Je pense à-
- Ta gueule.
- Pardon ?
- Ferme ta gueule, merci bien.

Je bois la dernière goutte de thé.

- Ah, c'était bon.
- Je rêve où tu viens de me réduire à l'état d'insecte écrasé sous ta semelle ?

𝟧𝟢 𝑛𝑢𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑇.𝑂.𝑃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant