Chapitre 9

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BANG.

Ce fut le bruit d'une voiture entrant en collision avec un corps. Une odeur nauséabonde de caoutchouc brûlé s'accrochait dans l'air. L'horreur était écrit sur le visage du conducteur. Paniqué, il remonta dans sa voiture et décampa. 

Kuroko ouvrit lentement les yeux. En dehors  d'abrasions sur les coudes et les genoux, il allait... bien ? Ne devrait-il pas être mort ? Confus, Kuroko regarda autour de lui, essayant de comprendre ce qui lui était arrivé. Il était couché face contre terre sur la route. Des personnes étaient attroupées à quelques mètres de lui. Certain semblaient curieux ; d'autre avaient l'air choqué ; d'autre encore paraissaient effrayés. Grimaçant de douleur à cause de ses plaies sanguinolentes, Kuroko tituba et se fraya un chemin à travers la foule. Les gens se pressaient autour d'un corps. Le sang qui s'en échappait formait comme une piscine tant il y en avait. C'était le corps d'un jeune homme, vêtu d'un costume d'homme d'affaire. Ses vêtements étaient déchirés et imbibés de sang. Il était pâle, ses cheveux rouge ébouriffés.

- AKASHI-KUN !!! Cria Kuroko, à genoux à côté du corps. La culpabilité, le choc et la peur l'ont frappé en même temps. Il ne soucia pas du sang qui maculait ses vêtements. Akashi l'avait poussé sur le côté quand la voiture arrivait sur lui, prenant alors l'impact. Akashi l'avait sauvé.

- AKASHI-KUN, RÉVEILLES-TOI !! Cria Kuroko, redressant le corps sans vie du roux. Après avoir enlevé les restes de la chemises en lambeaux, Kuroko plaça son oreille sur la poitrine nue d'Akashi, à l'écoute du moindre battement de cœur. Silence.

- AKASHI-KUN, S'IL TE PLAIT, NON...TU NE PEUX  PAS ETRE MORT !! Pleura hystériquement Kuroko, tenant le corps sans vie dans ses bras. La peau d'Akashi était pâle, avait les yeux fermés, et du sang dégoulinait d'une entaille sur son front. Kuroko prit le visage d'Akashi et caressa les joues du roux avec son pouce, les larmes s'écrasant sur lui, goutte à goutte. Il avait l'impression que quelqu'un venait de planter un poignard directement dans son cœur. 

La police arriva. Quelques agents de polices commencèrent à disperser la foule tandis que d'autres demandèrent des témoins.

- Tetsu, qu'est-ce qu'il s'est passé ?! Une voix profonde retentit. Kuroko regarda l'officier de police avec des yeux larmoyants, marmonnant des paroles incohérentes.

- OK, OK, calme toi, Tetsu. Je sais que tu es inquiet au sujet d'Akashi mais l'ambulance va bientôt arriver, il va s'en sortir. Viens ici, lâche-le, c'est bon. Dit doucement Aomine, n'ayant pas compris un mot de ce que venait de dire l'ombre.

Les yeux de Kuroko s'élargirent de façon significative alors qu'il étreignit un peu plus le corps sans vie.

- N-NON !

- Testu, s'il te plait, coopère avec nous. Donne un peu d'air à Akashi. Tu ne veux pas aggraver son état ? Demanda aussi calmement que le pouvait Aomine, en dépit d'être choqué et inquiet pour son ex-capitaine. 

Kuroko secoua lentement la tête et plaça Akashi sur la route aussi doucement que possible. Prenant l'ancienne ombre dans ses bras pour le réconforter autant que possible, Aomine conduisit Kuroko un peu plus loin du corps d'Akashi et souhaita silencieusement que l'ambulance arrive plus vite. 

Quand l'ambulance arriva finalement, Akashi fut placé sur le brancard et envoyé à l'hôpital, Kuroko et Aomine non loin derrière. Alors qu'Akashi était emmené dans la salle des urgences, Kuroko appela le jardin d'enfant pour les informer qu'il avait des choses urgentes à régler et qu'il serrait absent pendant quelques jours.

Faisant les cents pas à l'extérieur de la salle des urgences, Kuroko priait pour Akashi. Il ne pouvait penser à autre chose que la culpabilité, la peur et le vide qu'il ressentait. Si seulement il avait contrôlé ses émotions, il n'aurait pas agit de façon si imprudente. S'il n'avait pas couru sur la route, il n'aurait pas était sur le chemin de la voiture. S'il n'avait pas était sur le chemin de la voiture, Akashi n'aurait pas eu à le sauver. Que faire si Akashi ne s'en sortait pas ? Que faire si l'opération était un échec ? Qu'allait faire Kuroko ? Comment pourrait-il vivre, sachant qu'Akashi se serait sacrifié pour lui ? Akashi n'avait pas menti. Tout ce qu'il disait était vrai. Akashi l'aimait. Akashi regrettait ses agissements. Il ne pensait pas ces mots cruels d'il y a 6 ans. Leur amour avait été réel. Comment pourra-t-il pardonner Akashi s'il mourrait ? Comment pourra t-il donner une autre chance à Akashi ? Plus Kuroko réfléchissait, plus il avait peur. Il voulait crier. Il voulait pleurer.

- Kuroko, Aomine. Une autre voix familière retentit dans le couloir vide et froid. 

- M-Midorima-kun ?

- Qu'est-il arrivé ? J'ai entendu dire qu'Akashi avait été impliqué dans un accident de voiture avec délit de fuite.

- Akashi-kun e-essayait de me protéger, Midorima-kun... Il m'a poussé et a prit le c-coup... Tout est de ma faute... Bégaya Kuroko, pleurant à chaude larmes alors qu'il essayait d'expliquer la situation à ses anciens coéquipiers. 

- Ce n'est pas le moment de te blâmer, Kuroko. J'ai moi-même demandé aux chirurgiens les plus qualifiés de l'hôpital de s'occuper d'Akashi. Tout ce que nous pouvons faire pour le moment est attendre et espérer que tout aille pour le mieux.

Alors que les minutes passaient, les autres membres de la génération miracle firent leur apparition. Le premier fut Kise, puis Murasakibara. Midorima retourna travailler avec d'autres patients, laissant les quatre autres attendre, le souffle court. Kise arpentait la pièce inlassablement ; Aomine était assis sur une chaise, les sourcils si froncés que l'on aurait dit qu'ils ne faisaient qu'un ; Murasakibara se tenait dans un coin, l'inquiétude se lisant clairement sur son visage ; Kuroko était assis sur le sol, contre un mur. Serrant ses genoux contre lui, il baissa la tête pour cacher les larmes silencieuses qui déferlaient le long de ses joues. Plus les heures passées, plus l'anxiété de Kuroko grandissait. Des pensées horribles assombrissaient son esprit, le laissant incapable de penser correctement.

- Tetsu, tu es resté assis là pendant 5 heures d'affilés. Kuroko sentit Aomine lui donner un petit coup de coude. 

- L-Laisse-moi tranquille... Marmonna Kuroko d'une voix rauque.

- Veux-tu au moins boire un verre d'eau, Kuro-chin ?

- Non.

- Ne te blâme pas Kurokocchi.

- Mais c'est de ma faute si Akashi-kun est dans cette état ! J'ai couru sur la route sans regarder où j'allais et ai presque été renversé par la voiture ! Je devrais être celui qui se fait opérer maintenant ! Akashi a été blessé à cause de ma propre imprudence ! Sanglota Kuroko.

- Si tu continues à pleurer comme ça, tu vas te déshydrater. Bois un peu d'eau. Avertit Midorima, plaçant un verre d'eau chaude à côté de Kuroko. Kuroko releva finalement la tête, prit le verre et but une petite gorgée. Ses yeux étaient gonflés d'avoir trop pleurer, il se sentait faible et étourdis. La génération miracle, moins Akashi, s'assit à côté de Kuroko, tentant de le réconforter en attendant la fin de l'opération. Après 3 heures de suspense, la porte de la salle des urgences s'ouvrit. Kuroko se redressa immédiatement. 

- Docteur, comment s'est déroulé l'opération ? Comment va Akashi ? Est-ce qu'il va bien ?

- Il est hors de danger pour l'instant. Il a une entaille assez profonde sur le front à cause du verre brisé, quelques os cassés, et des hémorragies internes. Mais je ne sais pas avec certitude quand il va se réveiller.

- M-Merci docteur. 

Kuroko poussa un soupir de soulagement en entendant qu'Akashi n'était pas en danger. Plus tard, dans la chambre d'Akashi, la génération miracle était assis autour du lit d'hôpital blanc. Leur ancien capitaine était étendu au milieu des draps blancs, des bandages blancs enroulés autour de la tête. Son bras gauche était dans le plâtre, tout comme sa jambe droite. Le seul signe qui montrait qu'il était en vie était sa poitrine qui se soulevait et retombait faiblement sous sa respiration. Kuroko posa sa main sur celle d'Akashi et fut choqué par le froid qu'il sentit à son contact. Reprenant sa main, il entrelaça ses doigts avec ceux d'Akashi et donna une légère pression.

S'il te plait, réveille toi bientôt, Sei-kun. 

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