- XIV -

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J'éternue une énième fois, il pose une serviette sur mes épaules, je m'essuie en vitesse et enfile un peignoir.

- Quelle idée de t'endormir dans l'eau aussi.
- Toi aussi t'as dormi, sur moi.
- Ton corps est chaud. Toi tu avais le dos contre le marbre de la baignoire.

J'éternue.

- Je vais chercher du paracétamol.
- Ça va, j'ai vécu pire.
- Il ne faut pas laisser traîner. On mangera dans la chambre pour la climatisation du restaurant ne tape sur tes bronches.
- T'es médecin ?
- J'ai une petite soeur. Et j'ai été malade dans ma vie tu sais.

Je le regarde enfiler un caleçon, un pantalon et sa chemise à la hâte, il ne boutonne qu'un bouton. Il met ensuite son manteau et ses mocassins de tout à l'heure. Je prends ses lunettes mais au moment de les lui tendre, j'éternue une nouvelle fois.

- Tes lunettes.
- Merci.

Il rit en me regardant, je regarde dans le miroir, j'ai le nez rouge et les yeux brillants et larmoyants.

- Mon dieu.
- J'en ai pour un petit quart d'heure, repose-toi en attendant.

J'éternue en guise de réponse. Il rit en sortant. Je ne vais tout de même pas porter mon pyjama dès le midi ? J'ouvre son armoire, chemises, vestes, pulls, un t-shirt et..Un sweat ? UN SWEAT ? Je le vois mal faire du sport...Je ris. Mais je le prend quand même et enfile mon jean avec avant de m'allonger dans le lit, je prends mes écouteurs et lance la lecture de l'album « Antennas to Hell » de Slipknot, mes paupières se ferment sur « Snuff ». Dans mon sommeil j'entendis une porte s'ouvrir, un verrou qu'on ferme. J'ouvre légèrement les yeux.

- Rendors-toi.
- Non c'est bon. Dis-je en me redressant et en coupant la musique après avoir retiré les écouteurs.

Il ouvre grand les yeux.

- C'est mon sweat ça non ?

Je sors les bras du draps, il y a au moins 20cm qui sépare ma main du trou de la manche. Il rit.

- J'avais froid, tu veux que je le remette ?
- Non, non garde-le. Ça me fait juste bizarre c'est tout.

Il pose le sachet de la pharmacie sur la petite table à côté du lit et en sort une boite.

- Tiens, si tu le prend comme il faut, ça devrait vite se passer.
- Si je prend qui ?

Il éclate de rire. Je suis en train de me réveiller.

- Tu as du mal au réveil on dirait.
- Tu m'as pas connu quand je me réveillais avec mes règles. Dis-je en me tenant la tête.
- Justement, tu ne les as jamais du coup ?
- Non pourquoi ?
- Donc il n'y aura pas d'excuse. Sourit-il narquoisement.
Obsédé.

Je me lève et me dirige au minibar. Je constate qu'il y a du Coca et du jus de fruit.

- Tu as sacrifié tes précieuses bouteilles de vin pour moi ?
Ne rêve pas, elles sont juste ailleurs.

Je prend une bouteille de jus d'abricot. C'est mon préféré. Puis m'assieds sur la table avant de prendre deux cachets de paracétamol.

- Merci.
- C'est normal. Je veux que tu sois en forme quand tu es avec moi.

J'hausse un sourcil, hésitant à lui faire remarquer  le double-sens de sa phrase, mais je m'abstiens. Je bois mon verre à deux mains, puis m'arrête en voyant qu'il me fixe depuis tout à l'heure.

- Un soucis ?
- Tu bois comme un bébé. Sans parler des manches deux fois trop grandes.
- Je vais finir par croire que notre relation s'apparente à de la pédophilie.

𝟧𝟢 𝑛𝑢𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑇.𝑂.𝑃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant