𝟧𝟢 𝑛𝑢𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑇.𝑂.𝑃

- XVI -

Quand je me réveille, j'ouvre les paupières, il est assit sur le bord du lit.

- Tu es réveillée ?
- Non, je dors les yeux ouverts et je parle dans mon sommeil aussi.

Il se rapproche.

- J'ai une idée.
- Dis toujours.
- Avant de partir, si on la prenait cette douche. Tout les deux je veux dire.
- J'ai peur de me faire violer.
- C'est un risque à prendre, c'est certain.

Je souris, j'allais me lever mais je suis soulevée.

- Je peux marcher.
- T'es pas si légère en fait.
- Connard.
- Je t'aime aussi.

Je lève la tête pour bouder mais je me cogne le front contre le le mur en traversant la porte, le bruit me signale que je vais avoir le front bleu.

- Aish...

Bien évidemment, comme tout gentleman il rit comme un gros phoque, connard va.

- C'est ça de bouder son singe.
- Mon singe ?
- Quitte à être un primate, autant être le tien.

Il me repose au sol, il soulève mes cheveux et regarde mon front, je grimace quand il appuie dessus.

- Tu vas avoir une bosse.
- La même que toi ?
- De quoi tu...

Je le vois virer au rouge vermillon, je ris puis je prends mon nécessaire de toilette.

- Tu ne préfères pas un bain ? C'est plus spacieux.
- Justement, comme ça j'aurais eu les deux.
- T'es bizarre.
- C'est ce qu'il te plaît n'est-ce pas ?
- Pas forcément.

J'entre dans la douche, évidemment maintenant c'est moi qui suis rouge. C'est notre dernier moment on va dire « charnel » tout les deux. Il m'enlace, j'actionne l'eau chaude, il bondit en arrière.

- C'est brûlant !
- Désolée, ma main a glissé.
- Tu souris trop pour être honnête.
- Tu dis ça comme si ça me faisait plaisir de te faire mal.
- C'est un peu ça.

J'hausse un sourcil. Il règle l'eau puis me reprends dans ses bras.

- J'espère que tout ça va passer vite.
- Enfin des vacances !

Il prend une mine de choqué de la vie, ça me fait rire.

- J'essaierais de me souvenir de ton rire.
- C'est bon, tu vas pas partir pendant trois ans.
- Une heure sans toi est déjà mortelle, alors imagine plusieurs semaines.

L'eau coulait sur nos corps, nous avions les cheveux dans les yeux. Je prends le gel douche sans parler en repensant et en passant en boucle sa dernière phrase.

- En revanche, j'aimerais savoir ce qu'il en est pour toi.
Comment ça ?
- Tu n'es pas du genre démonstrative.
- Tu préfère dire que tu m'aime et me le montrer, moi je préfère le montrer que le dire. Car en soi, tout le monde peut dire « Je t'aime » sans forcément le penser. Alors que le montrer, c'est plus dur.

Il me sourit.

- Tu as raison. Mais tu le dis si rarement que quand tu me le dis, j'ai l'impression d'avoir six ans.
- Mentalement, t'en as six.

J'attrape le pommeau de douche et l'arrose d'eau pour le réveiller, il frôlait l'AVC le pauvre.

- Yah !

Je met du gel douche sur mon doigt puis l'étale sur son nez.

- Il serait peut être temps qu'on se lave, l'eau c'est pas gratuit.

Il me prend la bouteille des mains et m'en étale partout sur le visage.

- J'en ai dans les yeux !