-6- Entraîne-toi

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Une alarme stridente nous réveille vers sept heures du matin et je grimace en rabattant les couvertures sur mon visage. Quelqu'un me secoue au bout d'un moment.

- Allez, faut que tu te lèves, me dit Zombie en enlevant le drap de mon visage.

Je grogne, attrape mes affaires et me dirige vers les toilettes mais ceux-ci sont tous pris. Je cours donc vers les douches, idem. Je pousse un autre grognement et retourne près de mon lit. J'y pose mes affaires puis me tourne en entendant Zombie réveiller une autre personne. Cela va faire plusieurs mois qu'on est au Camp Haven, Flintstone est devenu notre chef - par je ne sais quel miracle - et notre escouade est une des dernières du classement. Il faut dire que nous avons hérité des plus jeunes et pas des plus hardis. Zombie est de loin le meilleur d'entre nous même si je trouve que je ne me débrouille pas mal. Il faut dire que le sergent qui s'occupe de nous est impitoyable avec lui, dire qu'il se comporte comme un monstre sans cœur serait un euphémisme, c'est une vrai ordure. Mais je prends sur moi et tente de m'habituer à ses réflexions déplacées et ses insultes à répétition.

- Allez Nugget, c'est l'heure, faut que tu te lèves, dit-il d'une voix douce.

- T'as pas pris autant de gants avec moi, fais-je remarquer.

Le brun se retourne et relève le regard pour plonger ses yeux dans les miens quand il se rend compte que je suis toujours en pyjama. Je rougis quand je comprends également son malaise mais en fais abstraction.

- Il est petit, c'est normal qu'il dorme, répond le garçon, un sourire aux lèvres.

Je soupire puis scrute de nouveau mes habits. Je vais devoir me changer ici. Je me glisse une nouvelle fois sous les draps et me contorsionne pour enlever mon pyjama et changer mes sous-vêtements. Sam me regard étrangement en passant devant moi mais je lui adresse un sourire et il s'en contente. J'enfile expressément mon t-shirt puis me décide à sortir de là pour enfiler mon pantalon. Flintstone n'est pas dans les parages heureusement, j'aurais encore eu droit à une remarque déplacée. J'entends soudain des pas et glisse mes jambes dans mon pantalon à vitesse grand V.

Trop tard, Zombie est déjà plantée devant moi, visiblement très gêné. Je remonte le vêtement et glisse mon t-shirt dedans avant de mette mon collier autour du cou puis lance un regard timide au garçon. Je passe une main derrière ma nuque et lui une dans ses cheveux. Il bafouille ensuite deux-trois excuses inaudibles et repart.

- C'est pas vrai, soufflé-je. Je suis maudite...

Une fois mes chaussures enfilées, je m'assois sur mon lit et attends que tout le monde soit prêt pour descendre avec eux petit-déjeuner.

                               OoOoOo

Je regarde Zombie faire ses pompes, immobile. Le sergent Reznik lui hurle des paroles immondes, pourtant, Zombie répond à toutes ses questions, aussi saugrenues soit-elles, sans rechigner. Moi, je compte le nombre de fois que le brun redescend à terre pour remonter, en espérant qu'il atteindra le nombre de cent. La semaine dernière, Reznik m'a fait le même coup. Il m'a accordé le simple nombre de cinquante et j'y suis parvenue avec énormément de difficultés, ça ne l'a pas empêché de m'humilier devant toute mon escouade en me traitant de mauviette et de pauvre orpheline.

- Etes-vous un assassin soldat Zombie ?

- Oui chef !

- Mangez-vous des cerveaux d'aliens au petit-déjeuner ?

- Oui chef !

-  Des conneries tout ça ! J'ai entendu dire que vous n'étiez qu'une poule mouillée. Il paraît que vous vous êtes enfui pendant une bagarre.

Reste Humaine ► 5e Vague ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant